Miracle à la française ?
Un tribunal français vient de rendre un avis, attendu depuis des lustres, en faveur des malheureux troufions, gradés compris, nucléarisés lors des essais nombreux et divers, dans les territoires du Pacifique en particulier.
Ils seront, eux et leurs mandants, indemnisés.
C’est bien le moins : souffrances, blessures, morts : il n’y avait pourtant aucun rapport entre leur santé dégradée et leur présence, peu ou pas protégés des radiations, sur les lieux des expérimentations, avait dit la voix officielle.
Quasi miracle !
Le tribunal a dit le contraire, en soulignant, ce qui est nouveau, que c’était à l’Etat de faire la preuve de l’innocuité de la chose et pas aux victimes de prouver la relation entre les dégâts et la nocivité de radiations.
Fort bien.
Il reste donc, désormais, aux milliers de civils polynésiens, laissés sur place, avec encore moins de protection - c’est-à-dire pas du tout avant, pendant et après les explosions -, la possibilité d’entamer à leur tour des actions en justice en vue d’être également reconnus et indemnisés.
Et là, compte tenu de leur nombre, de leur statut d’insulaires, voire de leur condition de vulgum pecus pas tout à fait français, il n’est pas tout à fait certain qu’ils obtiennent rapidement gain de cause.
A moins d’un miracle ?
Oui mais : question : un miracle de ce genre peut-il avoir lieu deux fois ?
Là encore, le suspense est inouï !