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Femmes exploitées

Année internationale de la femme. De l'enfant. Contre la pollution. Contre le cancer. Contre la pauvreté. ..à votre avis, çà fait combien d'années que sont organisées (comment on sait pas très bien) ces années spéciales qui doivent, paraît-il, pas tout changer peut-être, mais, tout de même, faire bouger tout çà, tonnerre de Brest!
Longtemps non?
On organise et puis, effectivement, ''çà'' bouge un peu par-ci par-là et...force est de constater que plus çà change plus c'est pareil.
Certes, exploitation il y a. Salomon le disait déjà dans son Ecclésiaste lorsqu'il constatait, il y a presque trois millénaires, que ''L'homme domine sur l'homme à son détriment''...au détriment de la victime bien entendu.
Langage on ne peut plus actuel.
Sauf qu'aujourd'hui, l'homme domine pour le plus grand maheur de l'autre mais, cette fois, c'est de la femme qu'il sagit.
Mais, soyons juste, tout va bien car cela se passe avec toutes les apparences de la démocratie. C'est règlementé.
De nos jours la façon de dominer, légalement, sur l'autre est de le faire travailler dans les règles...au SMIC.
Non, non! Rien de révolutionnaire dans nos propos. Juste un constat.
En effet, avez-vous essayé, par exemple, si vous êtes une femme, célibataire, avec un enfant, de vivre avec un SMIC? Vous m'en direz des nouvelles.
Lorsque vous aurez prélevé le loyer (même avec APL), l'eau, l'électricité, le chauffage, le coût des transports, les frais de scolarité et de quoi s'habiller, et que vous calculez ce qu'il vous reste pour, eh oui, pour manger, vous voudrez bien nous dire...s'il vous en reste.
Puis vous nous le ferez savoir via blogspirit qui fera suivre si vous n'avez pas notre e-mail.
Qui, aujourd'hui se trouve dans ce cas?
Ben environ 1,2 millions de femmes seules avec enfant qui, diplômes ou pas, travaillent, comme des bêtes c'est le mot, pour joindre les deux bouts et n'y arrivent pas.
Solution? Travailler au''noir''? Se mettre en ménage par...''amour''? Vivre avec ou se faire aider par les parents? Epouser son chef de service? Ou un héritier jeune, beau, riche et en bonne santé, intelligence superflue? Gagner au loto? Acheter des actions Loréal? Faire arrêter Ben Laden? Si la CIA, bien sûr, veut bien vous verser la prime et si vous échappez aux tirs de ses gardes du corps...et des GI du check-point? Découvrir du pétrole dans votre cave? Trouver un trésor dans son jardin? (Nul:faut avoir un jardin...).
Ou quoi encore?
On en connaît, nous des femmes dans ce cas. Pas dans les salles de rédaction: les journaliste débutant(e)s gagnent environ 15 à 1600 euros ( 10.000 Frs), ce qui ne les prédispose pas obligatoirement, surtout célibataires et en tout début de carrière, à bien comprendre pour pouvoir les partager et les faire connaître, les problèmes d'une trentenaire ou quadra avec enfant, qui n'en gagne que tout juste 1.000 (6.600 Frs).
On en connaît, par exemple, dans les grandes entreprises de prestation de services hôtellerie-restauration (5 ou 6 en France) qui fonctionnent uniquement avec des femmes de ce profil...et de ce salaire. Balayage, service, service, balayage: tout çà à longueur d'années, voire de décénies, sans aucune augmentation puisque rivées au SMIC, lequel est d'une variabilité microscopique, voire même, d'une rigidité obstinément cadavérique.
Mieux, cette exploitation ne connaîtra pas de fin puisque dans les sites créés par les entreprises de prestations de services, au sein des demandeuses, pas de syndicat. En effet, les services étant rendus au coup par coup dans des sites différents, les effectifs mis en place chez les patrons demandeurs sont extrêmement réduits. Pas d'obligation légale de mise en place de syndicats.
Donc: rien dire, pas bouger sinon, panpan.
Pire du pire: il existe tout de même des syndicats mais ils sont constitués seulement des gérants d'exploitation responsables de chaque site: les patrons sur place donc. Comme ils disposent d'un budget donné, régi par contrat avec les entreprises demandeuses...lesquelles n'ont pas du tout envie de voir ces contrats remis en cause par des augmentations de salaires, rien ne bouge. Et, bien sûr, pour que les contrats soient juteux, les gérants ont besoin de faire des bénéfices avec leur budget, il n'est donc pas question pour eux d'augmenter qui ou quoi que ce soit, ou alors de l'ordre du micron...tous les vingt cinq ans.
Ainsi, un exemple - mille fois répété - de ces conditions de vie? Une femme, agent de service, hyper bien notée depuis dix ans, a vu sa prime mensuelle d'ancienneté croître, au bout de ces dix ans, de...0,6 euro.
Oui, oui. 0,6 euro de plus par mois! Géant non?
Quant aux dividendes servis aux actionnaires, ils vont bien merci.
On a dit, avec raison, qu'il fallait insister, insister et insister encore afin de faire libérer Florance Aubenas. Nous on pense que si l'on s'occupait, un peu plus de l'exploitation des femmes en insistant 365 jours de l'année sur celle dont elles sont les victimes chez nous dans l'indifférence générale des medias qui préfèrent s'intéresser bien plus aux malheurs des femmes plus exotiques, - ce qui est plus vendant - le discours et surtout l'action de ces mêmes medias serait, à la fois, plus convaincant et plus efficace.
En s'intéressant, seulement, de temps à autres, à la détresse bien de chez nous, les medias nous démontrent une fois de plus qu'ils privilégient le spectacle. C'est plus vendeur et bien moins risqué.
Alors, l'année de la femme, excusez-moi si çà me fait rigoler Avec le froid, j'ai les lèvres gercées.

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