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VOL 447: CADEAUX EMPOISONNéS

Dès l’abord, qu’il nous soit permis, comme tout un chacun, de déplorer l’affreuse nouvelle de cette disparition de 228 victimes et de leurs familles.
Victimes, dont on ne sait pas encore bien quoi, mais que nous avons, nous, depuis longtemps, assez bien identifié.
Explication.

Il y a quelques années, au cours d’une cérémonie funèbre de ce genre, à la suite d’un drame aérien, un ministre de la république d’alors avait dit
, dans son discours, que les morts dans la catastrophe, en fin de compte, payaient là ‘’la triste rançon du Progrès’’.
Il a osé.
L’intention était peut-être sincère mais les termes en disaient bien plus long que ce brave homme voulait le faire.
VIVE LE PROGRES
Il faut dire qu’à cette époque, il y a pas loin d’une trentaine d’années tout au plus, lorsque l’avenir était au plein emploi et à la croissance indéfinie, le discours convenu, obligatoire, le dogme, consistait en la célébration sans faille et sans fin de ce fameux Progrès, vive le Progrès !
Et, le Progrès se faisant évidemment à coups d’expérimentations plus ou moins hasardeuses, supportées bien sûr, par ses clients obligés qui payaient pour voir, personne ne se serait hasardé à le remettre en question si peu que ce soit.
Le Progrès c’est l’économie, c’est le fric, donc, on la ferme !
C’est, grosso modo, le discours actuel, un chouia tempéré il est vrai par la douche froide sur l’économie de marché, douche sur le dos en fait des contribuables, les dirigeants s’en tirant toujours très confortablement…
…et, bien sûr, avec un désir clairement affiché de continuer à rendre au Progrès le culte qui leur rapporte tant.
Ce qui signifie, bonnes gens, que ledit Progrès, et vous le savez bien, c’est toutes ces choses mirifiques, nouvelles, technologiques ou pas, que nous convie, nous force à acheter, cette société de consommation qui engendre, qui invente tous ces besoins dont nous n’avons nul besoin, mais que le Système nous oblige à désirer, à acheter, à consommer…et à renouveler.
CHASSEZ LE NATUREL
L’ennui c’est que, chassez le naturel…
A force de violenter la Nature, humaine en premier lieu, elle se rappelle à nous.
Un accident d’avion ? Les lois physiques, mathématiques, chimiques s’imposent, qu’on le veuille ou pas et dès que l’on passe outre, elles se rappellent à nous souvent de façon horrible.
Est-il conforme aux lois naturelles humaines de faire voler 300 personnes à 900 km/h, à 15.000 mètres, durant des heures, dans un engin polluant et hors de prix ?
En tous cas, le corps humain est-il construit pour résister à tous les dangers que ce genre de situation nous expose ?
Un humain est-il fait pour passer trente ans de sa vie à être hôtesse de caisse, compter les billets derrière un guichet de banque, conduire un trente tonnes de jour comme de nuit, décontaminer des centrales nucléaires ou fabriquer des pneumatiques, et même si ce travail lui plaît ?
Le corps humain est-il construit pour se défendre tout seul contre les agressions physiques, chimiques, mentales, intellectuelles que la civilisation, que le Progrès nous impose ?
Mais le Progrès c’est le progrès ?
Certes, mais à quel prix ?
Hypothèse d’école : imaginez un instant que l’on demande aux malheureux membres des familles des victimes s’ils préfèreraient vivre dans un monde sans Progrès, du temps de la lampe à huile et des charrettes à cheval, mais aux côtés des leurs bien vivants, ou un monde merveilleux de modernisme, mais avec tous les risques de mort, longue ou subite.
Quel serait leur choix ?
Moi, sincèrement, je ne pense vraiment pas que la majorité irait aux amoureux du Progrès, de la croissance indéfinie, de la loi du marché et de toutes ces merveilles que nous payons non seulement très cher de nos sous mais, aussi, de notre santé et, hélas, de notre vie.
Terrifiant exemple : une dizaine de cadres méritants avaient reçu en cadeau un séjour voyage gratuit au Brésil…et revenaient dans l’AF 447.
Les cadeaux que notre Progrès nous vend très chers sont empoisonnés. Mortels.
LUMIERE ARTIFICIELLE…
La crise que nous entamons, nous l’apprend. Du moins à ceux qui veulent bien le voir : la vie est une affaire de choix. De civilisation en particulier.
Il y a quelques années, disons une trentaine, alors que mes choix à moi me poussaient, déjà, à remettre en question une civilisation condamnée, à mon avis, à s’autodétruire, de superbes crânes d’œufs politiques et économistes m’avaient ridiculisé, au cours d’un débat, avec la pitoyable phrase des intervenants intelligents :’’ Alors, comme ça, vous voulez nous ramener à la lampe à huile et à la charrette à cheval ?’’ ;
Lorsque j’ai, simplement, dit oui et ai tenté d’expliquer pourquoi, en commençant, chiffres à l’appui, pourquoi et comment la lumière artificielle perturbait gravement nos rythmes et cycles circadiens, ce fut, sinon la huée, du moins une réprobation générale dans l’assistance.
Vous vous rendez compte ?
Un journaliste, diplômé, lettré, et avec des lunettes en plus, qui ose mettre en cause notre belle civilisation ? Notre Progrès ?
En trente ans, pas mal de crânes d’œufs et de politiques ont mis de l’eau dans leur vin, mais momentanément, parce que la Grande Trouille n’est pas très loin.
