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  • SYNDROME DU TITANIC ET G 20: MEMES PROMESSES...REMIS A JOUR

    Ainsi donc, le ‘’Syndrome du Titanic’’ nous a fichu la trouille. Enfin à certains, voire à pas grand monde, du moins guère plus que les horreurs quotidiennes régurgitées aux infos, voire bien moins que les films catastrophes.

    Et ainsi donc, dans leur conclave aussi bref qu’efficace (du moins nous l’ont-ils assuré, les 20 pays les plus puissants - à des niveaux vraiment très divers cela va de soi - de la planète, nous ont concocté un nouveau capitalisme, une finance désormais morale, bref, enfin un petit paradis sur Terre.

    Studieux travaux, vertueux discours, audiences recueillies, tout cela a débouché sur de bonnes grosses promesses, qui n’engagent que ceux qui y croient, comme le disait ce distingué homme politique qui parlait en orfèvre.

    Alors ? G20 et syndrome du Titanic, quel rapport ?

    On vous raconte.

     

    Déjà, le G20, vous le savez, aura été et pour longtemps encore un G8…et, en réalité d’ailleurs, un …G3.

    Trois ?

    En effet, en marge, nous a-t-on dit, très officiellement, des colloques et séminaires entre les 20 pays amis, ou presque, des entretiens plus…privés, se sont déroulés entre les USA, la Chine et la Russie.

    Et personne d’autre.

    Ca ne vous rappelle rien ?

    Au…Moyen Age, mais oui, en ces temps d’obscurantisme si éloignés de notre civilisation des Lumières, au Moyen Âge donc, pour gouverner le monde, les puissants du temps se parlaient entre eux et uniquement entre eux.

    En suivant un schéma très restreint. A deux, trois, quatre ou cinq, en général.

    Rarement plus, mais, très souvent en trois groupes bien définis, voire trois personnes les représentant : moins on est, mieux on se comprend.

    NOBLE NAISSANCE ET GROSSES FORTUNES

    A cette époque bénie, il y avait, tout d’abord, les seigneurs, les riches très globalement, c’est à dire ceux qui avaient les moyens et se prévalaient de ‘’noble’’ naissance et de bonnes grosses fortunes.

    On trouvait là des rois bien sûr et quelques pincées de princes, ducs, marquis, barons, comtes et une flopée de chefs, moyens et petits chefs des tribus dominantes liées par le sang - on ne se mariait qu’entre soi pour la pureté de la race…et la sécurité des fortunes - et l’indispensable conservation de la quasi-totalité des terres des royaumes.

    Il y avait en face les chefs de guerre, qui étaient quelquefois les mêmes perruqués, mais pas toujours, surtout lorsque les riches eurent pris un tel goût aux plaisirs de la richesse qu’elle rima vite avec mollesse, et que les nobles achetèrent leur sécurité à des sbires, troupes royales, milices et mercenaires armés jusque aux dents.

    Et il y avait enfin, tout à côté, les…commerçants, artisans et autres créateurs de richesses et de produits à vendre et à acheter. Les industriels, marchands et entrepreneurs de l’époque.

    Ce trio de dominants a fonctionné jusqu’à l’avènement des démocraties, du moins les gouvernements qu’on a ainsi appelés, et qui, durant le petit siècle et demi qui vient de se terminer, ont, vaille que vaille, eu quelque peu voix au chapitre.

    Sauf que cette voix-là, la vox populi comme disent les latinistes, a été bien vite confisquée par ces mêmes trois classes de dirigeants qui, fabuleuse innovation, sont désormais, pour la plupart élus, ce qui, évidemment, change tout. Ou presque.

    C’est-à-dire tout en apparence et, sur le fond, rien du tout.

    TRIO GAGNANT

    Alors ? Où en sommes nous avec notre mémorable troïka dominatrice ?

    Eh bien, nous en sommes revenus au point de départ.

    Mais, c’est vrai, cette fois, à l’échelle planétaire.

    Qui retrouve-t-on dans le peloton de tête des dominants, et cette fois dans tous les pays ?

