Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Outreau: les medias n'ont rien appris

Ca recommence !

Hélas !

Et ça n’est pas sur le point de s’arrêter.

Quoi ?

Pas la pédophilie, malheureusement, on en découvre de nouveaux tous les jours ou presque, mais plutôt la dinguerie, la perversité des medias qui surfent, en façade, sur l’horreur de la chose, et en douce, sur l’attrait des foules pour, à la fois, le merveilleux du ‘’rêve’’, mais également, pour le côté affreusement fascinant du morbide, du violent, du pervers.

VIVRE A CREDIT

Faire la une avec les trains qui arrivent à l’heure n’a jamais rapporté un seul lecteur si un seul téléspectateur

Et puis montrer aux humains ce qu’ils peuvent avoir en eux d’abominable, est bien plus facile et vendeur, que de les pousser à la vertu.

Ce serait les inciter à l’effort, aux nécessaires efforts qui vont avec.

Impensable.

Mieux vaut lui faire croire que la vie est facile et que l’on peut vivre à crédit.

Le rêve voyons…

La télé et les journaux sont là pour çà.

Jusqu’à montrer le rêve en forme de cauchemar.

Pour rassurer, aussi, la triste humanité sur sa grandeur en lui montrant des extrêmes petitesses qui lui font croire qu’en définitive, elle n’est pas si mauvaise que ça.

Tout ça pour dire quoi ?

Pour constater qu’une fois encore, à force de vouloir montrer de la cochonnerie, les medias retournent, encore et toujours, à leurs vomissements.

Vous vous souvenez d’Outreau ?

Un peu ?

Même pas !

Eh bien avec la nouvelle affaire de pédophilie qui vient d’être découverte, et réglée vite fait par l’auto-dénonciation de la compagne du présumé pédophile, les medias ont perdu une occasion de plus de tirer leçon de leurs errements.

En effet, juste avant l’éclaircissement, pour le moment du moins, de l’affaire, les suspicions des policiers et gendarmes s’étaient portées, fixées même, sur ‘’l’homme à la 309’’ et ses trois fils.

Et, bien sûr, les medias d’en rajouter.

Avec, notamment, quelques discrètes allusions, limite diffamation voire calomnie crapoteuse, sur ce ‘’groupe d’hommes’’ vivant ensemble.

Comme si le fait de vivre en famille sans une épouse et une mère représentait, d’évidence, un facteur aggravant au fait, hautement douteux, que le premier suspect avait une voiture du même type que celle vue sur les lieux du crime…

Fort heureusement, il y a eu un bon portrait robot.

Encore que le repentir, lui, a été autrement plus rapide.

Donc, exit la ‘’bande des quatre’’.

DEGAINER PLUS VITE QU’EN FACE

On a frisé l’erreur judiciaire ?

Pas tout à fait mais l’erreur sur la personne, pas loin.

Et le procès d’intention, tout juste.

Mais, il faut bien comprendre les plumitifs.

Les concurrents n’hésitant pas, eux, à publier plus vite que leur ombre, même des infos pas bien vérifiées, il importe donc de dégainer tirer plus rapido que les autres.

Il y va de NOTRE SURVIE.

Comme les multinationales : on gagne des sous mais si on veut rester compétitifs hein...

Et être les plus grands au passage par la même occasion…

Ah mais !

Et le rédac chef dans cette histoire ?

Censé être, lui aussi tout de même, un journaliste avec carte et morale professionnelle, sinon morale tout court, en prime ?

Qu’est-ce qu’il fait, lui, le chef ?

Ben chef, le chef, il est là pour faire rendre à la machine tout ce qu’elle a dans le ventre, et même dans le bas-ventre.

C’est bon ça coco !

Le sexe, le merveilleux, la violence, la peur, c’est ça qui fait faire du chiffre.

Et puis, au fond, même les jugements précipités, même les nouvelles pas vraiment vraies mais un tantinet fausses, même les erreurs judiciaires, c’est toujours du boulot.

Du sale boulot, certes, mais du boulot tout de même.

Comme disait un collègue, ‘’Une fausse nouvelles plus un démenti, ça fait deux informations’’

A ceci près que la fausse nouvelle figure à la une et que le démenti passe en deux lignes bas de page douze.

Quand il passe.

GARDEZ VOS TICKETS DE CAISSE

C’est ça la vérité de la presse écrite, ou audio visuelle.

Et c’est ça qui vous pend au nez, qui nous pend au nez à tous.

Etre au mauvais endroit au mauvais endroit. Ressembler vaguement à quelqu’un d’autre. Ne pas pouvoir prouver qu’on était ailleurs parce qu’on dormait ou qu’on ne se souvient pas. Dangereux tout ça !

Désormais, moi je garde tous mes tickets de caisse, tous mes tickets de parking, je fixe dans ma tête tous les détails des lieux où je passe et des gens que je vois, je parle à un maximum de personnes, que je connaisse ou pas, j’essaie de noter tout ce que j’entends à la radio lorsque je suis en voiture, bref, j’accumule un tas de trucs qui peuvent me sauver la mise au cas où.

Des fois qu’une histoire à la godille et bien mal foutue arrive dans mon quartier, ma ville, voire mon département ou ma région.

Délirant?

Evidemment !

De pareilles précautions peuvent paraître fantaisistes, superflues, paranoïaques.

Certes.

Tout simplement parce qu’elles seraient totalement inutile dans un monde normal.

Du moins dirigé, gouverné par des gens normaux.

Et rassuré par une police, une justice, des institutions et une opinion publique imperméables aux ragots criminels véhiculés par des journalistes à la solde des faiseurs de fric.

Lesquels journalistes n’ont toujours pas compris qu’ils sont, tout comme nous, du mauvais côté de la barrière.

La preuve à Libé.

Ils s’imaginaient, les pauvres journalistes, que la venue du grand capital de gauche ou presque, allait leur sauver la mise.

Que cet argent dont ils avaient besoin, leur arrivait du côté sincère, honnête et vertueux du vrai pouvoir.

Du bon côté de la Force.

Bourricots va…

Certes, ils ont souvent levé le voile, ouvert les yeux, dévoilé des magouilles.

Mais dire 50, 60, et même 80% de la vérité, ne sera jamais dire toute la vérité.

Ils ne l’ont pas assez aimé cette vérité qu’ils disaient vouloir exprimer quoi qu’il advienne.

Dans les meilleurs mensonges il y a toujours une petite part de vérité.

Et ne dire qu’une partie de vérité est déjà un mensonge.

Nous savons tous ça depuis notre petite enfance.

Notre système fonctionne comme ça.

Et le monde, vous moi et les autres, aussi.

Il y a deux catégories d’humains : ceux qui cherchent la vérité et qui finiront par la trouver.

Et ceux qui cherchent à avoir raison.

Et ceux-là, auront toujours raison.

Mais ils doivent s’attendre à être un jour ou l’autre traités comme de vulgaires menteurs.

 

Les commentaires sont fermés.