Nombre de vulgum pecus aussi. Les Français moyens, les humains moyens, du moins sous nos latitudes, ont vaguement conscience que le Système commence à donner des signes inquiétants de vétusté avancée, irréparable.
Mais il suffit que la Grande Trouille en question s’éloigne quelque peu pour qu’ils retrouvent confiance dans le caractère vital de leur télé, leur portable, leur bagnole, leur Big Mac, leur StarAc, leur ordinateur et leurs fraises en hiver.
Et leur café équitable pour la bonne conscience. Voire un petit trekking écotouristique de temps à autres, pour se sentir tout à fait en phase avec leur civilisation et leur Progrès qui permet, c’est génial, de cumuler les avantages du Modernisme et de la protection de la planète.
ET LAMPE A HUILE
Alors ?
La lampe à huile ?
Ecoutez : de quoi l’humain a-t-il besoin pour vivre disons normalement sur la terre ?
De boire, manger, dormir, d’être abrité des intempéries, de communiquer avec la nature, d’avoir une famille et quelques satisfactions spirituelles s’il a besoin de croyances.
Mais cela nécessite-il tout le bazar que la ‘’civilisation’’ ultralibérale nous fait payer très cher ?
Alors qu’il suffit pour faire vivre un humain, ça aussi c’est mathématique, de 1.000m2 de jardin, quelques poules et lapins, un ou deux moutons, une petite maison et puis, d’accepter de travailler pour se nourrir.
Si vous choisissez cette solution, et c’est encore mathématique, vous annulez 95% des problèmes de l’Humanité : plus besoin de vendre ou d’acheter tout ce dont vous avez besoin.
Plus de problèmes de déplacements, de pollution, de transactions commerciales, d’abus, de corruption et de dépendance des uns à l’égard des autres.
Plus de problèmes de chômage, plus besoin d’hypermarchés et de pétrole, bref, même l’enseignement peut être donné par transmission orale.
Irréaliste ?
Vous savez, des centaines de peuples et des milliers d’ethnies ont vécu ainsi des siècles durant. Et tous ont fini par disparaître un jour….nous ne sommes pas plus éternels ni immortels qu’eux…
Les problèmes ont commencé dés lors qu’un individu a envié le bien de son voisin et, soit le lui a volé, soit l’a truandé en le lui achetant, puis en le revendant…et ainsi de suite.
Restera, direz-vous le problème de la santé.
Que je sache, là encore, des tribus, des peuples entiers n’ont jamais eu accès à la chirurgie esthétique, à la liposuccion, à l’anneau gastrique, et, bien sûr, aux traitements anti cancéreux et autres thérapies géniques.
Néanmoins leur Progrès ne les a pas fait bénéficier non plus de la croissance exponentielle des cancers, scléroses en plaques et autres maladies et affections dégénératives qui ne font qu’agrandir les multiples trous des sécu de tous les pays moderne.
Et les remèdes de grand’mère, s’ils n’ont pas toujours sauvé tout le monde, n’ont jamais tué personne.
Voir, d’ailleurs, le recours aux produits de la pharmacopée tirés de la nature et le recours désormais usuel aux médecines traditionnelles.
D’ailleurs, une ‘’découverte’’ vous intéressera. Le magazine Science, hyper pointu en la matière, vient de livrer les résultats d’une étude aux termes de laquelle les chercheurs ont trouvé que…la ville est mauvaise pour la santé.
La ville, en fait la civilisation dont la plus belle expression est, bien sûr, la ville.
Chiffres à l’appui, les crânes d’œufs nous disent que depuis la disparition des chasseurs-cueilleurs et l’apparition de la sédentarité, de l’agriculture et de la consommation des céréales, les maladies dégénératives ont fait, elles aussi, leur apparition.
Alors ?
Quel est votre choix ?
Le Progrès avec ses, ‘’seulement’’ quelques centaines de morts dans des accidents d’avions ? Ses dizaines de milliers de décès dans des accidents de voitures, ménagers, de ce qu’on appelle désormais les maladies de civilisation, ou du fait d’administration de médicaments ou d’usage de thérapies qui violent plus les corps qu’ils ne les soignent ?
Et quoi enfin ? Le problème des personnes âgées ?
Leur place n’est-elle pas parmi les leurs et non dans des mouroirs hors de prix et dégradants ?
Certes, les familles ne peuvent plus suivre les dépenses et sont éloignées, mais à qui la faute ?
Au sacro saint Progrès qui prône encore et toujours les salaires à la baisse et l’indispensable nécessité de la mobilité de l’emploi, afin de faire grimper, encore et toujours le taux de croissance. Alors que le but naturel d’une famille est, tout simplement, de naître, vivre et mourir parmi les siens.
Délirant ?
Ne nous leurrons pas et ne pensons pas qu’une civilisation spectacle, civilisation décor lui irait mieux, soit beaucoup plus solide que sa simple apparence.
Plus un organisme est complexe, plus il est fragile. Voir les accidents d’avions.
Tout se paye un jour.
Nous avons, aujourd’hui, la possibilité de changer le Système, de changer notre vision de la gestion de la planète et du bonheur de l’Humanité.
On nous a fait de bien belles promesses.
‘’Ca’’ va changer.
La solution qui nous est proposée ?

‘‘Nous allons refonder le capitalisme.’’

Alors?

Vive le Progrès !

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