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GRECE:DEMOCRATIE EN BARBARIE

 

GRECE : DEMOCRATIE EN BARBARIE

Depuis le début de la ''CRISE''(Ne pas omettre les majuscules, celles qui font peur), des nuées de commentateurs, éditorialistes, experts et autres dirigeants (cela va de soi) nous déversent avis et commentaire des plus sentencieux sur les pourquoi et comment de cette fantastique catastrophe qui s'abat sur notre pitoyable Europe.

Et alors cette crise ?

Le pourquoi ?

Et le comment ?

Bien compliqué tout ça.

 

MAITRES NAGEURS EN EMBROUILLES

C'est la raison pour laquelle, comme dans les problèmes de fractions, il nous paraît urgemment utile de simplifier, afin d'éclaircir la bouillasse intellectuelle dans laquelle aiment tant à nous faire patauger les maîtres (nageurs) en embrouilles.

Tout d'abord, ils ont évoqué, c'est vrai une petite douzaine de fois mais guère plus, les occasions où l'Allemagne, grande accusatrice au tribunal de l'Europe économique, aurait pu -et devrait- se souvenir que, vertueuse accusatrice des dépensiers grecs, elle a péché gravement bien avant eux et bien plus souvent, avant de se permettre de donner des leçons à ceux qu'elle accuse d'avoir péché.

Dans les années 40-50, alors qu'elle était exsangue, les vainqueurs

occidentaux, européens compris, lui ont fait don de tout ce qui lui a permis de se refaire et de redevenir, en une vingtaine d'années, le leader des pays industriels qui a autant acheté que fourni à ses voisins européens, France en tête mais également à tous les ''petits'' états aujourd’hui à la traîne, et à ses genoux.

Et puis, il n'y a pas si longtemps, dans les années 1990-2.000, rebelote : l'énorme fardeau de l'Allemagne de l'Est a, finalement, pu être intégré à sa sœur de l'Ouest, avec l'aide...de tous ses voisins, Grèce comprise.

Donc, tout au long du XX° siècle, des montagnes de dettes de l'Allemagne ont été...effacées par les prêteurs???les...peuples européens..

DIFFICILE D'OUBLIER

Et puis, tout de même, certains commentateurs, voire historiens, se sont souvenus (difficile d'oublier) des souffrances épouvantables, financières aussi, que les nazis, (l’État allemand de 1933-1945), ont fait subir aux Grecs, au travers des pillages, massacres et destructions de masse mais aussi des emprunts forcés (des vols) ponctionnés sur la population grecque par des ennemis d'alors dont bon nombre d'entre eux, des plus petits jusqu'aux plus grands des chefs, sont demeurés impunis durant les soixante-dix années qui ont suivi et ce jusqu'à nos jours.

Certes, ces mêmes commentateurs ont jugé bon d'innocenter les ennemis d'hier en plaidant le temps passé, certaines restitutions obtenues et l'inopportunité pour la sérénité européennes de ces exigences bien tardives.

Certes certes, mais les dommages ont été terribles, les destructions terrifiantes et si la culpabilité peut prétendre à l'oubli, bien des douleurs sont toujours présentes et une certaines décence de la part de la nation des envahisseurs de l'époque serait la bienvenue.

D'autant que des relents nauséeux d'un passéisme douteux abondent malheureusement dans certains médias d'Outre-Rhin.

Par conséquent, pas question, évidemment d'une évocation d'une culpabilité hors de propos, d'une culpabilité éternelle mais seulement d'un peu de décence.

De décence mais également de simple bon sens : comment faire plus mal rendre gorge à un emprunteur impécunieux qu'en accroissant sans cesse ses dettes qui l'étouffent déjà.

De bon sens et d'honnêteté aussi. Comment justifier l’appétit des banques, anglo-saxonnes en premier lieu, qui ont largement contribué à la dégringolade grecque, tout en prétendant l'aider alors qu'elles ont confortablement spéculé contre elle en la jouant à la baisse.