    Le même trio ou quasiment.

    La (nouvelle) noblesse, avec quelques restes de l’ancienne, avec, à ses côtés, les chefs de guerre et, fermant la marche, voire la précédant allègrement, les marchands de tout poil.

    Qui sont ces nouveaux nobles ?

    La classe des politiques, où, pour beaucoup, l’on fonctionne par cooptation, remplacements, calculs, voire copinage et autres relations sui generis. Une tribu qui se reproduit elle-même. Ad vitam.

    Anormal celà? Pas du tout: dans quelle famille, dans quelle entreprise, l'embauche, l'avancement et tout autre avantage de carrière ne passe-t-il pas, un peu ou beaucoup, par ce même arsenal de mesures d'aide ou d'entr'aide? Et qui, d'entre nous n'a pas bénéficié ou fait bénéficier un des nôtres, famille ou amis, de notre pouvoir petit ou grand? Notre système est ainsi fait...

    Et les chefs de guerre ? Toujours les mêmes. Les forces de sécurité nombreuses et variées, armées, services plus ou moins secrets,  tous fort utiles dans un monde tel que le nôtre sauf les complexes militaro industriels contre lesquels, il les connaissait bien, le général Eisenhower lui-même, alors président, avait mis en garde la population américaine. En vain évidemment.

    Et les marchands ? Pas besoin de chercher bien loin. Les multinationales, les dominants du sacro saint marché ultra-libéral, les fabricants, vendeurs, entrepreneurs, créateurs de besoins et fournisseurs d’utilités et surtout d’inutilités diverses, ils envahissent le monde des humains dont ils font des consommateurs forcés et contraints, une foule d’esclaves taillables et corvéables et sur lesquels repose, tout de même, l’économie puisque sans consommateurs acheteurs, pas de vendeurs. Ce qui explique pourquoi les esclaves doivent consommer, consommer et consommer toujours plus.

    Rigolo tout de même.

    Au début du XXI° siècle, on se retrouve dans le même type de civilisation qu’au Moyen Age.

    Avec, en plus de nos jours, les medias pour nous faire avaler tout ça. Ces médias que les ‘’philosophes’’ américains (si si, il y en a !) appellent les ‘’organes créateurs de consentement’’. Vous comprenez à demi mot je présume, c’est de VOTRE consentement qu’il s’agit.

    Depuis la moitié du XIX° siècle et de plus en plus, depuis la fin du XX°, ce trio gagnant nous donne l’exemple de ce que doit être tout organe gouvernemental et ce, dans tous les pays de la planète.

    Le trio triomphant est toujours là et bien là. Avec cet avantage pour ses membres : ils ne sont plus spécialistes mais tous polyvalents ce qui fait, diront les mauvaises langues, qu’ils mangent à tous les râteliers.

    LA LOI DU MARCHé

    Archétype de la manière de fonctionner du Système : les Etats-Unis étant riches, très riches, leur système dominant a les moyens, il domine le monde, et, comme il a de l’argent, sauf ses 45 millions de pauvres, il achète en grand , en Chine en grande majorité, et entraîne l’Europe qui se plie volontiers à sa loi…celle du fameux marché.

    Le trio US cumule : il possède une énorme puissance militaire, ses fabricants et marchands et son aura politique est à son zénith. Et tous ces grands chefs se mélangent avec bonheur. Le leur.

    En face, la Russie a, aussi, son propre trio.

    Son petit monde politique nobiliaire s’appuie sur sa richesse mais, surtout, sur ses 4 à 5.000 ogives nucléaires en parfait état de marche.

    C’est LA puissance à craindre. En cas de conflit, elle tape sur la table et les Américains font, désormais, le gros dos.

    Enfin, la Chine qui a su faire largement prospérer les leçons tirées de l’expérience et des exemples des deux autres en particulier et du monde occidental en général.

    Ses nobles ? Le Parti, du haut en bas de l’échelle sociale, nationale, régionale et locale.

