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  • COPENHAGUE, AZF, BERLIN, TELETHON : ON NE NOUS DIT PAS TOUT…

    Quel rapport, une fois encore, peut-il y avoir entre les 31 morts et les milliers de blessés dans l’explosion de l’usine AZF (Total°), le sommet de Copenhague, le Mur de Berlin et le Téléthon ?

    A y bien réfléchir, n’y a t’ il pas, déjà, de rapport entre la désintégration d’une fabrique de produits chimiques et un sommet de chefs d’états censés se mettre d’accord sur la mise au rancart des produits similaires et destructeurs, eux, de la planète entière et de l’Humanité qui va avec ?

    Rapports étroits évidemment, comme à l’accoutumée dans un monde, dans un Système passé maître dans l’art d’inventer ces quelques 100.000 denrées et produits porteurs de mort, et de nous contraindre à les consommer en nous faisant croire qu’il y va de notre vie…alors que c’est notre mort que nous touchons, ingérons, respirons même, jour et nuit.

    Et le Mur de Berlin?

    Les idéologies, produits intellectuels des maîtres à penser qui dominent la planète sont, elles aussi, tout aussi funestes que les cochonneries censées résoudre le problème de la faim dans le monde et finissent par l’emmener, pour tout de bon, à sa fin.

    Et Copenhague ? Même ingrédients, même soupe, même indigestion.

    Petit rappel.

     

    Or donc, et pour commencer, le procès d’A Z F, filiale de Total, a fini par conclure à la responsabilité de…personne.

    Miraculeux non ?

    CASSEURS PAS PAYEURS ?

    Une usine qui explose en raison d’un mélange inopiné de produits agricoles détonnants et zou ! 31 morts, des milliers de blessés et…personne n’est coupable.

    Certes, des indemnisations, toutes relatives, ont été consenties, c’est bien le moins, à nombre de victimes, mais au final, après huit longues années d’enquêtes, des centaines de vies détruites à jamais, la justice française a été impuissante à dégager quelque responsabilité et à découvrir quelque coupable que ce soit.

    Et nous qui croyions que le principe de droit universel, qu’a fait sien notre propre gouvernement et bien d’autres avant lui, principe selon lequel les casseurs sont, au-to-ma-ti-que-ment les payeurs, s’appliquait de facto à la région de Toulouse puisque, jusqu’à plus ample informé, Toulouse est bien en France…

    Eh bien, en réalité, du fait de ce jugement, nous découvrons que ce principe ne s’applique pas dans le Sud Ouest, pas non plus dans les contrées où l’on trouve des industries représentant les intérêts multinationaux, et pas enfin, où que ce soit sur la planète Terre, dès lors que les intérêts et la réputation des dirigeants d’entreprises française, européenne ou internationale, telle que Total ou Union Carbide avec Bhopal, sont en jeu.

    On est loin du temps ou un empereur romain donna, dans le domaine managérial de l’époque, l’exemple de ce que doit être l’intégrité, donc de la responsabilité : absolue.

    Souvenez-vous. Alors que de vilaines -et calomnieuses- rumeurs, couraient dans Rome sur la fidélité de son épouse, Jules César répudia cette dernière.

    Simple question de principe.

    A une question étonnée de la rigueur de la sentence, il répondit ‘’La femme de César ne doit même pas être soupçonnée.’’

    Il n’était même pas question de dommages à des tiers, moins encore d’intérêts pécuniaires, mais, simplement, d’honorabilité. D’honnêteté, d’honneur pour faire simple et propre.

    L’honneur vous savez, ce merveilleux mot qu’on retrouve à chaque tournant de phrase, à chaque coin de discours et dont l’antonyme aussi explicite qu’accusateur est, en principe, la honte ?

    Las ! Comme disait ma mère commentant les discoureurs et discours mille fois répétés, et toute honte bue, et dans lequel pleuvent les promesses - qui n’engagent, eh oui, que ceux qui y croient - : ‘’Ils n’ont plus vergogne…’’. En français du XXI° siècle ‘’’’Ils’’ n’ont plus honte.’’.

    Eh oui ! Eh non ! ‘’ILS’’ n’ont plus honte de ce qu’ils disent. Des mensonges qu’ils nous font. Pire : de tout ce qu’ils font. En bien, rien que de plus normal mais en mal ?

    Reconnaître ses torts ? Très mauvais pour la réputation du chef, du patron, de l’entreprise, du chiffre d’affaires qui va avec.

    Demander pardon ? S’excuser ? Vous n’y pensez pas ! Que dirait le conseil d’administration ?

