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Nouvelle Orléans: et Washington?

La catastrophe qui s’est abattue sur le Sud-est des Etats-Unis a de quoi étonner.

Non en raison de son ampleur, connue de toutes manières depuis des siècles dans cette région qui en est malheureusement fréquemment victime.

Non plus, du fait que les prévisions des scientifiques, qui nous annoncent une aggravation de la puissance et des dégâts des phénomènes atmosphériques de ce genre, semblent bien se révéler fondées.

L’étonnement vient d’une tout autre raison.

Comment un pays, le plus puissant du monde, a-t-il pu se laisser surprendre par une tempête d’une force calculée, prévue, répertoriée, et annoncée, et n’y aller que d’une évacuation aussi mince que tardive ?

Et se retrouver quasiment KO debout en tâchant désespérément de faire face avec, quelquefois, des moyens de fortune ?

Comment l’administration américaine qui a les moyens, TOUS les moyens, pour faire bien les choses et, en premier lieu, sauvegarder la santé, la vie et le confort des citoyens, a-t-elle pu ne pas prendre assez de temps, et suffisamment à l’avance, pour, au pire, que l’on ne déplore que quelques victimes, du genre accidents cardiaques, chutes fortuites ou entêtement mortel d’obstinés à rester dans leurs habitats menacés ?

Au lieu d’une catastrophe…planifiée jusque dans ses conséquences non seulement prévisible mais prévues, qu’a-t-on vu ?

Un abri géant en béton déclaré indestructible qui prend quand même l’eau, un énorme et pitoyable exode de temps de guerre, des morts par centaines voire, peut-être, par milliers, un retour au Far West sans loi avec fusillades et bandes de pillards, 10% des Etats-Unis exsangues, coupés du monde…

Comment l’administration de la nation la plus puissante de la Terre a-t-elle pu se laisser…surprendre ?

Si tant est…

Car la sécurité des Américains serait-elle devenue valeur secondaire aux yeux d’un gouvernement qui a bien d’autres chats à fouetter, voire d’autres centres d’intérêt, ou pire, d’autres intérêts à privilégier ?

Certes, au pays de l’individualisme financier forcené, où l’importance du citoyen se mesure au nombre de zéros sur son compte bancaire, le rôle de l’Etat tend à abandonner les individus à leurs propres capacités à se défendre.

Toutefois, l’on peut s’étonner, quand même, de cette curieuse manière de privilégier les sacro-saints principes de charité chrétienne, qui sous-tendent, du moins le dit-on, tous les actes gouvernementaux.

L’on pourra, bien sûr, rétorquer que le propre des catastrophes est d’être imprévisibles et que leurs résultats ne peuvent, de ce fait, qu’être…catastrophiques.

Et que, donc, tout cela c’est fatalitas et on n’y peut rien. En tous cas rien de plus.

C’est un vite oublier qu’à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels.

Et, surtout dans un pays aux capacités exceptionnelles, il semblerait que ces moyens, manifestement, étaient soit insuffisants, soit mal utilisés.

Dans les deux cas, c’est fiasco sur toute la ligne.

Ou il y a incapables, ou il y a malfaisants. Ne serait-ce que par négligence coupable.

Il n’y aura pas de procès, évidemment, sauf, peut-être, entre assurés et assurances qui, vu le côté exceptionnellement exceptionnel du désastre, se feront tirer l’oreille pour assumer, en s’autorisant des augmentations de cotisations, à coup sûr justifiées par ‘’l’ardente et chrétiennement démocratique obligation de solidarité nationale.’’

Il n’empêche qu’au travers de ce désastre, les USA seraient fort avisés de remettre en question leur réelle ou supposée capacité à faire face aux drames planétaires.

Mais aussi à se demander si leur soif de domination et de consommation, au détriment du reste de la planète, n’aurait pas quelque chose à voit avec tout ce qui arrive et pas seulement dans le domaine météorologique.

Il leur serait donc utile de se poser quelques questions du genre : quelle est notre part de responsabilité dans l’accroissement de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles ?

Ou encore : quelle attitude pourrions-nous adopter dans nos relations futures avec les ‘’petits pays’’, les pauvres, les faibles, les différents, ou les minuscules que la montée des eaux menace ?’’

Avec un petit corollaire sous la forme d’une maxime d’un auteur célèbre : ‘’Le rôle principal de tout dirigeant, dans quelque régime que ce soit, doit être de veiller au bien être de tous ses citoyens, et de tous les autres. Sans exception aucune.’’.

L’auteur en question, vous l’avez deviné, n’est autre que Monsieur George Washington.

Auteur qui est, certainement, bien connu de l’administration de l’autre Monsieur George.

Bush.

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