Réflexion, très souvent entendue ces jours derniers, de responsables syndicaux, engagés dans les discussions relatives aux demandes d'augmentation des salaires des fonctionnaires: ''Pourquoi ne pas accorder, dès le début, ce que le pouvoir finit par accepter à la fin? On économiserait du temps de grève et de parlotes."
Il est des évidences qui ne le sont pas pour tout le monde.
En Allemagne, les manières étaient et sont encore, non seulement plus disciplinées, mais aussi plus civiles. Plus efficaces aussi de ce fait, ce qui ne gâtait rien, au contraire.
Certes, le syndicalisme allemand, partenaire plutôt qu'adversaire des pouvoirs, n'a pas toujours donné de bons résultats.
Néanmoins, il est de plus en plus étonnant qu'après des décennies, en fait près d'un siècle et demi, de ce genre de jeu de dupes dont les dominés sont toujours les sacrifiés, on en soit toujours à des stratégies de cour de récréation.
Mensonges, faux-semblants, duperies, chausse-trappes, menaces, claques quelquefois et claquements de portes, insultes, retrouvailles, communiqués: si ce spectacle n'était si triste, on aurait vraiment l'impression de se retrouver soit au théatre de boulevard, soit, vraiment, dans la cour de la maternelle.
On discute, ou l'on fait semblant, on se chamaille, on fait grève, on se raccomode, on se fait la tête, puis on finit par tomber d'accord. On arrête le mouvement.
On a fait la paix.
Jusqu'à la prochaine.
En fait de sérieux, hein...
Les allemands avaient, eux, droit de regard sur les chiffres, vrais, des entreprises. Cela faisait toute la différence bien sûr.
Chez nous: silence et langue de bois.
Comme si les chiffres d'affaires et les bénéfices étaient malhonnêtes. Eh oui, puisque "nécessairement" et soigneusement camouflés.
La plus grande transparence, et dans tous les domaines, a-t-elle jamais fait du mal à quiconque?
Et la vérité n'irrite-t-elle pas que les menteurs?