    Ce qu’il dirait le conseil de ceux qui détiennent les cordons de la Bourse? ‘’Les affaires sont les affaires’’. Ou, ‘’On ne mélange pas les affaires et les sentiments’’.

    C’est vrai : imaginez un peu des patrons, si possible responsables, qui se reconnaîtraient, en public et en même temps, coupables donc et devant faire face aux dégâts dont ils sont la cause de façon directe ou indirecte.

    Ce serait le monde capitaliste à l’envers.

    Or, c’est bien de la désirable continuité sans faille qu’il est question à Copenhague.

    CAPITALISME ECOLO ?

    Copenhague?

    Oh c’est simple, comme toujours ;

    Dans le combat qui s’y livre, combat, à mort, pour préserver la vie - quoi qu’il y paraisse- qui voyons-nous, face à face ?

    Pour faire simple, d’un côté, ceux qui, devant les destructions causées à la planète disent : ‘’D’accord, freinons les débordements mais calculons comment il va falloir faire pour continuer à percevoir nos dividendes avec une croissance sans cesse… croissante.’’

    De l’autre côté, les tenants de la ‘’croissance raisonnée’’ (aussi) dont le discours consiste à dire ‘’La croissance est possible en préservant l’environnement. Une croissance douce quoi.’’

    Vous avez compris ?

    Dans les deux cas, le capitalisme pourrait donc, paraît-il, être écolo.

    Par conséquent, au cours de ces débats, même s’ils doivent s’avérer vigoureux, personne ne s’avisera de remettre en cause…la croissance elle-même, la même ou à un iota près, que celle qui vient de nous offrir la coûteuse crise sociale et économique qui ne fait que commencer.

    Même un tantinet négative, tout le monde estime que cette croissance, verte ou pas, et elle seule, est le seul moyen d’apporter le bien-être, donc le bonheur aux hommes sur toute la terre.

    Ce qui revient à dire que ce bonheur là, dont chacun se plaît, pourtant, à dire qu’il ne peut avoir de définition précise autant qu’universelle, passe par la production, la consommation et l’accumulation de biens, fut-ce a minima.

    Avoir pour être ou tenter d’être. Peut-être parce qu’on ne peut pas être ?

    Ce qui revient à dire que l’Homme est sur la terre pour consommer. Que sa fin ultime, le but de sa vie est le commerce, l’argent, bref, que le but du Système est de transformer les humains en de simples éléments d’un énorme moteur économique au bénéfice de quelques propriétaires qui s’enrichissent d’autant plus que se creusera la pauvreté des foules d’esclaves consentants.

    Deux millénaires de civilisation judéo-chrétienne et de valeurs dites humaines, trois cents ans de modernisme et deux cents ans de capitalisme pour en arriver là !

    La protection de l’Environnement là-dedans ?

    Vous rigolez non ?

    La garden party de Copenhague (au fait, combien ça coûte en boustifailles, éclairages a giorno, déplacements en avions -de luxe-, bref, en émissions carbone ?) ne devra O-BLI-GA-TOI-RE-MENT, pas remettre en cause la croissance.

    La consigne sera, et tout le monde y consent côté capitalisme économico politique: ‘’Comment continuer à croître économiquement en tâchant, seulement si possible, de préserver la Nature’’.

    Et côté…euh disons écolo, plus ou moins vague d’ailleurs ‘’Comment accroître la protection de la Nature en tâchant de ne pas voir la croissance…décroître. Exemple : comment développer une croissance verte par le biais d’une industrie nouvelle créatrice d’emplois’’

    Ce qui se traduit déjà par la possibilité pour les pays riches d’acheter…des droits à polluer prélevés sur la croissance négative ou minimale des pays pauvres…et par de somptueuses promesses de baisse d’émissions, de partage des richesses, de capitalisme gentil et social, en un mot, de paradis bientôt retrouvé.

    Electoralement, ces promesses payantes ne coûtent rien. Mais elles permettent de peaufiner une image bien verte des chef d’états qui se tirent la bourre pour être ‘’les leaders’’, les ‘’novateurs’’, les ‘’exemples’’, dans le domaine de la protection de l’Environnement.

    Sauf qu’ils oublient au passage de se mettre d’accord sur des organismes contrôleurs indépendants et des sanctions acceptées par tous en cas de manquements, Chine en première, défenseuse auto-proclamée des pays pauvres...!

    L’Histoire, en effet, nous a appris que les traités risquent soit d’être revus à la baisse par manque de moyens, soit, lcourage politique faisant défaut, et comme le disait Bismarck, de n’être considérés que comme des chiffons de papier.