DEMOCRATIE EN BARBARIE

Enfin, souvenons nous : qui donc à inventé la démocratie ? La Grèce non ? Car toute cette affaire de dette, de PIB, de croissance, nous met sous le nez cette question majeure, vitale : à qui doit servir la démocratie, aux hommes ou à l'argent ?

En fait, à certains profiteurs et pas à tous alors que démocratie signifie bien le gouvernement du peuple, par le peuple et...pour le peuple.

Comment reprocher aux Grecs, inventeurs après tout de la chose, d'avoir pris au mot cette définition ?

A qui donc doit profiter tout cet argent, au travers de la démocratie ?

A quelques banquiers ou au peuple, et même aux peuples du monde entier ?

Car les problèmes que connaissent les Grecs sont, un jour ou l'autre, susceptibles de s'abattre sur les épaules de citoyens du monde entier et le font déjà, crise ou pas.

Certes, la fameuse création de richesse profite à tous, riches et pauvres confondus nous clament les chantres du capitalisme débridé, de la croissance chimique ou écologique et la mondialisation.

Mais qui se soucie vraiment des effets collatéraux (dont on nous parle mais à la marge seulement pour se déculpabiliser), qui détruisent les économies, les harmonies des sociétés traditionnelles, les sociétés humaines  à coup de dumping social et salarial et de délocalisation.

Qui se soucie de juguler ces générateurs de pauvreté grandissante, jusque dans des pays impudemment prospères tels que...l'Allemagne, l’Angleterre, les États-Unis et la Chine désormais ?

Qui s'emploie à condamner l’Allemagnen en particulier avec ses 8 millions de pauvres, l’Angleterre avec ses contrats de travail de...quelques heures, voire d'une heure et même moins , et les délocalisation intra-européennes et internationales des entreprises et des hommes, plutôt que d'encenser les merveilles de la mondialisation ?

Car la Grèce a largement et même très largement profité des subsides européens, mais qui les lui a proposés sinon l'Europe ?

Et qui a encore, en Europe, toujours, regardé ailleurs lorsque la totalité (bien que rarement) des analystes économiques; s'indignaient de la déplorable et séculaire allergie des hellènes, église catholique orthodoxe et armateurs en premier lieu, à toutes formes d'impôts, locaux en priorité?.

Et qui l'a bien aidée à tirer le maximum des institutions et des impôts de ses partenaires, dont les nôtres qui ne cessent d'accabler chez nous les classes moyennes en oublient les plus aisées, financières et politiques...?

Par contre, qui, au passage, a profité des transactions financières sinon tous les intermédiaires, les banques...et les banquiers?

Au fait, après tout, sont-ce les peuples qui ont imposé toutes ces cabrioles financières ou leurs dirigeants dont, que l'on sache, aucun des responsables n'a été et ne sera jamais inquiété pour toutes ces manœuvres ?

Manœuvres, pour le moins hasardeuses, sauf pour eux, qui ont engendré et engendreront longtemps encore, les désordres qui conduisent des pays entiers à la ruine, à la pauvreté, à la maladie, à la mort ...au suicide.

Nous retrouvons, à des degrés divers, ces mêmes problèmes sur la planète entière. Les protagonistes : les riches et les pauvres,:.,, la misère de ces derniers assurant la prospérité des autres.

Sur la Terre entière règne l'argent.

Les gouvernements sont certes gratifiés du beau nom de démocraties mais ils fonctionnent toujours suivant le principe qui fait et fera toujours ses preuves, l'égoïsme, l'avidité, en un mot, la barbarie.

Ne nous leurrons pas, ou plutôt ne nous laissons pas leurrer : la criminelle pagaille dans laquelle nous sommes plongés, pays riches compris, ne va pas s'arrêter là par le seul bon vouloir des responsables, prêteurs et emprunteurs : ils sont toujours en place et, au pire, interchangeables.

Et ils ne seront, eux, jamais rassasiés.

Maurice CARON

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