Si le pape Jean-Paul II n'a pas pu émettre un seul mot lors de son ''passage" à la télé (vaticane - bien sûr) le jour de Pâques c'est pour une simple et pitoyable raison: la trachéotomie qu'il a subie l'empêche , comme tous les opérés de ce type, de dire un seul mot.
En effet, le trou pratiqué pour permettre de respirer est situé sous les cordes vocales.
Michel Simès, de France-Info, qui en tant que médecin assure la chronique médicale de cette radio, nous a donné, hier, l'explication.
On peut même ajouter, comme ce chroniqueur le laissait entendre en substance, que cette manière de faire était, en plus, assez insultante pour tous les trachéotomisés qui voyaient, ainsi, leur handicap donné en pâture aux medias qui s'en nourrissent...et au monde plutôt voyeur, ajouterons-nous.
Le pire dans cette affaire est bien que la Vatican ( qui au fait?), évidemment au courant de cette impossibilité, n'en a pas moins pris la décision de faire apparaître le pape à la fenêtre...
Oh, certes, ne manqueront pas les arguments du genre: "C'était son plus cher désir", ou "Il ne fallait pas décevoir l'attente des millions de fidèles"".
Mais trouverait-on louable le désir de voir, par exemple, tout un stade, encouragé par les entraîneurs sportifs, encourager, pousser jusqu'au bout, les efforts desespérés d'un coureur de fond, qui se serait écroulé exténué, mais tenterait, en rampant, d'atteindre quand même la ligne d'arrivée?
La compassion, la tendresse, la pitié, la décence, la simple humanité dans tout çà?
Est-ce humain que de continuer d'accepter ces efforts surhumains, inhumains, d'une personne qui, quand même, mérite, quels que soient, par ailleurs, les sentiments qu'on puisse nourrir à l'égard de cette religion, le même respect que l'on manifeste pour tous les autres humains en pareil cas?
Imaginez un peu qu'en l'occurence, qu'il s'agisse de votre père, de votre grand'père
Ne vous viendrait-il pas à l'idée de l'inciter, de le convaincre de se reposer, de reprendre des forces, de l'apaiser, plutôt que d'accepter de le voir gémir, ahaner, souffrir le martyre en se redressant en un effort ultime vers le public?
Ce public qui, en fait, ne prête attention qu'au spectacle auquel, il estime avoir égoïstement droit?Il paye pour çà non? Il est venu pour "çà"!
On se demande, d'ailleurs, si lesquels, du Vatican ou des journalistes profitant sans vergogne aucune de ces misérables instants de survie, devraient avoir le plus honte.
Cela nous rappelle "l'exploit" d'une certaine "journaliste" qui, lorsque le Shah fut éliminé d'Iran, alla, "scoop" extraordinaire, inteviewer un ancien ministre qui était condamné à être, les jours suivants, massacré par les opposants victorieux et satisfaits.
Pitoyable exploit que d'aller recueillir, dans une cellule pourrie, les dernières angoisses d'un malheureux tremblant, déja mort en esprit et bientôt dans sa chair, pour en tirer la "gloire" d'une méprisable et surtout soi-disant exclusivité.
En fait de "scoop", il ne s'agissait, en l'occurence, que de faire de la pub aux nouveaux dirigeants, empressés de faciliter la tâche de la "journaliste" dont le reportage les légitimait aux yeux du monde, en jetant l'anathème sur ce pelé, ce galeux d'où tous les maux étaient venus sur le pays.
D'autant qu'après, ce fut bien pire...Mais n'a jamais été relevé par notre grande reporter, qui continue, d'ailleurs, à donner des leçons, y compris de journalisme, au monde entier.
Pauvre monde!
Dirigé, désormais, entre autres guides, par les medias et les "grandes" religions.