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Oui c'est bien NON!

Au beau temps de la guerre froide, le défunt ministre soviétique Molotov était affublé à l'ONU, du joli sobriquet ''Monsieur niet''. En français, ''Monsieur non''.
Pourquoi?
Parce qu'à toutes les demandes formulées par les représentants des pays démocratiques - en fait non communistes- il répondait non.
Sauf une fois, ou dans un de ses discours, les observateurs notèrent qu'il avait dit deux fois oui! Surprise...qui ne le fut plus lorsqu'ils s'aperçurent que sa phrase s'énonçait ainsi:''Oui, oui, c'est bien non que j'avais dit!''.
C'est un peu ce que les sondages révèlent à propos du vote européen.
Des questions devraient pourtant se poser dans les têtes d'oeuf qui s'effarent de cette ''mauvaise''tendance.

Déja: pourquoi s'étonner?
En effet, les intentions négatives de vote signifient, on le sait, un refus de la part de l'électorat qui n'a que ce moyen pour se faire entendre. Le vote sanction. Primaire? Mais ce système ne l'est-il pas, qui ne donne aucun autre moyen pour être entendu?
Alors? Pourquoi?
Faisons un compte - assez bref - des raisons d'être mécontents.
Montée des prix. Les citoyens en ont assez n'est-ce pas? Et les apaisements de circonstance n'y font rien, évidemment. Les augmentations sont toujours démenties par les indices officiels et les déclarations lénifiantes de ceux qu'elles ne dérangent nullement.
Ensuite: montée de la ''castisation'' des sociétés dites avancées. Rétribution ''au mérite'': les riches se servent toujours plus...aux dépens, mathématiquement, des plus pauvres. Eh oui, l'argent il faut bien le prendre dans une poche.
Encore: montée des profits des entreprises. Ils deviennent indécents, voire criminels dès lors que les actionnaires, seuls, en profitent mais pas les acteurs de l'accroissement des bénéfices, ni même les investissements générateurs d'emplois. La spéculation boursière n'a jamais enrichi que les spéculateurs.
Quoi encore?
La montée de la corruption généralisée. Dans l'échelle internationale, notre pays mérite la piteuse note de seulement...6,3. En réalité entre 7,8 et...4,8! Quelle corruption? Celle des hommes politiques, des chefs d'entreprise, mais celle aussi des ''petits'', des fraudeurs de tout poil et au petit pied. Du genre fraudeurs à la Sécu ou aux aux allocations familiales. Toutes choses que permettent, entre autres, les utilisations frauduleuses de cartes Vitales et...de fausses pièces d'identité: 2,7 millions de faux permis de conduire permettent de se faire attribuer autant de fausses cartes. En toute impunité. De quoi, agacer, n'est-ce pas, les citoyens honnêtes, - il y en a encore - qui ont pour principe de ne pas frauder...ou de ne pas pouvoir en profiter.
Quoi encore? Montée connexe de la mise au jour des turpitudes politiques. ''L'affaire'' des marchés public d'Ile de France, ne peut manquer de rappeler, d'une part, bien d'autres grosses affaires touchant les plus hauts échelons de la hiérarchie et d'autre part, toutes les ''petites'' dont les citoyens savent bien qu'elles touchent ou peuvent toucher, tous ceux qui, dans les quelques 30.000 et quelques communes de France, représentent l'argent public négociant avec le secteur privé. Si les fonctionnaires honnêtes et méritants existent, heureusement, sont-ils vraiment nombreux ceux qui sont capables de résister aux tentations permanentes auxquels ils sont soumis?
Et quoi encore? Montée de la précarité. Par exemple: montée des...baisses de revenus chez les retraités toujours plus ponctionnés. Dites, vous savez, vous, comment un retraité qui n'a aucun droit à la parole peut être tenté de se faire entendre? 2002, çà ne vous rappelle rien?
D'autres montées de mécontentement? D'autres raisons?
La façon dont les medias ont poussé au vote-miracle de 2002 pour envoyer les délaissés dans une situation qu'ils refusent aujourd'hui, vous ne pensez pas que çà leur donne bigrement l'impression d'avoir été pris pour des poires? Et bigrement la certitude de voir poindre une autre manoeuvre du même tonneau qui les pousse à adopter une Constitution dont ils subodorent ou s'imaginent qu'elle va les enfoncer encore plus?
Et les privilèges de castes? Et les promesses non tenues? Et les banques qui profitent? Et les intérêts de l'épargne qui baissent? Et les consommateurs grugés? Et les périls chimiques alimentaires et environnementaux? Et la pollution agricole impunie? Et l'insécurité? Et les victimes qui payent alors que les coupables profitent? Et la déresponsabilisation absolue des ''responsables''? Et le prix du pétrole toujours payé par les mêmes? Et les fautes de la France d'en haut, sans cesse pénalisant la France d'en bas?
Vous pensez que la belle - et suspecte ? - unanimité du corps politique poussant au oui va être entendue par un corps social qui n'a pas d'autre moyen de dire non? Alors que la Paradis promis par ces mêmes politiques est sans cesse reporté aux calendes?
Allons! Sincèrement!
Et puis, tout de même, vous voulez faire croire qu'en cas de NON dérangeant, l'Europe va s'écrouler?
Mais voyons! L'Europe va continuer comme depuis le Traité de Nice. Et la Commission va continuer son travail. Comme la Cour de Justice. Comme le Parlement.
Juste une remarque: le NON, s'il domine, va au mieux faire perdre du temps. Mais, de toutes manières les choses vont, encore et toujours, aller en s'aggravant pour les délaissés du système. Qui vont encore et toujours, et de plus en plus, avoir le besoin de dire NON. Et le feront, un jour ou l'autre et à leur propre manière.
Laquelle?
Le corps politique devrait vraiment s'en inquiéter.
Mais il ne le fera pas.
Alors?
''Après moi le déluge'' avait dit louis XV, le ''bien-aimé''.

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