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  • MEHRA: ET LA RELIGION?

    MEHRA : ET LES RELIGIONS?

    Il y a un peu plus de deux ans, c’était l’affaire Mehra.

    Vous vous souvenez ?

    Pas vraiment ?

    Plus personne n’en parle, ou de temps à autres,  ou alors simplement pour boucher un trou dans des programmes d’infos pas toujours percutants ?

    Bonne raison pour en parler.

    Loin de nous l’idée de revenir pour la énième fois sur ce drame commenté en long en large et en travers, en son temps il est vrai et  par ce qu’il est convenu d’appeler les ‘’grands’’ médias, ou la ‘’ grande’’ presse, eu égards, très probablement, à la dimension des feuilles des journaux écrits ou à la longueur des débats télévisés plutôt qu’à la hauteur de vue ou de pensée des éditorialistes.

    Par contre, il nous a paru plus opportun de rappeler ce que tous les journalistes, du moins ceux que l’on appelle ainsi, ont, curieusement, passé sous silence, à savoir les rapports existant ou pouvant exister entre les protagonistes de cette tuerie et les aspects religieux de l’affaire.

    Certes, ‘’on’’ en a parlé, mais pour passer sous silence le fond du problème. Manière commode d’éviter de gêner quiconque. Les ecclésiastiques de tout poil et de toutes confessions en premier lieu.

    Comprenons nous bien : pas question de stigmatiser quelque courant religieux que ce soit mais de mentionner certains faits et questions en rapport, à la fois, avec les acteurs, coupables ou victimes et toutes les composantes religieuses de la tragédie.

    Il y en a…

     

    Ainsi, en tout premier lieu, on attend encore, quelque réflexion, quelque questionnement de journaliste d’investigation, à propos des relations pouvant exister, entre la religion, le criminel et son crime, voire, dans quelle mesure une pensée religieuse profonde, réfléchie, aurait pu susciter un tel acte meurtrier.

    On attend encore les résultats d’une investigation de ce genre.

    Curieux tout de même: le silence sur la religion semble être le maître mot pilotant tout commentaire sur ‘’l’affaire Mehra’’.

    Censure ? Autocensure ?

    Le résultat est le même.

    Poser la question sur les relations entre un crime commis, par un ‘’combattant de la foi’’ ‘’au nom’’ d’une pensée islamiste ou plutôt prétendue islamique, semble relever du blasphème.

    Silence dans les rangs.

    Autre question : comment se fait-il qu’un silence identique semble s’être abattu sur les religieux eux-mêmes, de tout poil et de toutes confessions,  et au nom de quel impératif ?

    Pas la condamnation verbale, évidemment, de pure forme comme elle le fut et n’engageant à rien, mais bien une condamnation ferme, vraie, hautement morale d’exclusion de la part de la religion elle-même, exclusion de tous ceux qui, de cette abominable manière, renient et de quelle affreuse façon, leur propre culte lequel, prétendent pourtant ses porte-parole, refuse la violence et se dit être une ‘’religion de paix’’.

    Curieux tout de même que face à cette incohérence, à ce reniement disons le mot, de ces cultes prétendument opposés à toute violence mais sensés être celui ou ceux du ou des coupables, les chefs en question se gardent bien d’exclure celles de leurs ouailles qui la mettent si aisément en œuvre cette violence soi disant refusée, mais qui fait tant de victimes.

    Nous n’entrerons, d’ailleurs pas, dans le jeu acrobatique des moralisateurs de service, opportunément émus de la mort d’innocents, mais expert en tri savant parmi les assassins, ne conservant que les plus abominables en oubliant tout ce (ou ceux) qui les suscitent et les formatent. 

    Histoire, peut-être, d’innocenter les ‘’moins horribles’’ ? Ou les plus… communs ? Et qui, en évitant soigneusement cet aspect pourtant essentiel de la question…évitent prudemment du même coup…les représailles possibles.

