Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Social - Page 2

  • Manifestations: les oubliés (bis)

    Il y va y en avoir tellement de manifs.
    Et des oubliés des manifs. (Voir dans cette même page)
    Au point qu'on les a oubliés.
    C'est vrai qu'on ne les entend pas. On ne les entend plus.
    C'est vrai qu'ils ne peuvent pas manifester pour qu'on augmente leurs salaires. Et pour cause. Ils n'en ont plus.
    et puis çà commence à craquer dans les articulations. A foirer dans les rotules. Et à dérailler dans la comprenure.
    Eh oui: c'est les retraités dont il s'agit.
    Oh, certes, ils touchent leur retraite sans travailler. Les doigts de pieds en éventail non? Sur des chaises-longues en rangs serrés sur les plages niçoises ou des Bahamas pas vrai?
    C'est vrai, tout ceux qui gagnaient dans les 6 ou 8 SMIC dans l'activité, se retrouvent avec 4 ou 5. Pas mal en effet.
    Mais combien sont dans ce cas?
    On retrouve, mécaniquement, dans l'échelle des retraites, les mêmes différences que dans le secteur des actifs.
    A ceci près que les retraites, elles, ne bougent pas d'un iota. Sinon suivant l'indice de l'INSEE qui, comme chacun sait reflète la réalité du coût de la vie aussi fidèlement que le ferait un couvercle de poubelle.
    Alors, ils rament les retraités.
    Normal diront les jeunes: ils gagnent sans se fatiguer. En oubliant qu'ils se sont beaucoup fatigués durant 30 ou 40 ans, pour alimenter et leurs enfants et les générations à venir. Dont font partie les si gentils descendants qui portent sur leurs ancêtres un jugement si délicat. Allez, place aux jeunes pas vrai?
    Pour créer un fossé des générations, il n'y a pas mieux que ce genre de raisonnements. Diviser pour régner, c'est toujours le même refrain. Toujours entonné avec autant de plaisir par ceux qui ont de si jeunes et belles voix.
    D'ailleurs, le pouvoir politique leur a bien fait savoir à ces retraités qu'il était fini le temps de profiter en fainéantant. On l'a vu avec les nouvelles mesures prises par le ministre de la Santé: CSG et RDS: allez, on augmente! Y a pas de raison!
    Oh, ils n'ont pas à se plaindre. Ce n'est qu'un tout petit coup de pouce.
    Avant les autres.
    Les vieux, de toutes manières, çà n'a pas de gros besoins. Cà ne mange plus beaucoup et çà gêne tout le monde.
    Ca aussi on va le régler. Avec une bonne loi sur ce qu'on va appeler l'aide au départ dans la dignité, et quelques infirmières et aide-soignantes qui vont se muer en aides-partantes, on va régler çà bientôt. (1) Légalement. Puisque le peuple des bien vivants le réclame. C'est pour leur bien aux vieux.

    (1).Regardez, si vous le trouvez, ''Soleil Vert'', de Richard Fleischer.
    Grand Prix du festival d'Avoriaz le film évoquait un monde pas si éloigné dans lequel on ne savait plus le goût de la viande, ni l'odeur des fleurs, ni même la couleur du soleil. Et où les jeunes vivaient en...boulottant les vieux.
    C'est pour bientôt. On y est même et on ne le voit pas.
    Mieux vaudrait, aux jeunes en question, se souvenir que la jeunesse c'est comme les allumettes: çà ne dure pas bien longtemps. Et, comme disait César (celui de Pagnol bien sûr): çà ne sert qu'une fois.
    Eux aussi seront bientôt boulottés.
    Ils le sont déja mais ne s'en rendent pas compte.