    Et puis les promesses pour la galerie internationale, n’obéissent, évidemment pas, aux mêmes impératifs au plan intérieur.

    Ainsi si la Chine fait des promesses mirobolantes de réduction drastique des émissions de CO2, elle oublie de rappeler que son objectif pour 2009 était de vendre…1 million de voitures et que cet objectif était déjà dépassé au début de ce dernier trimestre.

    Et que, utilisant tous les avantages que lui consent l’OMC, elle refuse toutes griffes dehors, de réduire tout contrôle qui menacerait sa croissance fondée sur une exploitation éhontée de myriades d’esclaves et un système de fraude organisée, et largement approuvée, qui pourrit le reste de la planète…consentante, elle, par grande distribution interposée.

    Quant à l’Inde, elle promet ‘’d’étudier tout ça avec attention et de se fixer des objectifs’’, mais elle précise bien que les actions à entreprendre ne devront pas entamer une croissance…au bénéfice des plus démunis, juré craché, la paupérisation indienne croissante et le terrifiant fossé séparant les classes indiennes démunies de leurs classes dirigeantes nanties, étant passés sous silence.

    Quant à la Russie, méfiez-vous : si vous le chatouillez, l’ours montre ses griffes…et vous coupe le gaz dont se chaufferont vos électeurs, électeurs à précieusement conserver en vue des prochaines élections.

    Et les autres pays, tous les autres, y compris ceux qui commencent à avoir les pieds mouillés…?

    Bof !

    Les réfugiés climatiques ? Combien de divisions ?

    Certes, le risque se compte : 200 millions, au bas mot, d’ici dix ans, vingt ans…on a le temps de voir. Et les scientifiques nous trouveront bien quelque chose allez…

    DES MURS PARTOUT

    Et Berlin dans tout çà?

    On est en plein dedans.

    Le monde, enfin une bonne partie des humains formatés par les médias, s’est abondamment réjoui de la chute du Mur en omettant de stigmatiser tous les murs qui existent encore partout sur la planète et ne sont pas près de tomber.

    Mur séparant Israël et les territoires palestiniens (1), mur interdisant aux Mexicains d’accéder à ’’l’american way of life’’, mur entourant la ‘’’zone verte’’ de Bagdad, mur entre la Corée du Nord et celle du Sud, mur entre Iran et province kurde frontalier, murs, murs, murs…certes, toutes ces murailles ne manquent pas de laudateurs qui disposent d’un arsenal d’arguments pour défendre le fond et la forme de l’exclusion qu’ils dénoncent en la pratiquant.

    Mais qui dira les dangers et l’accroissement des murs moins évidents mais plus communs, qui séparent durablement les humains ?

    Murs entre la gauche et la droite, murs infranchissables sauf, c’est selon, par des ‘’repentis’’ ou des ‘’renégats’’, murs entre oppositions et majorités, murs entre riches et pauvres, murs à l’intérieur des couples, dans les familles, entre les classes sociales, entre dirigeants et dirigés, entre les individus qui refusent aux autres ce qu’ils exigent pour eux-mêmes, murs dans nos propres têtes entre ce qu’on voudrait et qu’on ne peut pas, entre Bien et Mal ?

    On n’est pas sortis de l’auberge…

    Ce qu’il y a de commun entre les tragédies d’AZF, du Mur de Berlin et du saccage de la planète ?

    Egoïsme, avidité, pouvoir dictatorial de l’argent, mensonges, démagogie, manipulation de l’opinion par les médias…

    Certes, dans tout ce fatras, on trouve quelques pépites, à droite comme à gauche d’ailleurs, qui aident à ne pas désespérer : des personnes sincères, des passionnés, des individus désintéressés qui se battent pour leurs idées, c’est-à-dire, pour leurs semblables, du moins le pensent-ils.

    Mais leur rareté nous rappelle qu’il en est des ces braves gens et de leurs actions comme des parcs nationaux : ils sont la bonne conscience des saccageurs de la planète. Des îlots de fraîcheur au milieu d’un monde qui brûle.

    Genre Téléthon ?

    Tiens ! C’est vrai ! On l’avait oublié.

    SOUPE POPULAIRE

    Voyons…Quid de ce qu’on en pense ?

    Merveilleuse initiative évidemment : la souffrance des enfants et de leurs enfants ne peut que mobiliser énergies et générosité.

    Sauf que….

