Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HLM,CLEMENCEAU, PYROMANE, FORCENé et formatage d'opinion

Quel est le point commun de ce qui se dit sur les HLM parisiens, le Clemenceau (1), la condamnation du pyromane varois, les sectes, bref, sur un tas d’affaires archétypiques (mazette quelle culture sémantique !) de notre société du n’importe quoi ?

Quel est ce point commun ?

On vous le dit sans fard c’est : le formatage de l’opinion.

Le formatage, le façonnage, le bourrage de crâne en fait mais de manière subreptice, bien dissimulée, progressive, et qui finit, c’est là le but de la manœuvre, par vous fabriquer, tout doucettement, des citoyens, pardon, des robots, tous bien identiques à eux-mêmes, c’est-à-dire à tous les autres.

Donc prêts à agir suivant n’importe quel mot d’ordre.

On exagère ? Comme d’habitude ?

Voyons donc un peu.

FORCENé OU DéSESPERé

L’affaire du forcené d’il y a quelques jours. Vous savez, le gazier qui a pris sa femme et sa fille en otage, mais qui les a vite relâchés en se claquemurant chez lui, menaçant, avec un fusil de chasse.

Menaçant, d’ailleurs, on ne sait ni qui ou quoi mais pensez, avec un fusil, à quelles extrémités cet individu dangereux risquerait-il pas d’en arriver si on le laissait faire ?

Certes, direz-vous, et on attendait l’inepte argument, que fait-on du million et demi de fusils de chasse de nos vaillants Nemrod en liberté tout au long de l’année ?

Question déplacée et ridicule.

On ne va pas partir dans des considérations oiseuses, ergoteuses et révolutionnaires. Ces braves gens de chasseurs sont, avant tout des citoyens normaux.

-Et peut-être un peu des électeurs aussi non ?

-Bon, ça suffit avec vos insinuations. On recommence.

Or donc, le rombier en question a été présenté, dans les postes et les journaux, comme un…en caractères gras siouplaît, un FOR-CE-Né.

Un forcené c’est-à-dire un méchant, un plus que délinquant, un bandit quoi, que l’on peut, que l’on doit, s’il n’obtempère pas aux injonctions commissariales idoines et haut-parleurées, abattre comme un chien, si possible par un bataillon de GIGN ou GIPN, capables de zigouiller un régiment de Ben Laden d’un seul coup.

Oh ! Abattre comme un chien ?

Bon, enfin presque puisque les chiens au moins on les pique après les avoir endormi quelque peu.

Mais il faut être logique : il n’y a pas à discuter avec ce genre de dangereux tueurs. C’est comme cela qu’il faut traiter tous les forcenés.

D’autant que lui l’était, dangereux, parce que sa bonne femme le quittait.

On vous demande un peu quelle idée de se mettre autant en pétard alors que le divorce, la vie comme on veut, la liberté à tout va, on ne voit pas le rapport.

Dans cette histoire, il est vrai, on aurait peut-être pu noter que le forcené, en perdant sa femme et sa gosse, après dix, quinze voire plus, de mariage, perdait…absolument tout non ?

Vous avez aimé vous ?

Vraiment ?

Et décidé de vivre toute une vie pour votre famille, de consacrer tous vos efforts, tout votre travail, tout votre argent gagné, tout votre  cœur à celui ou celle que vous aimez, a vos gosses, à leur vie, à votre foyer, à ,vos projets, bref, à votre vie ensemble ?

Ca ne vous est encore jamais arrivé ?

Dommage.

Car si cela était, vous sauriez que le jour où toute une vie dégringole en morceaux parce que votre conjoint(e) décide d’aller s’envoyer en l’air avec un(e) autre, ça fait plus que drôle.

Et vous donne une sacrée envie de prendre le fusil.

Et de s’en servir.

Ben oui quoi ! Le jugement des hommes est une chose. Mais il n’est que le jugement des uns sur la vie des autres. Lorsqu’on n’est pas dans le bain, on n’est pas mouillé disait Archimède n’est-ce pas ?

Combien de juges ou de policiers se sont-ils trouvés très sereins face à leur avenir, leurs projets, leur futur, leur vie explosée ? Ou avec assez de force de caractère, ou de je m’en foutisme total, pour faire face tranquillou ?