    Ses marchands ? Les plus malins et les plus fraudeurs du monde qui est, pourtant, largement pourvu en magouilleurs en tous genres. Et, astuce et piège majeurs, à la fois usine et magasin du monde, ils le tiennent, via leur 1° client américain, par la barbichette. Ils contraignent le reste de la planète à la désindustrialisation, au chômage, au saccage des lois sociales, en un mot, ils démolissent le reste du monde et condamnent les 7 milliards d'humains à une vie d'esclaves sur lesquels règneront une centaine de millions de potentats bien nourris.

    En plus, ils disposent des chefs de guerre les plus dangereux de la Terre. Ils viennent de nous le rappeler (à bon entendeur…) avec leur méga défilé place Tien-an-men.

    Leur armée est la plus grande, en effectifs, de la Terre. Equipée, certes, de bric et de broc, mais avec un budget croissant de 10% tous les ans, pas moins, elle mélange recherche civile et militaire afin que l’Empire ne paraisse pas trop belliciste voire belliqueux car, attention à vous, elle a rang de puissance nucléaire et spatiale de surcroît.

    Le plus merveilleux de l’histoire est que ces trois vrais chefs du monde partagent une caractéristique très significative,. Ils sont, à la fois les plus profiteurs, pollueurs et pourrisseurs du globe et les plus impérialistes, dictant aux 7 milliards d’êtres humains, leur manière de vivre, et de survivre, sans même leur demander leur avis.

    A l’heure où la nécessité urgente d’une véritable concertation planétaire est vitale, ces trois Léviathan n’ont que faire de l’avis des 250 et quelques autres nations et des 6 milliards et quelques êtres vivants qui ne sont pas eux... et de leur environnement encore moins. Comme le disait gentiment un jeune chef d'entreprise chinois, copîeusement nanti et tout heureux de ''péter dans la soie'': ''Le plus important est d'accéder au mode de vie occidental, pour l'Environnement, nous verrons après.''.

    On ne saurait mieux dire et les (très) fumeuses et toujours souriantes promesses de création très prochaine de véhicules propres, de mise en place de lois locales destinées à juguler la corruption  et de décrets et oukases censés rendre l'environnement chinois de plus en plus sain, il suffit de lire la presse chinoise pour y voir pulluler les cris d'alarme à cet égard, cris d'alarme qui ne sont encore autorisés que dans la mesure où ils dénoncent les chefs locaux mais se gardent bien d'égratigner le président, le Premier Ministre, le Secrétaire général du parti et les galonnés courcilleux.

    L’HELICOLOGISTE SAUVEUR

    Quel poids leurs difficultés, leurs souffrances, leurs cris d’alarme à ces milliards d’esclaves, chinois compris ?

    Le syndrome du Titanic que vous aurez, peut-être, été voir, ne vous rassurera guère à cet égard.

    Certes, il y est fait un constat abominable de l’état de la Terre.

    Néanmoins, comme l’a bien fait remarquer un responsable Vert à la sortie de la première séance, ledit constat n’apporte pas grand-chose à ce que nous savons déjà (cf les oeuvrettes d’Al Gore ou d’Arthus Bertrand dont personne ne parle déjà plus). Et d’une.

    Plus hypocrite, il nous culpabilise de manière au mieux indécente, au pire, criminelle quand on sait, en plus, que les sponsors du distingué Hulot sont parmi les premiers pollueurs et exploiteurs de la planète et des humains qui y habitent : EdF, Les autoroutes de France, Duracell, L’Oréal, dignes successeurs de Rhône Poulenc, et on en passe.

    Certes, le gentil petit Nicolas hélicologiste nous susurre qu’il vaut mieux démolir le Système de l’intérieur que de l’extérieur, mais il nous prend pour des billes.

    Déjà, à raison de ses 30.000 euros TF1 par mois (Et autant en contrats sponsorisés), la situation de celui qui veut nous faire payer à force de sacrifices la faillite d’un régime et d’un système qui ont tout bousillé et continuent de le faire sans nous demander notre avis, est plutôt confortable.