  • Manifestations: les oubliés

    Pour qui les manifs?
    Les manifestations pour l'augmentation des salaires, pour tout le monde?
    Un oubli, des oubliés: les SMICARDS, toujours eux, rivés, cloués à leur système inoxydable, inébranlable, totalement légal, qui, sans le dire, officialise la pauvreté. Avec son cortège d'humiliations de détresse, d'angoisse, d'expédients, de ravalement de l'être humain dans la classe que les nazis avaient inventée: celle des untermensch, des sous-hommes. Des sous-femmes.(1) Tous ceux et celles que l'on rétribue de manière qu'ils aient tout juste la tête, les narines, hors de l'eau mais pas plus.
    Les salaires seront, certes, probablement ''augmentés''.
    De quelques pourcentages probablement. Vous savez, de manière que plus on gagne plus le salaire augmente. Quelques euros, en tous cas, au bas de l'échelle, concédés par ceux à qui la si catastrophique situation économique permet, néanmoins, à leurs entreprises d'engranger des bénéfices jamais vus, et de s'octroyer à eux-mêmes des 50, 100, 200 voire 500 SMIC par mois. Sans compter les stock-options. Sans compter les parachutes dorés. Sans compter les avantages en nature aux politiques et chefs d'entreprises. Sans compter enfin les recasements automatiques en cas de faillite de la boîte. Les carnets d'adresses c'est fait pour çà.
    Certes, les cadres, les agents de maîtrise, nombre de petits et moyens chefs bénéficieront, eux aussi, de la ''manne'' venue d'en haut. Mais les SMICARDS, eux, resteront boulonnés, de par la loi, à un système sur qui la société entière est bâtie. Le système des sous-hommes qui remplissent les tâches que la société leur laisse en leur rappelant le cas échéant que tout travail ennoblit l'homme: caisses de supermarchés, gondoles à remplir, poubelles à ramasser, ménages surtout, ménages pour nettoyer toutes les petites cochonneries quotidiennes, mille fois répétées, rejetées, excrétées par la classe de ceux qui ont encore la possibilité de manifester car leurs salaires peuvent, eux, augmenter au gré des craintes que l'ampleur de ces mouvements revendicatifs suscitent.
    Quelle noblesse dans ces emplois de bas étage! Quelle noblesse surtout, chez ceux qui font faire aux autres ce qu'ils ne voudraient pas faire en se salissant les mains.
    Même pas la reconnaissance du ventre vis-à-vis de ceux qui, exécutant les tâches ingrates, ont amplement mérité de voir rétribuer la pénibilité à sa juste mesure.
    Donc, pas touche! Le SMIC est légalement fixé. Et revalorisé quand ''on'' le décidera.
    Ou, peut-être, quand tous les SMICARDS se mettront à manifester eux aussi. Ce qui n'est pas demain la veille.
    Une question en forme de remarque: si, demain, les PDG se mettent en grève que va-t-il se passer?
    On vous le donne en mille: aucun problème au moins pendant pas mal de temps: les petits, moyens et grands chefs continueront à oeuvrer et les tâches de se faire.
    Mieux: si les ministres et députés se mettent en grève? Idem. Le fonctionnariat aussi est programmé depuis des lustres pour faire son travail. Et puis çà va faire pas mal rigoler dans les bistrots.
    Donc question: si les éboueurs et toutes les femmes de ménages de France se mettent en grève?
    Là, il y a un os. Un gros. Un gros tas de...chose, qui va aller en s'accroissant au fil des heures et exiger qu'une décision soit prise faute d'asphyxie à partir de 15 jours un mois. Et même bien avant.
    Alors? Qui est nécessaire, indispensable, vital à notre société? Et qui mérite donc d'être payé à son juste prix? Celui de notre survie?

    (1). Tiens! On a dit que c'était l'année de la femme!

