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Colonies: débat foireux

Dans cette histoire des colonies, il y a, comme dit le vulgaire, à boire et à manger.

Abondamment.

Il y a, on l’a entendu et vu, les piaillements des volailles ébouriffées qui crient à la fraude historique.

Mais iI y a aussi, on s’en doute un peu, les tenants d’une absolution totale des, défense de rire, missions civilisatrices des dixième au 20 ième (pardon XX°) siècle.

Pourquoi depuis le dixième ?

SALES FRANÇAIS VA !

Eh bien parce que les Français, ces sales Français comme disent certains, n’ont pas le monopole du brevet d’invention de cette lumineuse manière de transformer le monde sauvage en paradis moderne par le truchement des deux indissociables complices, la Science et la religion réunies.

Sans oublier, évidemment, le troisième, le petit et grand commerce, arrivant dans les malles des deux premiers, pour le plus grand bien des populations locales qui ignoraient les merveilles et facilités de la monnaie moderne et de l’exploitation d’un environnement scandaleusement préservé de la main de l’Homo Modernus qui n’y avait pas encore mis le pied.

Alors ?

Pourquoi et comment donc les Français n’ont-ils pas innové ?

Eh bien ça remonte, au bas mot, aux Egyptiens colonisant les Ethiopiens et les Moyens Orientaux les plus proches.

Et ont été suivis de près par les Assyriens modernisant les Juifs.

Puis par les Grecs, civilisant, à leur tour, la totalité du monde d’alors.

Eux-mêmes modernisés, civilisés et colonisés, donc, par les Romains, lesquels ont cédé la place aux Barbares qui ne l’étaient pas tant que ça soit dit en passant.

En effet on oublie un peu vite qu’ils ont chassé ces nauséeux païens corrompus pour faire, en suivant des méandres intellectuels connus d’eux seuls, le lit d’une immédiate religion dite chrétienne triomphante et d’une démocratie bien plus éloignée mais qui, pour rien au monde, n’aurait manqué ce si beau rendez-vous avec l’Histoire.

PATAQUES DE COLONISATIONS

Où voulons-nous en venir ?

A dire simplement que si cette kyrielle, ce pataquès de colonisations, devait normalement donner lieu à des remaniements des histoires écrites, (comme toujours, par les vainqueurs), à des excuses plutôt tardives, voire à des indemnisations éventuelles ou/et à des lois correctrices engendrant des protestations tout aussi rectificatrices, eh bien…eh bien…euh…

Excusez nous mais on ne sait plus bien où on en est là !

Avec toutes ces culpabilisantes colonisations historiques, et on oublie les Huns, les autres, dont les Japonais, les Coréens, les Chinois et les Mongols, voire les Papous de Nouvelle Guinée et quelques Maoris égarés du côté des Tuamotu et de la Polynésie heureusement française, il ne reste plus guère que les aborigènes d’Australie qui n’ont rien ou si peu de choses sur la conscience et encore…

On n’a pas fait de recherches mais ça leur pend au nez et ce sera bien fait.

Ceci dit, à notre actif, et côté contemporain, les Allemands, les Russes, les Espagnols un peu partout, les Portugais au Brésil, les Italiens en Ethiopie, et, surtout, les Anglais sur la terre entière, ont bien fait pis.

Et les Américains non ?

Qui ont perpétré le premier grand génocide des XIX° et XX° siècles, et dont on attendra encore longtemps qu’ils passent devant un Tribunal et une morale internationale, sur lesquels ils s’assoient d’une fesse méprisante et élégamment yankee et anglo-saxonne.

Et si tous ces pays n’ont pas pondu de loi célébrant leurs bienfaits d’outre mers, leurs littératures n’en regorgent pas moins d’ouvrages célébrant la bravoure, l’héroïsme de leurs colonisateurs respectifs ainsi que les acquis, les avantages, bref, les bienfaits qu’ils ont apporté aux colonisés au fil des siècles passés, et de l’épée le cas échéant.

