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Star Wars: la solution?

Certains d’entre nous nous ont fait remarquer – si si la com interne existe bien chez nous – que nous avions eu tort de qualifier les adorateurs de Star Wars de moutons schizophrènes.
Bon.
D’abord, nous n’avons pas employé de tels termes.
Trop compliqués déjà.
Et puis quelque peu insultants.
Mais, il est vrai que notre commentaire demande quelques explications.
Quid des schizophrènes ?
Ceux qui se constituent un monde bien à eux avec leurs propres valeurs et qui ne veulent pas en sortir ?
Dites. Le monde extérieur est-il si tendre que, quelque part, les plus faibles n’auraient pas le droit d’user de ce moyen pour s’en protéger ?
Et, quelque part, n’avons-nous pas tous, à des degrés divers, des tendances à utiliser toutes sortes de protections, des plus voyantes aux plus subtiles, afin de nous protéger aussi ?
Ne serait-ce qu’en accédant à des activités qui nous extraient du contexte social bâti sur des rapports de forces et non de compréhension mutuelle ?
Le jardinier du dimanche et le bricoleur du samedi après-midi n’usent-ils pas de ce moyen-là ?
Et le collectionneur de timbre ou de boîtes de camembert, voire, de zéros sur son compte en banque…
-Quoi ? Même les PDG… ?
-Bon, bon, il y a des limites. Il faut savoir s’appliquer à soi les règles morales, ou de vie en société plus simplement, que l’on applique aux autres, c’est vrai.
Mais au quotidien, face aux tensions, aux agressions, aux blessures permanentes, n’avons-nous pas tous recours à des médications diverses et personnalisées ?
Il est bien connu que nombre de dérèglements alimentaires, par exemple, ont leur origine dans une tentative d’auto-médication aléatoire.
La boulimie vous connaissez ?
Mais le grignotage anti-stress, la fringale de chocolat et le plateau-repas devant la télé, aussi non ?
Et les petites douceurs, les coupe-faim les bons petits plats et les pti’déj café au lait croissants beurrés ?
Ne sont-ce pas là nos petites drogues à nous, convenables, dont on se moque, mais bien utiles, - tout comme les drogues bien vraies et bien méchantes eh oui -, pour s’évader 10% du temps, afin de tenir les 90% restants ?
Et le recours à la ‘’réalité’’ virtuelle ne fait-elle pas partie de ces drogues-là ?
Toutes ces vies, en histoires et en images, auxquelles les réalisateurs nous invitent à nous identifier, Star Wars comprises, ne sont-elles pas des moyens d’échapper à la grisaille quotidienne dont beaucoup, à des degrés divers, tentent de sortir ?
Et à exister au travers des autres qu’on admire par impossibilité d’être à leur place ?
Alors ?
Films, 1° division, drogues dures, alcool, tabac, fric, bonnes femmes – et bonshommes – bagnoles, télé, fringues, maisons, Club Med, feuilletons, Star’Ac et Bachelor, même combat ?
Certes, il y a autant de variantes et de degrés que d’individus, mais le fond du problème n’est-il pas toujours le même ?
Heureux ceux qui peuvent dire qu’ils affrontent toutes les réalités sans faiblir, sans tenter de les éviter, sans avoir sous le coude, un moyen commode pour éviter le choc, voire l’amortir, ou en tous cas l’ignorer, au moins un temps.
Il en existe, tout de même, de ces individus capables de tenir bon sans faiblir.
Mais ils ont une place très spéciale dans l’échelle humaine.
On les appelle, puérilement mais de façon très vraie, les méchants et en termes plus animaux, des prédateurs.
Les vrais. Ceux qui mangent la réalité des autres. Qui se servent de leurs semblables pour se fabriquer leur réalité à eux.
Qui possèdent tout et en veulent toujours plus.
Il est vrai qu’on pourrait les classer parmi ceux qui usent, aussi, d’un super moyen pour calmer leurs craintes de l’avenir, mais dès lors que ce sont tous leurs semblables qui paient leur thérapie, on n’est plus d’accord.
Solution ?
Tenir debout tout seul, sans artifice n’est pas donné à tout le monde.
Faut essayer.
Et, aussi, penser à aider les autres à le faire.
Au fait, pour en revenir à notre Star Wars, on ajoutera que cette série est simplement une bonne recette, bien touillée et mise en œuvre mais pas un travail d’un génie qui découvre qu’il a pondu un miracle…et que quelque part, il est, lui, un peu miraculeux.
On le rappelle, Lucas est un gros futé : il a inventé une vraie secte, une quasi-religion où l’on retrouve la foi en la Science qui résoudra tous les problèmes, la recherche confuse et brouillonne d’un Dieu encore plus bizarroïde (la force, le côté obscur…), la croyance dans une race d’humains qui ira en s’améliorant (darwinisme social ?), ou en se dégradant, et la certitude dans la victoire finale du Bien sur le Mal, genre Debeuliou.
Sauf que, cette victoire-là n’étant toujours pas assurée, la porte reste ouverte, malgré les dénégations de George, à une suite au prochain, numéro…
Une bonne recette, ça rapporte toujours.
Malin on vous dit…
Ah, une chose encore pour résumer : depuis Molière, voire Esope, et probablement bien avant, les raconteurs d’histoires ont fait rêver l’Humanité.
Père Noël et Maître Yoda même combat.
Dès lors, vu le bilan de l’Humanité aujourd’hui, se nourrir d’illusions comme solution, même partielle, à nos problèmes quotidiens, est-il la bonne manière les résoudre vraiment ?
C’est votre prochain sujet de philo au baccalauréat.
Enfin, on voudrait bien.

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