Au lieu de forcené les journaleux auraient, peut-être, pu dire le malheureux, l’infortuné, le mari bafoué (ou la femme c’est du kif), voire, la victime désespérée, mais non.

Le forcené c’est non seulement bien commode car cela demande moins d’encre et de salive donc de temps, et d’argent surtout, inutilement gaspillé, mais ainsi, la manière de penser des humains, ou de ce qui en tient lieu, est petit à petit formatée à la pensée unique : disparition de la notion de faute, de responsabilité, de toute cette gêne morale (oh pardon !) que les générations ringardes voudraient encore nous imposer malgré la ‘’nécessaire évolution des mœurs’’.

HONNEUR PAS CHER

Et le Clemenceau ?

C’est vrai tiens. Il a fini, par passer le mur de l’incompréhension morale et gouvernementale.

D’accord, d’accord, trois ou quatre confrères ont crié au bakchich.

Avec raison !

Pour notre part, nous dirions, tout de même, un peu plus.

Au départ, souvenez-vous, l’Egypte avait estimé que cette affaire était grave et qu’il y allait du respect des lois internationales en matière de Santé Publique, donc, de son honneur national.

Eh bien voilà !

Il suffisait de savoir combien valait son honneur.

200.000 dollars exactement. 50 briques d’avant quoi.

Pas cher non ?

Ca met à combien le poumon d’ouvrier indien qui va bien être obligé de choisir entre mourir du cancer de la plèvre ou crever de faim ?

Bof ! Comme ils seront sûrement 10 ou 20.000 au bas mot, vu que sous alimentés en plus ils doivent faire à cinq le boulot d’un occidental bien nourri, on se rend compte qu’avoir faim protège du cancer. Eh oui ! Comme ils seront beaucoup à se partager le pactole et l’amiante qui va avec, ils respireront individuellement moins de poussières.

La sous-alimentation protège du cancer des poumons.

Une médecine douce à laquelle on n’avait pas encore pensé.

Alors, pour reparler du formatage de l’opinion, hormis les quelques réserves citées plus haut, on peut tout de même noter que l’on n’a pas entendu grand bruit médiatique, tout du moins pas bien longtemps, autour de cet assassinat collectif programmé avec l’accord des autorités toujours aussi compétentes.

HOMMES POLITIQUES HONNETES

Et les HLM de Paris.

Là aussi des plumitifs y ont été de leur étonnement.

Comment ?

Pas d’hommes politiques dans cette histoire de financement des partis ?

A croire que les vilains corrupteurs ont mis, de force, dans les poches des trésoriers, secrétaires généraux et présidents des partis en question, des liasses de billets. De force et sans qu’ils s’en rendent compte. A l’insu de leur plein gré ?

Des as non ces pervers nouveau modèle ?

Résultat : on ne retrouve que des corrupteurs actifs et aucun corrompu passif !

Miracolo comme on dit à Rome !

Le miracle est d’autant plus éblouissant, par contre, qu’aucun journaliste (sic) ne s’étonne du fait que la loi punisse bien plus l’entrepreneur qui fournit les pépètes que celui, le politique, qui les reçoit.

Sous entendu, ces derniers sont blanchis, a priori, comme s’ils n’étaient susceptibles, à aucun moment de leur vie, de demander, voire d’exiger des professionnels, quelque argent que ce soit, en paiement de quelque faveur, autorisation, permis de construire ou encore attribution de marché.

Pensez donc : un homme politique ne ferait jamais çà !

La preuve ? C’est la loi qui le dit !

Seuls les entrepreneurs sont coupables. Ce sont eux qui proposent toujours les premiers. La Loi, on vous répète, l’a décidé, une fois pour toutes.

Les premiers, d’ailleurs, ne veut rien dire puisque s’ils ont beaucoup donné, eh bien on ne saura jamais ni combien ni à qui. Ils sont donc les seuls à être coupables.

Evidemment !

Puisqu’il n’y a aucun politique qui ait reçu quoi que ce soit.

Les caisses de leurs partis, toutes couleurs confondues, se sont remplies spontanément.