Par pure bonté d’âme, et entre parenthèses, passons sur la mission civilisatrice des envahisseurs arabes qui, tout le monde doit le reconnaître, n’ont apporté que des bienfaits aux populations kabyles, berbères et leurs proches parents les Ibères, tous convaincus, en un clin d’œil, de la supériorité d’envahisseurs qui les faisaient changer de religion et de mode de vie et de pensée, sans la moindre violence mais avec une douceur que les archéologues, historiens et chercheurs du monde entier saluent bien bas.

LE DOIGT ET PAS LA LUNE

Alors les anti-colonisateurs ?

Vous ne trouvez pas que vous poussez un peu là ?

Certes, les Occidentaux, mais les autres, TOUS les autres comme eux, n’avaient pas à aller contraindre les lointains étrangers à résoudre leurs problèmes de manière...civilisée.

Vu que, déjà, que ces colonisateurs étaient infoutus de résoudre les leurs à domicile.

Et qu’ils ont bouleversé la planète entière en la convertissant à des us et coutumes dont ces colonisés n’ont, généralement, conservé que les plus vilaines caractéristiques : foi aveugle dans la science et la technologie passées aux service du fric, rentabilité déifiée, religion omniprésente et complice de l’esclavage, entre autres vilenies, glorification de la démocratie fondée sur des règles mathématiques alors que la plupart des civilisations détruites par les colonisations étaient bâties sur d’impavides socles naturels, famille, direction des anciens, utilisation raisonnée de l’environnement etc.

Certes, méchanceté, guerres, abus et corruption existaient chez ces…sauvages.

Mais ni plus ni moins que chez nous.

En foi de quoi nous avons estimé civilisateur d’aller leur ajouter les nôtres !

Alors ?

Une loi de plus ou de moins ?

Bof !

Des récriminations de plus ou de moins ?

Re-bof !

Là encore, au lieu de regarder le regarder la lune c’est le doigt qui la montre qui retient toute l’attention des vierges effarouchées par cette prétention, copieusement stupide d’ailleurs, à sanctifier le rôle civilisateur de la colonisation.

De la nôtre en oubliant toutes les autres.

LES ETERNELS COLONISATEURS

Ne vaudrait-il pas mieux apprendre aux enfants, car c’est tout de même par là que tout commence, que les saligauds infestent tous les pays et que c’est à partir de bases morales communes à tous les peuples, sans frontière nationale aucune, qu’ils doivent se faire une idée d’eux et des autres ?

Et que si nos ancêtres ont massacré, menti, volé, en colonisant, la solution à ces monstruosités ne saura jamais passer, pas plus par une sacralisation que par une diabolisation de ce qui a été irrémédiablement fait.

D’autant que, dans cette Histoire, des braves types, il y en eut des tas.

Des purs et durs, des purs tout court, des tout simples, des pauvres types aussi.

Mais, pour une grande majorité, des bonshommes et des bonnes femmes qui étaient là parce que la plupart du temps on les y avait envoyés et qu’ils tâchaient de vivre, ou de survivre, en faisant leur boulot.

Avec des problèmes comme les autres, de conscience aussi, mais avec leur microscopique pouvoir.

Le même qui fait de nous des numéros, des colonisés dans l’implacable Système dont les responsables véritables, les éternels colonisateurs, ne sont et ne seront jamais ou très rarement inquiétés pour les massacres, visibles ou pas, qu’ils continuent de perpétrer sur la planète entière et dans tous les pays cette fois.

Le nôtre compris.

Bien sûr qu’il y eut des abus chez les autres.

Bien sûr qu’il y eut des massacres.

Mais dites voir, pourquoi se polariser sur les problèmes d’avant et d’ailleurs ?

Alors que les vrais problèmes de colonisation justement, existent chez nous.

Et avec les mêmes ingrédients.

Religion unique, pensée unique, politique unique (malgré ce que l’on veut bien faire croire), économie évidemment unique, fondée sur l’exploitation des uns par les autres, riches et pauvres…

Ca fatigue toute cette stupidité, tous ces faux-semblants, tous ces non-dits, tous ces arguments, toutes ces arguties plutôt, tous ces débats foireux, tous ces tissus de mensonges bien déguisés qui ne peuvent s’empêcher de montrer leur trame.

J’en ai marre.

Je vais me coucher.

 

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