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Europe: référendum ou plebiscite?

Non, nous n’allons, pas plus aujourd’hui plus qu’hier ni bien moins que demain, prendre parti pour le OUI ou le NON à l’Europe.
Mais juste faire des remarques ou poser quelques questions du genre de toutes celles que les journalistes ne posent pas ailleurs.
Par exemple celles-ci.
Comment se fait-il que depuis la CEE, Maastricht, Nice, et même des décennies, voire en remontant aux pères fondateurs de l’Europe, l’on n’ait pas prévu qu’un jour ou l’autre les électeurs…européens – c’est bien le moins – pourraient décider de dire NON à un scrutin auquel, fort démocratiquement d’ailleurs, on les aurait conviés à donner leur avis ?
Positif ou négatif évidemment, encore que ces expressions emportent des notions de valeurs morales tout à fait hors de propos.
En effet, OUI et NON sont tout aussi respectables, ceux qui les prononcent ayant des arguments qui ne le sont pas moins. L’actualité nous en inonde d’ailleurs.
Autre question : comment se fait-il qu’en cas de NON, tous ces guides plus ou moins suprêmes n’aient pas prévu de plan ‘’B’’ ?
Gouverner c’est prévoir non ?
Ou alors, dans l’esprit de ces mêmes gouvernants, tout le monde devrait-il, peut-être, marcher dans la même direction ? D’un même pas ? Voire au pas de l’oie ?
Parce que c’est cela la démocratie ?
Et pourquoi, une fois encore, ces mêmes guides – infaillibles (1) gourous lorsqu’il s’agit de Constitution ? – ont-ils organisé un référendum tout en sachant, d’évidence, que si les OUI pouvaient être majoritaires, il n’y avait aucune raison de menacer des électeurs s’obstinant à dire NON ?
Ce référendum ne serait-il qu’un plébiscite ?
Et pourquoi, enfin, la solution référendaire n’a-t-elle pas prévalu dans toute l’Europe ?
Les Européens ne sont-ils pas les premiers à être concernés par cette Constitution, et dans tous les aspects de leurs vies ?
Puisque cette option majeure, va effectivement réglementer les plus infimes détails de leur pouvoir d’achat via l’état de leur porte-monnaie ?
Pourquoi donc ne pas leur demander leur avis quand il y va de leurs conditions mêmes d’existence ? De leur vie en fait ?
Cette façon de faire rappelle, fort désagréablement, la manie qu’ont les gouvernants, prompts à appeler à voter lorsqu’il s’agit de renouveler leurs mandats, mais qui n’y ont regrettablement pas recours, dès lors qu’il faut, par exemple et au hasard, partir en guerre ?
A-t-on demandé à quelque peuple que ce soit s’il voulait ou non partir se faire massacrer pour des idées et surtout pour des intérêts qui, la plupart du temps, n’étaient pas les siens ?
Tout de même !
Ne s’agit-il pas, après tout et en l’occurrence, d’une affaire qui concerne directement les futurs trucidés : question de vie ou de mort ?
Les Suisses dont se gaussent les amateurs de plaisanteries belges, sont autrement plus logiques, plus malins et plus démocrates que nous en ces matières.
Avec leur système de votation d’une part et de neutralité inoxydable de l’autre, ils ont, depuis belle lurette, montré l’exemple d’un relatif équilibre social, et d’une belle pérennité politique au reste des Européens.
Difficile, il est vrai, d’exister à leur manière partout en Europe.
Pas commode, déjà, de nous caser, géographiquement, là où ils se trouvent de façon très opportune.
Et puis, le refuge de l’argent international serait, lui aussi, difficile à installer dans tous les pays à la fois, sauf à voir fleurir des paradis fiscaux, voire des républiques bananières, partout dans notre moitié de planète la plus riche qui, en plus, ne pourrait d’ailleurs abriter que les économies de la moitié la plus pauvre…
Finalement, cette histoire d’une bien curieuse manière de fonctionner de la démocratie, nous fait nous poser bien des questions.
A quoi peut servir le droit de vote s’il permet uniquement de dire OUI.
Ou NON également?
Référendum ou plébiscite ?
Et pourquoi toutes ces questions ne sont-elles pas posées ?
Et les réponses fournies ?
Soit par les politiques et économistes distingués eux-mêmes, soit par leurs commentateurs-adorateurs et dévoués journalistes ?
-Peut-être le feront-ils ?
-On parie que non ? A la rédaction on n’aime pas les jeux de hasard mais là, on est sûr de gagner.

(1) Au fait, cette affection vaticane serait-elle contagieuse ?

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