    Si nous sommes pour tout ce qui peut soulager ces malheurs, cela signifie qu’il y a, tout de même, de quoi regretter pas mal de choses dont les médias ne disent mot.

    Juste un fait qui les résume et que j’ai vécu ce matin.

    Faisant mes courses, j’ai aidé une dame âgée qui avait des difficultés à marcher et qui, au bout de quelques instants, m’a confié son indignation lorsque je lui ai parlé du téléthon.

    Vous savez ce qu’elle m’a dit ?

    Simplement ceci : ‘’Pourquoi un Téléthon pour aider les jeunes à vivre et pas pour les vieux qu’on pousse à mourir ?’’.

    Presque du Audiard dans le texte mais pas très gai.

    Atteinte d’un problème de locomotion elle déplorait que son appareil d’aide à la marche ne lui soit remboursé qu’une misère.

    Elle a ajouté, quelque chose, que je connais d’ailleurs fort bien pour le vivre aussi: ‘’Et pour les dents et les yeux, vous ne croyez pas qu’on pourrait aider les personnes âgées à, sinon vivre toujours, du moins les quelques années qui leur restent un peu plus humainement ?’’

    Et elle précisait :’’On n’a pas droit aux implants dont le moindre coûte entre 2000 et 3000 euros pièce…remboursés à raison de 5 à 6% : de quoi avoir, avec ce qui reste, le choix entre crever de faim en mangeant mal et crever de faim en ne mangeant plus rien du tout. Avec une somptueuse retraite de 1500 euros, voire même de 8 à 900 ou moins encore, quand vous avez fait remplacer trois ou quatre dents au minimum, vous mangez quoi avec çà après ?’’

    ‘’Et les appareils, lui ai-je dit ?’’

    ‘’Quoi ? On nous les fait payer quasiment aussi chers et pas mieux remboursés, fabriqués en Chine évidemment, et qu’il faut faire rectifier tous les ans quand ce n’est pas plus, parce qu’ils sont mal foutus et que les dentistes ont autre chose à faire qu’à aider les vieux quand cela ne leur rapporte rien.’’

    ’Pour les yeux c’est encore pareil, a-t-elle repris, remboursements de la Sécu honteux. La vue c’est la vie nous dit la Prévention Routière. Mais la vue des personnes âgées, la Prévention Médicale, elle, s’en fout…et sans vue, c’est la mort à petit feu….’’

    A cette diatribe, rendue ici à peu près comme elle m’a été servie, elle a ajouté pour faire bonne mesure : ‘’Au lieu de nous culpabiliser si l’on ne donne pas, ou pas assez, ne pourrait-on aux plus hauts niveaux et parmi les hauts dirigeants de toute sorte, consacrer le prix de ces fantaisies coûteuses, voitures, avions, festins, voyages, séminaires, palais, aux dépenses de santé ?’’

    Ouf !

    Comment donner tort aux ‘’responsables’’ des baisses des dons récoltés cette fois-ci?

    Après tout, l’on nous rebat les oreilles de l’indispensable unité nationale et de la nécessité de travailler en équipe.

    Certes, mais comment croire à cette volonté d’efforts communs indispensables pour réaliser des éconbomies lorsque, simple petit exemple, des conseillers de certains ministères voient leurs salaires augmenter de…24% en un an alors que le ‘’somptueux’’ SMIC lne le sera, lui, que de...0,5%, soit, environ 6,5 euros par mois ? De quoi se payer...un peu plus d'un carnet de timbres ou une demi  place de cinéma, c'est selon.

    Au XXI° siècle, dans un des pays les plus riches du monde, est-il normal de tendre la main aux contribuables, en priorité à ceux qui ne bénéficient d’aucun bouclier fiscal, pour financer les Téléthon et autres restos du cœur ?

    Petit rappel sur les ondes de France Info, avant-hier, par deux économistes invités :15 milliards d’euros de bouclier fiscal plus un cadeau sans auvcun retour de 3 milliards aux restaurateurs, égalent 18 milliards. Si l’on y ajoute la douzaine de milliards remboursés par les banques, on arrive à 30 milliards. A cette aune, emprunter seulement 5 milliards c’est de la rigolade non ? Et laisse pas mal de moyens pour faire face aux besoins les plus criants.

    Bon!

    Alors?

    Après le Téléthon, les Secours Populaire et Catholique et les Restos du Cœur, seront considérés comme de mauvais citoyens ceux qui ne donneront pas au profit de la soupe populairei bientôt?

     

    Maurice Caron

     

    (1) Et qui n’empêche pas Tel Aviv de continuer à coloniser illégalement.