Une vraie révélation !

Depuis Pasteur qui avait détruit le concept de génération spontanée, on n’avait que rarement vu ressurgir cette idée.

Mais la voilà, enfin !

Ce qui nous amène à une autre découverte.

On connaissait déjà les crimes sans cadavres, mais, désormais, on aura bien mieux : le corrupteur sans corrompu !

Conclusions.

Une : la France est le pays au monde où nous avons les hommes politiques pas seulement les plus honnêtes, mais parfaitement intègres.

Deux : je rêve que des fois il y aurait dans les environs, un corrupteur actif, très actifs même, qui voudrait bien me corrompre en douce, sans même que je m’en rende compte.

Vous imaginez un peu ?

Plus besoin de jouer au tiercé, au loto ou autres couillonnades à gogos.

Plein d’argent, en liquide bien sûr, que l’on découvre un beau matin, en s’habillant, dans les poches de son pantalon, de sa veste, de ses pardessus…

Le rêve ?

Eh bien non !

Si c’est arrivé, croyez moi, ça arrivera encore.

Ou alors, c’est à désespérer de la nature humaine.

Et le fait que la Loi ait décidé, une fois pour toutes, de faire un subtil distinguo entre corrupteurs et corrompus, n’amène aucune réflexion dans le crâne de nos distingués et scrupuleux guides médiatiques.

PYROMANES OU/ET INCENDIAIRES

Et les pyromanes enfin ?

Question : Quelle différence y a t’il entre brûler 2.000 hectares de forêts varoises et 50.000 voitures ?

Vaste problème non ?

Vite résolu par le jugement du pyromane varois condamnée à 12 ans, fermes.

Certes, quelque chose nous gêne. Grave. Une dizaine de pompiers ont été blessés et ça, ça ne passe pas.

Par contre, pour ce qui est des hectares de forêts brûlées en Corse, sans pyromanes découverts bien sûr, et des incendiaires des 50.000 bagnoles de l’an passé, on  serait tentés de dénommer ces broutilles de simple, voire allez, de graves incivilités.

Brûler 50.000 voitures est tout de même moins grave. Cela n’a rien à voir avec un grave trouble à l’ordre public. Ce n’est pas un  crime et tout juste un délit.

Et encore…

Juste des incivilités.

Joli terme non ?

Dommage que l’on n’ait pas encore pensé à l’intégrer au Code Pénal mais patience…

La Nouvelle Morale est pleine de ressources.

Et les Nouvelles Valeurs donc.

Eh oui !

Tout évolue n’est-ce pas, nous disent nos guides, médiatiques en priorité.

C’est ça le darwinisme sociologique.

Ce genre de réflexion nous incite d’ailleurs et immanquablement, à faire un parallèle que d’aucuns vont trouver encore aussi pessimiste que pitoyablement critique.

Lorsque l’on dit, -‘’on’’ étant a priori la sacro sainte sagesse populaire, pieusement invoquée par la gent médiatico-politique -, lorsque l’on dit donc, ‘’tout évolue’’ et, implicitement tout DOIT évoluer, l’on ne peut, si l’on veut rester logique, exclure que les corps des défunts, eux aussi évoluent.

Ils changent.

C’est aisément vérifiable. Dès que quelqu’un meurt, son corps de met à évoluer, à changer à vue d’œil. Et de nez aussi, si l’on ne prend les mesures adéquates.

Est-ce à dire que notre société évolue de la même manière ?

Et qu’elle commence, disons à… sentir ?

Mais l’acceptation de la dégringolade généralisée de tous les pans d’une civilisation n’est-elle pas au goût du jour ?

Puisqu’il ne faut pas inquiéter le populo et continuer à vendre, vendre, vendre.

Voilà voilà.

Et c’est ainsi que le foutoir est grand.

Et que le journaliste est son prophète.

 

(1). Au fait, savez-vous pourquoi Clemenceau s’écrit avec un premier e sans accent mais que le nom se prononce Clé et pas Cle ? Vous ne savez pas ? Dommage. Moi non plus. Alors si d’aventure vous avez une explication…Par avance merci.

Les commentaires sont fermés.