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Guerre

  • La guerre des robots!

    Ca y est!
    "Nos" ingénieurs, enfin, les américains avant les nôtres, ont mis au point, ou quasiment, les robots soldats!
    Merveilleux non?
    Ce sont des petites machines destinées à remplacer les combattants sur le terrain. Mobiles, efficaces, pas chers surtout, ne consommant ni boîtes de singes ni picrate, ni Gauloises pour la troupe, même pas grivois ni salaces, petits enfants muets dignes de leur maman la Grande Muette: ils n'auront pas droit à la parole et encore moins celui de se syndiquer, pas besoin non plus de perms, toujours impeccables pour la revue de chambrée, enfin de garage, pas besoin de leur faire faire leurs classes: il suffira de les programmer. Pour çà c'est pareil qu'avec des trouffions mais çà demandera moins de temps. Des merveilles on vous dit.
    Et le programme de développement de ces engins n'aura demandé que 2 millions de dollars. Une misère.
    Notre confrère "Science et Vie" qui commente la nouvelle, pose, bien sûr, quelques questions d'ordre, non pas mécanique, ces trucs-là sont assez simplistes, mais d'ordre un chouïa moral.
    Ainsi, les étoilés et galonnés n'appréciant pas toujours à leur juste valeur les nouveautés révolutionnaires, il va falloir les convaincre que côté budget, çà coûte vraiment moins cher que des humains. Et que, de toutes manières c'est l'argent qui compte, le patriotisme, la nation, l'intégrité territoriale et tous les machins invoqués pour faire avancer la chair à canon, on en parlera plus tard.
    De plus, et S et V pose bien le problème, selon la première loi de la robotique d'Isaac Asimov, dans son "Livre des robots", savoir, ne jamais menacer la vie d'un humain, comment faire intégrer au soldat-robot la notion de respect de cette vie-là?
    On trouvera, c'est certain.
    Mais d'autres questions plus pointues se profilent également, à l'horizon bleu de la recherche militaire: comment le machin va-t-il différencier un mouvement de branches agitées par le vent et celui d'un humain qui se déplace?
    Plus complexe: comment va-t-il faire la différence entre ami et ennemi?
    Sauf à le doter d'un système de reconnaissance de couleur de peau...?
    Mais alors? Et les éléments noirs ou basanés intégrés aux armées plus blanches que blanches?
    Et comment faire la différence entre basanés et...basanés?
    Plus grave question: si l'ennemi se rend et lève les bras, aura-t-il droit de garder le silence pendant que le robot lui lira ses droits constitutionnels?
    Pire: le robot respectera-t-il les conventions de Genève? Et jusqu'où? D'autant que, entre possibles fuites de joints et court-jus aidant, on peut croire que toute fatigue mise à part, il pourra arriver à ce Rambo, pardon, ce robot sur chenilles, de buguer de temps à autres non?
    Et quid de celui qui, pour des raisons que l'enquête et les experts s'efforceront plus tard de tirer au clair, se mettra à tirer au flanc? Voire à se carapater sans demander sonn reste?
    Sera-t-il considéré comme traître à la Nation? Voire fusillé pour l'exemple? Et son constructeur, lui aussi, passé par les armes?
    Enfin, dernière question. Celle qui tue...Oh! Pardon...
    Puisque ces machins, ou machines, ne coûtent pas cher (200 à 300.000 US dollars pièce, c'est-à-dire rien du tout), on peut penser que l'ENNEMI, TOUS les ENNEMIS, se doteront, à leur tour de tels soldats-robots. Après tout, ils en ont les moyens, techniques et financiers, et ils n'ont pas plus envie que vous et moi de se faire trouer la paillasse pour de fugaces idéaux, ou des intérêts pétroliers. A part les martyrs volontaires qui, on le sait, ne sont pas des soldats.
    Dès lors, quel visage vont prendre les guerres du futur?
    Peut-être, ce ne serait pas si mal, celui de parties d'échecs entre deux joueurs électroniques?
    Ce serait un immense Progrès. Je t'avance mes machines, tu avances les tiennes et que le meilleur gagne.
    Tu combine, j'esquive.
    J'attaque.
    L'Empire contre-attaque.
    La fin de partie sera sifflée faute de combattants bien sûr.
    Pas de sang versé, pas de dégâts - ou si peu - collatéraux aux populations civiles, mais dans les limites du médiatiquement raisonnable, bien sûr, pas de pensions à verser, pas de soins à donner, plus d'hopitaux militaires à prévoir, économies de vies humaines, de médicaments, de retraite...WOUAAAOUH! Le rêve. La Paix en fin de compte.
    Enfin jusqu'à la prochaine.
    Et même un peu avant.
    Eh oui. C'est le hic: dans toutes les parties il y a toujours de mauvais joueurs. Et même des tricheurs.
    Et même de mauvais perdants.

  • Super-horreur?

