Certes, c’est le délire.
Certes L’ESPOIR renaît.
Certes, ‘’ça’’ va changer.
Certes….bon, mais certes quoi au fond ?
Non allez. On ne va pas inciter les naïfs à bouder ce petit plaisir dans un monde américanisé de brutes économiques, surtout depuis huit ans et même bien avant, mais quid de l’avenir radieux que tout le monde voit déjà à portée de main ?
Quid, surtout, au vu de ce tout qui précède et qu’il est bien difficile de jeter aux orties.
La crise en premier lieu, mais avec tout ce qui va avec.
Petits rappels ?
Déjà, et sans vouloir jouer les ‘’nous vous l’avions bien dit’’, les évènements récents de la campagne nous ont montré que Obama et Mccain, ce n’était peut-être pas tout à fait le même combat mais on a quelque chose comme un doute.
Ainsi sur la question du fric.
Primo. Le conservateur a bénéficié de pas mal d’argent et de la part, on s’en doute, des plus grosses boîtes US, chimie, automobile, pétroliers, assurances, banques ( eh oui…) et grande distribution en tête.
Mais si le démocrate a, confortablement, surfé sur un matelas de dollars à peu près 6 à 7 fois plus épais, c’est qu’il a bénéficié, lui, d’une fantastique vague de dons individuels collectés surtout par téléphones portables et sur le Net.
Oui mais…il a, lui aussi, obtenu quelques subsides de la part d’autres multinationales, voire de sociétés d’épargne et de compagnies d’assurances qui n’ont pas toutes sombré heureusement.
Les dons de ses seuls supporters n’auraient, évidemment pas, suffit à constituer ce beau pactole qui lui a donné quelques points d’avance.
Ce qui veut donc dire, il faut bien l’avouer, que les sociétés qui ont donné exigeront quelques retours…aux dépens de qui on vous le donne en mille…
Eh oui…Aux USA plus qu’ailleurs, le fric colle toujours autant aux pattes…
Donc, politique un peu plus sociale à prévoir, mais sans trop d’illusions.
A ce propos on rigole bêtement en entendant nos élites affirmer sans rire que ‘’nous souhaitons que cette élection nous apporte un grand espoir.’’
Ce qui veut dire en clair que nos hommes politiques français ne peuvent…ou ne veulent pas, chez nous, comme des grands, faire naître l’espoir dans leur propre pays…
Aveu involontaire assez tragi-comique non ?
Ceci dit, ces espoirs des Français, toujours en manque de véritable socialisme, mais aussi ceux du reste du monde, seront, très probablement, assez vite déçus.
Tous les pauvres ou en passe de le devenir attendent que le capitalisme partage enfin ses bénéfices.
Alors que les mesures prises à la va-vite, révèlent dès l’abord leurs pernicieux effets.
Déjà, l’argent prêté aux entreprises américaines, l’a été sans véritable garanties…tout comme en France d’ailleurs, malgré les promesses traditionnelles du genre : ‘’C’est juré promis, on le fera plus, vous allez désormais êtres vraiment protégés.’’
Les plans sociaux continuent de se succéder, les multinationales de délocaliser, le chômage s’accroît au rythme des promesses non tenues, les salaires continuent de dégringoler, les pauvres de s’appauvrir et les riches de s’enrichir.
Et, bien sûr, les Bourses, après avoir grimpé légèrement au moment du résultat, rappellent au nouvel élu, et en dégringolant très fort, qu’il entame un vrai de vrai chemin de croix et que le monde des riches ne lui pardonnera rien.
GARRE A L’ESTABLISHMENT…
Deuxio, Obama n’a que deux bras, deux jambes et une tête, comme vous et moi.
Et comme les hommes providentiels cela n’existe pas, ou plus, (La preuve, c’est qu’il y en a plein les cimetières), même son staff de crânes d’œufs, ne sera pas plus providentiel que lui.
Vu l’énormité des problèmes mondiaux, salement aggravés par les non moins énormes fantaisies de ‘’W’’, les lendemains d’élection risquent de déchanter.
D’autant que toutes ces énormité-là sont à la hauteur des espoirs, totalement irréalistes, qui ont été mis en un homme apparemment capable, mais qui ne fera guère que ce qu’il pourra et pas plus…en espérant, sans trop y croire, qu’il ne fera pas moins.
Par ailleurs, il faudra compter avec l’establishment, politique et économique, qui ne va pas avaler aisément sa défaite…
Et va tout mettre en œuvre pour la transformer en victoire, envers et contre tout et surtout contre celui qui représente tout ce que peut haïr le capitalisme, conservateur, raciste et belliqueux qui a régné et règne encore en maître des Etats-Unis et du monde entier.
Vous vous rendez compte ? Un noir, descendant d’esclaves, métisse en plus (qu’est-ce qu’il se croit celui-là ?) (1), qui a été faire du social avec des travailleurs dans les banlieues. Et qui se permet, en plus, de devenir avocat, sénateur puis président…Non mais…
…ET GAFFE AUX FUSILS A LUNETTE
De cet establishment, on peut tout craindre. Vous souvenez-vous de l’assassinat de Kennedy, de son frère et de Martin Luther King, et surtout du fait que les enquêtes diligentées afin de trouver les véritables commanditaires de ces assassinats n’ont jamais abouti vraiment qu’à inculper quelques lampistes ?
Le hasard ? De simples individus à moitié dingues en fait de coupables bien commodes ? Pas le moindre petit complots dans tout çà ?
Les flics français, qui connaissent leur boulot, se posent toujours la question lorsqu’ils commencent à chercher les criminels. Ils se demandent : ‘’A qui profite le crime ?’’.
