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Ethanol, garagiste sans permis: la logique triomphe

Un garagiste qui roule sans permis qu'il ne peut plus passer. De l’énergie propre dans nos champs alors que nous payons le pétrole toujours plus cher. La logique est partout. On vous raconte pourquoi.

 

Ca se lit, ça se raconte, comme une fable de La Fontaine.

Or donc, un garagiste roulait sans permis depuis trente ans.

Il fut arrêté par les gendarmes.

Qui le verbalisèrent.

Les juges le condamnèrent.

Accessoirement parce qu’il n’avait pas non plus d’assurance, mais, en premier lieu, parce qu’il n’avait pas de permis.

La malheureux, pardon, le dangereux contrevenant mais c’est vrai tout de même qu’il ne faut pas exagérer, fut donc condamné, à une amende mais, surtout, à ne pas pouvoir repasser, en fait passer, son permis avant cinq ans.

Logique non ?

Comme il n’avait pas de permis, on le condamne pour absence de permis, et…on lui interdit de passer le permis...qu’il n’aura toujours pas alors que la gendarmerie, les juges, les compagnies d’assurance et la société entière sont désormais au courant.

On aurait, évidemment, pu le condamner à des travaux d’intérêt général, et/ou à une amende très lourde. Et l'obliger à passer ce permis qu'il n'avait pas.

Mais non ! Et gare s'il recommence. Il ne pourra plus le passer à vie...! C'est la logique française.

Pléonasme d'ailleurs. La logique ne peut être QUE française.

Le raisonnement cartésien ne doit jamais être enfreint.

Sous peine de décrédibiliser notre réputation de peuple dont la logique est un exemple pour le monde.

Tatasoeng !

ETHANOL : ET TA SŒUR ?

Tiens !

Les brésiliens du Brésil, pays sous développé et pas malin pour deux sous comme chacun sait, arrivent, quand même, à se libérer du carcan du pétrole en faisant marcher leurs bagnoles à l’éthanol.

A l’alcool quoi.

De canne à sucre dont nous, dans les Antilles, nous faisons du rhum. Ou dont nous nous servons pour désinfecter les plaies.

Ou pour fabriquer, aussi, du pastis, de la gnole, bref, un tas de cochonneries bien savoureuses qui garnissent les poches des actionnaires et vident celles des contribuables trouées autant que le budget de la Sécu.

Bêbêtes, les Brésiliens, mais futés tout de même.

Ils tirent la langue aux Arabes, voire même aux Vénézuéliens, ne déboursent pas de dollars, en un mot, sont indépendants énergétiquement du moins en grande partie.

Et nous ?

Eh bien nous on continue…

Certes, les mauvais esprits pourront toujours dire que les Brésiliens avaient commencé à travailler là-dessus dès 75, lors de la première crise eu pétrole, celle au moment de laquelle nous avions promis de ‘’faire tout ce qu’il fallait pour s’en sortir et gagner notre indépendance énergétique’’.

Mais les sociétés pétrolières, n’est-ce pas, ont dit niet.

Ethanol ? Et ta sœur ?

Nous, les spécialistes de l’énergie, on sait ce qui est bon pour l’énergie en général et l’indépendance énergétique en particulier.

Toue de même, il est un peu facile de dire, aujourd’hui, qu’il faut au moins trente ans pour mettre en place les systèmes adéquats.

Pour justifier l’immobilisme total depuis cette époque.

Alors que, justement, il faut bien se décider un jour.

Certes, aussi, ces mêmes mauvais esprits pourront toujours couiner que, stoppés par la baisse du prix du pétrole, les Brésiliens n’ont entrepris de nouveau d’exploiter leurs cannes à sucre, qu’en 2003 (1).

A ceci près qu’en seulement trois ans, ils ont réussi ce redressement pour le moins spectaculaire.

‘’Et puis, diront nos bons amis pétroliers, nous n’avons pas de cannes à sucre et seulement du maïs, et le rendement n’est pas le même.’’

Sauf que nous avons, nous, des immensités de betteraves, de jachères et une foultitude de produits végétaux dont nous ne savons que faire, sauf à les brûler dans des incinérateurs ou en décharges plus ou moins contrôlées, en polluant encore un peu plus.

Alors que, par ailleurs, il est possible de faire jouer l’Europe qui, comme par hasard, s’endort paisiblement lorsqu’elle entend les hurlements des écolos mais prend soin, bien éveillée, des intérêts des sociétés pétrolières.

Pour cause, arguments bien commodes et mille fois usés, d’emploi, évidemment, de compétitivité de nos entreprises, et, de sacro saint PNB.

Gouverner c’est prévoir ?

Et ne pas mentir ?

Et l’Europe est là pour nous protéger ?

 

(1) Cité par le dernier numéro de Courrier International.

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