    Giuliana Sgrena libérée, l'a été au prix des souffrances affreusement connues - chaque fois individuelles, toutes les fois identiques - de la prison, des humiliations, de l'angoisse vécue seconde après seconde.
    Au prix aussi, hélas, de la vie de NIcola Calipari, un des deux agent des services secrets touchés en la protégeant contre le déluge de balles américaines qui s'est abattu sur leur véhicule...
    Lorsque nous avons appris la nouvelle, nous nous sommes dit, méchamment et cyniquement nous l'avouons:''Il Manifesto? Pour les Américains qui haïssaient alors les communistes italiens et leurs journaux, la guerre froide n'a jamais cessé. A part qu'elle est nettement plus chaude.''
    Curieux pour la plus puissante et la mieux renseignée armée du monde, de ne pas savoir qui se trouvait dans la voiture mitraillée sur la route de l'aéroport de Bagdad. Voire, de ne pas faire de sommations d'usage, de n'avoir pas encore mis au point de dispositif ad hoc pour stopper les bagnoles-projectiles possibles.
    Oh! Notre remarque n'était, après tout qu'une question de journaliste non? Qui se doit d'envisager le pire dans un système qui cache tout ce qu'il faut savoir.
    Eh bien, ce matin ce fut pire encore: le compagnon de Giuliena Sgrena, Pier Scolari, son compagnon, aurait été plus loin. Une radio a rapporté non pas une question qu'il aurait posée mais une affirmation:''Giuliena savait des choses qu'elle ne devait pas dire. On voulait la faire taire!'' Les communistes ne sont plus à craindre. On a connu ce genre de raisonnements dans l'Argentine des généraux: tous ceux qui ne sont pas avec nous sont tous contre nous.
    Faire taire comme çà???
    Ben oui non?
    Quand on est le plus fort, pourquoi s'embêter? Pourquoi finasser? Et puis une bonne femme en plus. D'aileurs on ne se pose même pas la question.
    Le pouvoir rend fou dit-on. Et le pouvoir absolu rend fou absolument.
    Plus bêtes que méchants?
    Faux: les ''bêtes'' ne le sont pas lorsqu'il s'agit de leurs intérêts.
    Explication? Signification?
    Le terrorisme d'où qu'il vienne, a-t-il besoin d'explication? De signification?
    Dans un monde qui ne cesse de reculer les limites de la folie, de la cruauté, du mensonge, il va devenir de plus en plus difficile de trouver de nouveaux superlatifs. Au-delà de l'horreur, va-t-on dire super-horreur, méga-horreur, giga-horreur? Au fait! Qui c'est qui a inventé Superman?
    Après çà, ou ira-t-on ma bonne dame?
    Mais on y est depuis que le monde existe voyons. A ceci près qu'on augmente la dose. Petit à petit. De manière à habituer les humains à l'inhumain. Et çà marche.
    Comme disait mon papa, en fait comme bien des humains disent:''On sait pas où on va mais et y va tout droit.''
    Et de plus en plus vite.
    L'on aurait pu s'en rendre compte depuis belle lurette: le monde n'est fait que de nations qui veulent faire prédominer leurs propres intérêts aux dépens de ceux des autres. Les décideurs, les chefs de tout poil se jaugent à la mesure de leurs armées, de leur argent, de leur puissance.
    Les conventions de Genève c'est bon pour la ''Vieille Europe''. Celle des convenances, du clavecin et du menuet.
    Dans le business, les sentiments ne sont que du temps perdu.
    Une super-puissance n'a aucune raison de se gêner. Il lui suffit d'inventer les règles, ses règles, et de les mettre en oeuvre à sa manière: la loi du plus fort. Et Bible à la main c'est encore mieux.
    C'est tout.
    Une enquête dira - mais qui enquêtera sur l'enquête, voire à l'enquête sur l'enquête sur l'enquête - qui seront les responsables. Et, probablement, un ou des lampistes paieront. Comme à la prison d'Abou Grahib. On le sait: les dérapages sont toujours le fait des exécutants, pas des décideurs qui ne sauraientêtre suspectés, inquiétés.
    Et peut-être, grondera-t-on aussi quelques troufions qui, pour se donner du coeur à l'ouvrage, se passent, dans leurs armored vehicles, du heavy metal en boucle à s'éclater les tympans.
    Enfin on conclura, grosso modo à ce qui a déja été dit: une suite de lamentables, de regrettables erreurs. Avec excuses et, peut-être mais pas sûr, indemnités à l'appui. Et, pourquoi pas, des vacances gratuites à Disneyland.
    Et l'on continuera à dire à travers la presse toute dévouée au pouvoir, de dire...bof, de dire tout ce qu'on dit, ce qu'elle dit, à sa manière, pour ses intérêts aussi, parce qu'encore une fois le business c'est le business, le fric c'est le fric et il faut bien vivre non?
    Vrai, pas vrai? Comment savoir, en fin de compte dans des systèmes, dans un Système qui a fait du secret, et, au mieux de l'approximatif et au pire du mensonge, une manière, la meilleure, de gouverner?
    Allez. On va se payer un big Mac et un bon Coke light. Y a que çà de vrai.