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56%?

56% ?
Les sondages, même s’ils doivent être maniés avec des pincettes, parce que possiblement manipulés lors de leur collecte, n’en ont pas moins valeur d’avertissement.
Pour preuve, la décision du chef de l’Etat d’intervenir dès que les 53% ont été atteints.
Las !
La tentative de convaincre semble n’avoir pas porté ses fruits.
Et les efforts de Jacques Chirac pour inverser la tendance semblent devoir être suivis d’autres, dont on ne sait si, à leur tour, ils seront suivis d’effets semblables ou pas…
Mais, disait Guillaume d’Orange, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.
Et quand on est un homme de conviction…
Ceci n’est pas, pour autant, rassurant.
La conviction, en face, on n’en manque guère. Avec tout autant d’arguments.
C’est bien là le drame : il semble fort que les opposants en puissance soient plus motivés par leurs aigreurs à l’égard d’un gouvernement omnipuissant qui ne recule que face à la rue, que par l’interprétation des subtilités d’une Constitution qui n’a de très clair que ses inquiétantes zones d’ombre..
Comme nous l’avions amplement dit : faute d’être écoutés voire satisfaits quant à tous leurs motifs d’inquiétude, dont il serait présomptueux de dire qu’ils ne sont pas légitimes, les citoyens se servent du seul moyen que la démocratie leur concède : le droit de vote. Jusques et y compris face à un inconnu indéchiffrable, nonobstant toutes les explications et, surtout, tous les apaisements dont on les inonde en raison des sondages qui, pourtant, leur ont permis d’exprimer, à 56%, ce qu’ils ont le droit de dire.
Car, après tout, on leur a bien demandé de dire oui ou non, n’est-ce pas ?
C’est bien un droit véritable et…constitutionnel, qui leur est reconnu ?
Alors, pourquoi déployer des fortunes à leur interdire une alternative, somme toute, simplement républicaine ? Pourquoi veut-on, quasiment, les contraindre à dire seulement oui ?
Un peu de raison voyons : l’essence, le chômage, les prix,la précarité, l’insécurité, les délocalisations, les privilèges, le coût de la santé, les promesses sans lendemain, tout cela ne cesse d’augmenter alors que les salaires, la stabilité, la tranquillité d’esprit, les libertés de choix, eux, ne cessent de s’amenuiser.
A croire que tous les signaux de fumée avertisseurs d’angoisses et de mécontentement émanant des foyers de la France d’en-bas n’arrivent pas à être seulement aperçus par celle d’en-haut.
Pire : à croire que le fossé entre le haut et le bas s’agrandit chaque jour et que ce mouvement n’est perceptible que dans les régions inférieures d’une populace jamais contente.
Ou alors, les 56% sont-ils constitués de nantis qui en veulent toujours plus ? Ou de membres des classes moyennes qui se sont laissés circonvenir et convaincre que tout va mal par les vils agitateurs décidés à les utiliser pour déstabiliser le gouvernement ?
Mama mia !
Ca fait tout de même des millénaires qu’entre les dominants et les dominés cet éternel problème existe et, mystère insondable de l’âme humaine, qu’il n’est toujours pas résolu.
Face au mécontentement, Louis XV avait dit ‘’Après moi le déluge.’’
On a vu ce qu’il en est advenu .
Certes, les citoyens ne prendront plus les piques et c’est heureux.
Pour les détourner de leurs éventuelles idées révolutionnaires, ils ont 150 chaînes de télé pour s’occuper l’esprit et 2000 supermarchés-discount pour s’empiffrer de bouffe à bas prix.
Panem et circenses même combat.
Mais, pour autant, il ne faut pas s’étonner et vouer aux gémonies ces 56% de Français s’ils tentent, désespérément, et avec le seul moyen qu’on leur donne, de faire entendre leur message tout simple: ‘’Pourquoi nous promet-on, toujours pour le lendemain, cette sérénité d’esprit, ce bonheur, qu’on pourrait commencer à nous donner la veille ?’’.
Rien à voir avec l’Europe ?
Nous on veut bien.
Toutefois, ces 56%-là, eux, semblent attendre de pied ferme, ceux qui pourront, 400 et quelques articles à la main, leur prouver très clairement, et avec assurances à l’appui, leur prouver le contraire.

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