  • Femmes exploitées

    Année internationale de la femme. De l'enfant. Contre la pollution. Contre le cancer. Contre la pauvreté. ..à votre avis, çà fait combien d'années que sont organisées (comment on sait pas très bien) ces années spéciales qui doivent, paraît-il, pas tout changer peut-être, mais, tout de même, faire bouger tout çà, tonnerre de Brest!
    Longtemps non?
    On organise et puis, effectivement, ''çà'' bouge un peu par-ci par-là et...force est de constater que plus çà change plus c'est pareil.
    Certes, exploitation il y a. Salomon le disait déjà dans son Ecclésiaste lorsqu'il constatait, il y a presque trois millénaires, que ''L'homme domine sur l'homme à son détriment''...au détriment de la victime bien entendu.
    Langage on ne peut plus actuel.
    Sauf qu'aujourd'hui, l'homme domine pour le plus grand maheur de l'autre mais, cette fois, c'est de la femme qu'il sagit.
    Mais, soyons juste, tout va bien car cela se passe avec toutes les apparences de la démocratie. C'est règlementé.
    De nos jours la façon de dominer, légalement, sur l'autre est de le faire travailler dans les règles...au SMIC.
    Non, non! Rien de révolutionnaire dans nos propos. Juste un constat.
    En effet, avez-vous essayé, par exemple, si vous êtes une femme, célibataire, avec un enfant, de vivre avec un SMIC? Vous m'en direz des nouvelles.
    Lorsque vous aurez prélevé le loyer (même avec APL), l'eau, l'électricité, le chauffage, le coût des transports, les frais de scolarité et de quoi s'habiller, et que vous calculez ce qu'il vous reste pour, eh oui, pour manger, vous voudrez bien nous dire...s'il vous en reste.
    Puis vous nous le ferez savoir via blogspirit qui fera suivre si vous n'avez pas notre e-mail.
    Qui, aujourd'hui se trouve dans ce cas?
    Ben environ 1,2 millions de femmes seules avec enfant qui, diplômes ou pas, travaillent, comme des bêtes c'est le mot, pour joindre les deux bouts et n'y arrivent pas.
    Solution? Travailler au''noir''? Se mettre en ménage par...''amour''? Vivre avec ou se faire aider par les parents? Epouser son chef de service? Ou un héritier jeune, beau, riche et en bonne santé, intelligence superflue? Gagner au loto? Acheter des actions Loréal? Faire arrêter Ben Laden? Si la CIA, bien sûr, veut bien vous verser la prime et si vous échappez aux tirs de ses gardes du corps...et des GI du check-point? Découvrir du pétrole dans votre cave? Trouver un trésor dans son jardin? (Nul:faut avoir un jardin...).
    Ou quoi encore?
    On en connaît, nous des femmes dans ce cas. Pas dans les salles de rédaction: les journaliste débutant(e)s gagnent environ 15 à 1600 euros ( 10.000 Frs), ce qui ne les prédispose pas obligatoirement, surtout célibataires et en tout début de carrière, à bien comprendre pour pouvoir les partager et les faire connaître, les problèmes d'une trentenaire ou quadra avec enfant, qui n'en gagne que tout juste 1.000 (6.600 Frs).
    On en connaît, par exemple, dans les grandes entreprises de prestation de services hôtellerie-restauration (5 ou 6 en France) qui fonctionnent uniquement avec des femmes de ce profil...et de ce salaire. Balayage, service, service, balayage: tout çà à longueur d'années, voire de décénies, sans aucune augmentation puisque rivées au SMIC, lequel est d'une variabilité microscopique, voire même, d'une rigidité obstinément cadavérique.
    Mieux, cette exploitation ne connaîtra pas de fin puisque dans les sites créés par les entreprises de prestations de services, au sein des demandeuses, pas de syndicat. En effet, les services étant rendus au coup par coup dans des sites différents, les effectifs mis en place chez les patrons demandeurs sont extrêmement réduits. Pas d'obligation légale de mise en place de syndicats.
    Donc: rien dire, pas bouger sinon, panpan.
    Pire du pire: il existe tout de même des syndicats mais ils sont constitués seulement des gérants d'exploitation responsables de chaque site: les patrons sur place donc. Comme ils disposent d'un budget donné, régi par contrat avec les entreprises demandeuses...lesquelles n'ont pas du tout envie de voir ces contrats remis en cause par des augmentations de salaires, rien ne bouge. Et, bien sûr, pour que les contrats soient juteux, les gérants ont besoin de faire des bénéfices avec leur budget, il n'est donc pas question pour eux d'augmenter qui ou quoi que ce soit, ou alors de l'ordre du micron...tous les vingt cinq ans.
    Ainsi, un exemple - mille fois répété - de ces conditions de vie? Une femme, agent de service, hyper bien notée depuis dix ans, a vu sa prime mensuelle d'ancienneté croître, au bout de ces dix ans, de...0,6 euro.
    Oui, oui. 0,6 euro de plus par mois! Géant non?
    Quant aux dividendes servis aux actionnaires, ils vont bien merci.
    On a dit, avec raison, qu'il fallait insister, insister et insister encore afin de faire libérer Florance Aubenas. Nous on pense que si l'on s'occupait, un peu plus de l'exploitation des femmes en insistant 365 jours de l'année sur celle dont elles sont les victimes chez nous dans l'indifférence générale des medias qui préfèrent s'intéresser bien plus aux malheurs des femmes plus exotiques, - ce qui est plus vendant - le discours et surtout l'action de ces mêmes medias serait, à la fois, plus convaincant et plus efficace.
    En s'intéressant, seulement, de temps à autres, à la détresse bien de chez nous, les medias nous démontrent une fois de plus qu'ils privilégient le spectacle. C'est plus vendeur et bien moins risqué.
    Alors, l'année de la femme, excusez-moi si çà me fait rigoler Avec le froid, j'ai les lèvres gercées.