La disparition de JFK (2) a pourtant arrangé pas mal de gens, depuis la Mafia jusqu’au complexe militaro militaire, en passant par l’armée qui brûlait d’en découdre au Viêt-Nam, le FBI et la CIA, fourmillères-états dans l’Etat, et dans lesquelles le président et son frère avaient décidé de flanquer un grand coup de pied. Et de virer pas mal de profiteurs des deniers publics.
Obama, lui, s’il se décide à de profonds changements de ce genre, devra se méfier de la vraie menace à sa vie (ou à celles des membres de sa famille) jusqu’à, à notre humble avis, changer souvent de gardes du corps.
Gaffe aux tireurs solitaires et aux fusils à lunette. Voire à tous les autres moyens de se défaire d’un président gêneur.
Et puis, l’on n’est jamais si bien trahi que par les siens…ou ses proches. Souvenez-vous de César, de Brutus et des sénateurs assassins, mais, plus simplement, et entre autres, d’Indhira Gandhi, exécutée par ses propres gardes du corps Sikhs.
LE SALE BOULOT POUR UN NOIR
Autres problèmes que devra affronter le président ‘’historique’’?
Toutes les multinationales US qui délocalisent (Tiens ? Comme chez nous … ?), la désindustrialisation qui s’ensuit (Tiens ? Toujours comme chez nous ?), l’immigration qui enfle en même temps que la pauvreté, la paupérisation des classes moyennes, (Tiens comme…?), l’armée qui coûte bonbon, les deux guerres (Pourquoi pas trois ?) du Moyen Orient, le secteur auto qui se ramasse, l’agriculture qui ne vit qu’à coups de subventions, les conservateurs qui lui tendent la main…bien fort pour le faire se prendre une gamelle, l’Environnement et les pétroliers, la faim dans le monde et les semenciers vautours, le secteur santé de niveau zéro, pour les pauvres…sans oublier Al Qaïda et, ne les oublions pas non plus, la Russie et la Chine en embuscade, prêts à affaiblir un peu plus les USA.
Bref, rien ne lui manquera au nouveau président.
Du travail ? Pire que çà.
En fait, on finit par se dire qu’après les huit désastreuses années de Bush, il y a tellement de sale boulot, que suivant leurs mauvaises habitudes, les Américains préfèrent le faire faire par un Noir.
Et la versatilité des foules étant ce qu’elle est, si Obama ne donne pas satisfaction dans les quatre ans, voire moins, les réveils vont être souvent tristes aux Etats-Unis et dans le monde et les reproches très durs.
Tout cela pour dire que le nouveau président a pas mal de soucis à se faire.
Les Américains aussi. Le monde plus encore.
DIEU BENIRA-T-IL ENCORE LONGTEMPS L’AMERIQUE ?
Au fait, Barack Obama et John Mccain ont eu un geste soit maladroit soit révélateur de leurs véritables préoccupations lors de leur campagne.
Invités par le patron d’une ONG de bienfaisance à visiter un centre de malheureux américains, sans aucune couverture sociale et condamnés à faire des…milliers de kilomètres pour venir se faire soigner, aucun des deux candidats n’a daigné se présenter et compatir.
Révélateur ?
Gagner les élections US demande des slogans, de la méthode, des bénévoles, du savoir-faire et…du fric, beaucoup de fric.
Mais dans tout cela, il manque de quelque chose que tous les Américains, et les citoyens du monde entier, voudraient bien trouver chez leurs plus hauts dirigeants : du cœur, de l’amour quoi…
Tout ce qui sert pourtant d’argument émotionnel électoral aux mêmes candidats lorsqu’ils demandent la bénédiction…de Dieu lui-même sur le peuple américain et sur les Etats-Unis d’Amérique…en oubliant, d’ailleurs, au passage le reste du monde qui, à leurs yeux, doit donc représenter quelque chose comme la partie satanique de la Terre, le Mal quoi, les USA continuant à représenter le Bien…
Demander la bénédiction de Dieu pour rassembler les foules, mais oublier de mettre en pratique ses commandements, nous rappelle utilement la phrase que le protestant futur Henri IV avait prononcée lorsque, pour pouvoir entrer dans la capitale catholique, il lui avait été demandé de faire un geste.
Estimant que retourner prestement sa veste religieuse en se rendant à Notre Dame économiserait des milliers d’écus et de vies et lui permettrait de mettre la main sur la France en douceur, il fit remarquer : ‘’ Après tout, Paris vaut bien une messe’’…
L’on ne doute pas un seul instant de la sincérité de la foi des Américains. Sauf qu’à force de réquisitionner les faveurs divines, ils se trouveront à cours d’arguments et de réconfort si jamais les Etats-Unis finissent par se casser la margoulette pour tout de bon.
Conclusion ?
Deux questions.
Dieu bénira-t-il encore longtemps l’Amérique ?
Et pourquoi Dieu ne bénit-il pas le reste du monde ?
Et même deux questions plus une : pourquoi Dieu a-t-il permis aux USA et au monde entier de subir huit années de Georges ‘’W’’ Bush ?
(1) Regardez ou redécouvrez les deux films les plus évocateurs de ce qu’a été et est encore, une grande part de la personnalité raciste américaine : ‘’Dans la chaleur de la nuit’’ et ‘’Mississipi burning’’ : deux perles. Dures à avaler.
(2) Voyez, ou revoyez donc JFK et vous comprendrez. S’il ne donne pas beaucoup de réponses, il pose toutes les bonnes questions.