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Weah: Libéria libéré?

Weah : Liberia libéré,

George Weah est candidat à la présidence du Libéria.

Pas officiel, certes, mais il y a de très forces chances qu’il le soit bientôt.

Tout concourt à cette décision, semble-t-il.

Déjà le nombre et la qualité (ou le manque de qualité) des autres candidats.

Et surtout la situation du pays.

Le Libéria est un pur produit du prosélytisme politico-religieux américain.

Lequel répandait la bonne parole et la démocratie, déjà, en 1816.

Date à laquelle des philanthropes et religieux US fondèrent le Libéria pour y servir d’asile et de ‘’pays natal’’ aux familles d’esclaves noirs libérés après la guerre d'Indépendance.

La fondation bénéficia, on s’en doute, de la faveur des commerçants et importateurs divers américains, lesquels furent suivis, plus tard, par des plus modernes, dont Firestone qui y exploita des milliers d’hectares d’hévéas dans des conditions très…locales, suivie par Bridgestone qui y est d’ailleurs encore présent.

Cette grande espérance d’une démocratie noire africaine, qui aurait pu faire tache d’huile au coeur d’un ‘’empire’’ français rétrograde, n’a pas fait beaucoup d’émules.

D’autant que, végétant dans la période fin XIX° début XX° siècle, le pays fut vite dominé par 10 arrogantes familles noires US, l’équivalent des 200 familles françaises, et connut, une stabilité de marbre durant les trente années suivant la seconde guerre mondiale, sous le pouvoir absolu du président Tubman.

Stabilité pesante qui fut suivie d’une explosion de troubles, de bouleversements et de massacres qui ont à peine cessé.

Avec une ligne directrice cependant, qui n’a jamais varié : un intérêt international des plus troubles pour les diamants dont regorge le sous sol.

Ils servent à la fois les sanguinaires chefaillons locaux, le commerce officiel international des pierres, et les tractations et trafics les plus obscurs de ce coin de l’Afrique.

On ne peut, dès lors, ne pas s’étonner de la condition misérable du peuple, toujours perdant comme partout, qui aspire à un sauveur dont George Weah représente l’archétype agissant et adulé.

Enfant du peuple, fortuné du ballon rond, il n’hésite pas à payer de sa personne et de ses dollars pour venir en aide aux hordes de miséreux qui n’attendent qu’un geste de lui pour le porter à la présidence.

Evidemment, son inexpérience politique fait de lui la cible parfaite des barons locaux qui se disputent le pouvoir, en s’étripant depuis des décennies et en massacrant et pillant les malheureux libériens, victimes de ces abominables coupeurs de bras et de jambes, répandant la terreur dans le pays.

Néanmoins, il peut compter sur les masses populaires pour compenser son manque de professionnalisme, lequel pourrait aisément être renforcé par l’intervention de conseillers, américains pourquoi pas, qui ne se feraient pas prier pour venir aider le Libéria à mieux s’organiser démocratiquement.

Quitte à représenter, pourquoi pas aussi, une bien belle tête de pont du pouvoir US qui, en Afrique, s’évertue à dégommer la mainmise française sur le secteur.

Démocratie religieuse à l’américaine ?

Pouvoir commercial US ?

Décidément, depuis les années 1800, LA dernière puissance mondiale ne renouvelle pas ses recettes.

Pourquoi changer une équipe qui gagne n’est-ce pas ?

Qui gagne, qui gagne…c’est un peu vite dit.

Qui gagne à quel prix et sur le dos de qui ?

Si Weah devient président, il lui faudra, en tous cas, tout son savoir, pour appliquer en politique sa connaissance footballistique de l’art de la feinte.

Plus que jamais, il va lui falloir dribbler.

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