    N’aurait-il pas été plus logique, pour les dignes et en majorité honorables représentants d’une religion présentée comme tolérante et pacifique, et qui l’est à certains égards, d’exclure, d’excommunier un des leurs, dès lors qu’il agit en contradiction flagrante avec les principes sur lesquels est censée être fondée cette religion ?

    Pourquoi cette religion, dite porteuse de paix, accepterait-elle dans ses rangs un assassin qui dise la représenter, tout en massacrant ceux qu’il estime être des dangers pour son propre culte ?

    Le raisonnement est, d'ailleurs, valable pour toutes les religions ayant actuellement pignon sur rue au sein de nos sociétés soi disant chrétiennes.

    Ce qui amène à une autre question, si l’on veut, dans la mesure du possible, remonter aux racines, à l’origine du mal.

    En effet, il y a tout lieu de penser que ses parents et sa famille ont tout fait pour aider le coupable à se  construire une personnalité de croyant respectueux des autres humains, mais dès lors, par la suite, quelles influences la religion a bien pu l’amener à ce genre d’actes ?

    QUID DES RELIGIONS?

    Cette contradiction criminelle ne touche pas qu’une seule religion.

    Sans remonter jusqu'aux pogroms antiques ou récents et, évidemment, à la Shoah, ‘’l’affaire’’ de la mort du jeune Clément Méric dont on ne parle plus, relève des mêmes paramètres.

    Côté agresseur, la religion, dite chrétienne, qui, a plus ou moins et plutôt plus que moins,  alimenté l’opposition au fameux ‘’mariage pour tous’’, mais aurait été bien avisée de condamner ceux qui, de près ou de loin, se réclament d’une pureté, d’une morale religieuse dont la tolérance n’est pas le point fort.

    De l'autre, côté victime, il faut bien reconnaître aussi que le militantisme républicain de gauche ressemble de plus en plus à une espèce de religion du refus de l’autre, voire de toutes les autres, au motif que le sacro saint principe de laïcité ne saurait être remis en question sous peine de voir la France sombrer dans la bigoterie.

    C’est oublier bien vite que la quasi totalité des pays occidentaux ignore superbement le terme même de laïcité et que cela n’empêche pas les états de maintenir une sourcilleuse distance entre le politique et le religieux.

    Exemple entre tous : les Etats-Unis où le foisonnement des cultes et mouvements religieux divers, ne les a pas, pour autant, transformés en une théocratie….mais, hélas, a permis, d’ailleurs, aux étasuniens de partir en guerre au nom de la démocratie avec…la Bible à la main et de massacrer allègrement au nom de…on se demande quoi, des humains coupables soit d’être d’une autre ethnie, soit d’une autre religion, la musulmane en l'occurrence.

    Ceci d’autant qu’aux termes des révélations d’origine…américaine, le véritable motif était le pétrole plus l’affairisme vital anglo-saxon.

    Lequel a largement bénéficié de l’appui affiché de mouvements religieux dits chrétiens mais extrémistes extrêmement agités…du bocal il est vrai.

    Tout ceci pour dire que, en dépit d’une éducation religieuse ou, peut-être bien, à cause d’elle,toutes les religions ne poussent guère leurs ouailles à être des humains paisibles, quand ils ne les poussent pas, d’une manière ou d’une autre, à aller massacrer d’autres humains.

    Question de culture ? D’éducation puisque tout commence par là et que dans cette abominable affaire, c'est dans les périodes de l'enfance qu'il faut tenter de comprendre les raisons des actes extrêmes.

    MORT D’UNE PETITE FILLE

    A cet égard, il nous a donc paru particulièrement opportun d’évoquer un évènement, survenu lui aussi il y a -coïncidence?- environ deux ans, et qui, touchant de près à la religion, a bénéficié de la part des ‘’grands’’ médias, d’une silence de …cathédrale.