  • L'évidence

    Bravo à notre Premier Ministre qui a dit sa détermination de faire cesser le ''délitement social''.
    Par là, Jean-Pierre Raffarin désigne la précarité, la baisse des moyens financiers ( on n'ose pas dire des salaires et du pouvoir d'achat qui sont des mots tabous) qui semblent, ou plus que celà, être la raison première de la consécutive baisse de la croissance.
    Il semble, nous pesons nos mots, évident que si l'on veut que cette croissance...croisse, il faut bien que les Français achètent et pour acheter, encore faut-il qu'ils aient de quoi.
    Comment cette évidence du café du Commerce a-t-elle jusqu'ici échappé à nos penseurs, experts, chercheurs, spécialistes, énarques et autres économistes et décideurs de renom? Mystère et bourse plate.
    Ces éminences ne sont pourtant pas grises du tout. Elles sont très accessibles. Elles ont même pignon sur rue. Il est, effectivement, difficile d'échapper à leurs avis autorisés, leurs jugements sentencieux et prévisions - toujours mises à mal -, sur les chaines, ondes et dans les pages les plus consultées.
    Dès lors, comment ces éminences donc, ont-elles pu ignorer cette évidence que nous ont communiquée, avec obligation d'en faire bénéficier nos descendances, nos aïeux bien modestes, riches, sinon de fortunes rondelettes, du moins d'une expérience de bon sens qui a contribué à construire l'Hexagone depuis au moins la cuisante déculotée d'Alésia jusqu'aux mirobolantes équipées coloniales en passant par la morne plaine de Waterloo: pour vaincre il faut des moyens, fouchtra.
    Face à un dollar qui paye ses dépenses abyssales et ses emprunts vertigineux avec nos monnaies fortes, avec notre marché intérieur riquiqui qui fait de moins en moins le poids, l'économie hexagonale n'est pas prête à résoudre la quadrature du cercle.
    Que faudra-t-il pour convertir nos décideurs à la logique keynésienne qui rappelle tout simplement que la croissance s'alimente du pouvoir d'achat lequel prend sa source dans des niveaux de salaires...suffisants pour l'alimenter à leur tour. Ce n'est pas un salaire de PDG de France télécome de 150 SMIC par mois qui fera la fortune de notre taux de croissance, mais tout bêtement des SMIC disons, multipliés par un demi voire, allez, deux. Pas plus, pas plus. Sinon, c'est bien connu, toutes les entreprises s'en iront à la faillite. ce sera la ruine mondiale. Comme disait Raimu: la grôôôsse catastrôôôôophe.
    Un SMIC et demi? Deux SMIC? Ben dis donc.
    Bigre! On peut toujours rêver hein?
    Mais alors le mur, vous savez ce mur vers lequel on se dirige in-ex-o-ra-ble-ment, se rapproche tous les jours. Qu'on le veuille ou non.
    Un voeu, pieux: que le point de non-retour ne soit pas encore dépassé.
    Car, généralement, on passe plus de temps à réparer les dégâts après les catastrophes qu'à faire des efforts afin de les éviter.