    En outre, nous culpabiliser est d’autant plus commode que dans son film, il ne pointe jamais les véritables responsables de ce saccage planétaire, et surtout pas de ses propres sponsors. Grands patrons et politiques compris.

    Il nous prend pour des crétins quand il veut nous faire croire qu’il va arriver à miner le capitalisme alors que ce dernier accepte les pas trop méchants coups de gueule de notre pur et dur hélicologiste, car ils constituent une précieuse soupape de sécurité qui apaise les foules en les empêchant de faire la révolution et redonne une conscience un peu verte aux bousilleurs de la Terre.

    A l’aune de la pureté idéologique, on préfère, sans évidemment partager toutes ses idées, et notamment celles qui pousseraient aisément vers des solutions ou manifestations violentes, le nouveau parti anticapitaliste qui accepte le rôle du méchant au couteau entre les dents qui mange les petits enfants, mais l’assume au quotidien, et montre clairement les racines du mal, quoi qu’il puisse lui en coûter...même si être dans l'opposition est très souvent plus commode que dans la majorité...enfin presque.

    Cette volonté du Nicolas cabrioleur d‘’infiltrer’’ le capitalisme en nous faisant croire à l’effet salvateur de son travail de sape, confortablement rémunéré, nous rappelle qu’aujourd’hui chaque homme a son prix dans un monde où, moralement et politiquement, prospèrent les girouettes, les beaux parleurs, les infiltrés et les experts en camouflage qui savent adapter leurs discours selon l'air du temps et selon le prix qu'on leur propose. Il faut bien manger non?

    Quel rapport entre le G20 et notre pétaradant ‘’journaliste’’ repeint en vert ?

    Oh, tout simplement qu’ils ont en commun de nous faire de belles promesses dont nous avons le mauvais esprit de penser qu’elles ne seront, volontairement ou non, jamais tenues.

    Ou alors si…en nous faisant payer fort cher la réparation des dégâts dont les véritables responsables sont intouchables.

    Comme pour la faillite des banques que nous avons comblée avec nos économies et nos futurs taxes (impôts?) qui nous attendent, nous allons payer la restauration de la planète mise à mal.

    Peut-être en fait.

    Car si ‘’quelque chose est fait’’, soit, ce qui est grave, le trio infernal ne voudra pas le faire, soit, ce qui l’est encore plus, il ne pourra pas, ce qui est plus sûr de toutes manières.

    Le point de non retour est largement dépassé...en direction, comme cela se disait déjà dans seventies, du no future.

    Le Pr VIGNES, que j'interrogeais il y a quelque 25 ans, m'avait dit, déjà, ''En matière d'environnement, les constats sont toujours très clairs lorsqu'il est trop tard...et il est trop tard''. Les 25 années qui ont suivi ont débouché sur ce que nous vivons...avant d'empirer. Certes, notre environnement à nous est vivable, tout comme notre situation économique (1), mais 150 ans de captalisme triomphant et de libéralisme forcené nous amènent à quoi?

    Ce qui ne veut pas dire que nous ne devons pas agir. Fut-ce maladroitement.

    Agir, certes, mais sans aucune illusion.

    Comme disait Victor Hugo, les chants désespérés sont les chants les plus beaux.

    Maigre consolation

    Alors?

    Eh bien subir et la fermer. Vous voyez une autre solution vous? Les solutions radicales préconisées par les extrémistes de tous bords? Pour en aboutir à la violence? Les solutions du pire sont, évidemment, toujours les...pires. Toutes les révolutions ont abouti à des situations plus mauvaises que les précédentes.

    Faites des économies, vous en aurez besoin.

    Et apprenez la patience. Vous aurez déjà grandi un peu.

    A une époque où les coachs coûtent les yeux de la tête, c'est la meilleure manière d'améliorer vos propres performances.

     

    (1) Sauf que si nos smicards peuvent paraître des nababs aux ventres creux du Bengladesh, le coût de la vie et le poids des charges fixes des ménages pauvres occidentaux les cantonnent aussi dans la misère. Un peu moins noire, c'est tout.