    Explication : il y a un peu plus de deux ans donc, au moment de ''l'affaire Mehra'', mourrait une petite fille…de 79 ans, à qui sa religion avait appris, en temps de guerre, à faire…la paix et ce, au péril de sa propre vie.

    Cette petite fille, née, il est vrai, en 1933, a été la seule petite fille allemande (encore vivante en 2012), à refuser de…faire le salut hitlérien exigé, dans les écoles du III° Reich, par des maîtres (dans tous les sens les plus moches du terme), empressés, eux, de rendre leur divin  culte à Hitler et à l'imposer à leurs élèves.

    Pressée d’obéir, harcelée, menacée, elle a tenu bon et cela seule, isolée, à l’âge de…7 ans…

    Elle s’est, donc, retrouvée en camp de concentration où elle a fini la guerre, survivant par miracle aux misères dont les allemands de l’époque s’étaient fait une spécialité parmi tant d’autres.

    MENTEZ, MENTEZ

    De ses actes d'héroïsme, seul, le jour de sa disparition, le journal "La Montagne'', dans son édition de Louviers, le 9 mars 2012, en a donné un compte rendu exemplaire, c'est-à-dire, de journaliste digne de ce nom.. Certes, le journal Le Monde a écrit quelques lignes à son propos mais que peut bien compter l'histoire d'une petite fille qui a osé, seule, dans un monde en guerre, braver Hitler en face, pour un journal de référence (saluez) habitué à bien d'autres priorités plus à la mode?

    Notre propos dans tout cela ?

    Quel rapport entre ce qu’enseignent les religions et ce que deviennent les ‘’bénéficiaires’’ de ces enseignements?

    D’un côté un (encore) enfant qui tue au nom d’une religion, de l’autre, une enfant qui accepte de mourir pour sa foi, que lui a enseignée sa religion, laquelle lui a appris à faire la paix et à la rechercher quoi qu’il puisse lui en coûter…

    Et aucun ‘’psy’’, aucun expert, aucun spécialiste des religions, aucun médium ne s’intéresse à ce merveilleux exemple ?Fut-ce pour faire pleurer dans les chaumières?

    Rien. Rien de rien.

    Curieux non ?

    Sauf que l’explication nous l’avons. En cherchant un peu évidemment. La vérité bien sûr.

    La vérité ? On vous la donne en mille.

    La petite fille, Ruth Danner est son nom, était…Témoin de Jéhovah.

    Horrible n’est-ce pas ?Une enfant éduquée par une sssssecte ! Pouah !

    Eh oui !

    Le monde du somptueux et idéalement éclairé du XXI° siècle triomphant, en est là : la police de la pensée fonctionne ferme et la guerre aux sectes en fait partie. Elle fait toujours rage. Et par les moyens les plus minables…et coûteux en subventions…incontrôlées en période d'économie, comme c'est curieux..

    Cette police-là, les journalistes la connaissent bien puisque c’est eux qui la pratiquent le mieux…tout en s'en plaignant d'ailleurs.

    Lorsqu’on veut détruire, on ment. Vous connaissez la sentence : elle se pratique aujourd'hui en Crimée, en Russie, en Chine, à Singapour, dans les pays africains…enfin…un peu beaucoup partout,  évidemment, dans une partie de l'Ukraine: partout, on réduit au silence.

    Chez nous, pays éclairé, on est plus subtil: on impose le silence, dans la mesure du possible mais, surtout, on fait silence. On ne parle que de ceux que les journalistes aiment bien parler et entendre…et leurs comparses, leurs plus fidèles frères ennemis avec eux.

    Et si l'on peut mentir en faisant beaucoup de bruit, et l'on ne s'entend vraiment plus ces temps-ci, on peut tout aussi bien le faire en ne disant rien de ce qu'il faudrait. On appelle cela mentir par omission(s).

    Donc, ‘’Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose’’.

    Maurice CARON

     

    Cercle européen des Témoins de Jéhovah anciens déportés et internés, présidente du CETJAD, Ruth Danner