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Loisirs

  • Les vacances au fond des yeux

    Coucoucénou !

    Si si. On s’était un peu reposés.

    Tous ensemble mais personne au même endroit.

    Bon ! On s’y remet avant de repartir.

    -De repartir encore ? Vous rigolez pas un peu là au Journal-Info ? Et votre boulot ? Et le contrat moral passé avec vos chers lecteurs ?

    -Chers ? Oh hé. Il est gratuit le journal non ?

    -Quoi ? Gratuit c’est un peu normal non ? C’est vrai, le journal qu’il est gratuit mais, d’abord, on y trouve pas mal d’insanités, et du prêchi-prêcha, et des critiques contre les politiques et les fonctionnaires, rien que du négatif tout ça. Et puis vous ne vous foulez pas hein ? Un papier par jour ou même un ou deux par ci par là ! Et là, vous vous carapatez sans avertir ! Vous appelez ça un journal ? Y en a pas de quoi en faire un fromage. Pas même de quoi en faire une tartine après tout ! Gonflés qu’ils sont !

    -Ok ok. D’abord, restez polis s’il vous plaît. Feignants peut-être mais tout être humain, même feignant, a droit au respect des moins (ou plus on sait pas) feignants que lui. Question de nuances après tout. Mais on reconnaît. On a le plaisir et l’avantage d’être visités par des connaisseurs éclairés. Si si, on est sincères. C’est vrai aussi que quelquefois y en a des qui ne sont pas d’accord. Il ne sont pas foule c’est vrai. Mais bon, ils sont gentils quand même. Aucune plainte au proc, aucune manif dans la rue, même pas une agression au sortir des studios ( F2 porte 534 au 5° sans ascenseur avec vue imprenable sur le garage d’à-côté, juste à côté du poissonnier(!)…ben oui ça arrive).

    -Eh oh ! Vous avez pas fini vos âneries ? Au boulot là. Le contrat moral qu’on vous cause, vous avez pas oublié non ?

    -Ca va ca va. Vous allez réveiller les voisins. Des parisiens à lunettes de soleil et merguez parties. Des lève tard, vu qu’ils ont écumé les boîtes les plus sélects de la Côte jusque vers 4 heures du mat. Et pas n’importe quoi comme boîtes, rien que du très sélect : chez Prosper le mac, Auguste de la plage, le Folies 3000 et même à l’Azur paradise. (En franglais dans le néon).

    -Stop ! Au turf !

    -Bon. Quoi comme infos du matin ? Ah oui. L’un d’entre nous a été interviewé par une télé locale, Antenne 5 ou TF 3, il ne sait plus because les flashes et l’élévation du débat et le souvenir ému d’avoir été distingué dans la foule et d’avoir vécu son quart d’heure de gloire si longtemps attendu.

    Et il a remarqué notre copain qu’on lui demandait tout le temps de ne pas regarder la caméra mais l’intervieweur à côté. Ce qui fait qu’il était toujours un peu de profil. Enfin presque, à 45° à peu près.

    Comme ce n’était pas le meilleur… Encore qu’il n’en ait pas un grand choix nous a-t-il dit…Ni grand ni bien joli a-t-il ajouté. C’est un modeste. C’est pour cela qu’on le garde.

    -Alors quoi ? Quelle leçon de morale encore ?

    -Peu de choses cher ami. Dans le poste, quand un grand personnage, voire les ou le plus grand, cause au peuple, il le regarde en face. Histoire de lui prouver qu’il est bien honnête et qu’il n’a pas peur du verdict de ses interlocuteurs. Voire qu’il l’aime tant le petit peuple, qu’il te me lui ferait une bise s’il le pouvait. Ou peut-être, que les contradicteurs, les mal pensants, les mauvais esprits et les râleurs, il les foudroie du regard. Eh oh: pas fout droit, foudroie. Cause correc mec...La rédaction en chef vous prie de surveiller votre langage.

    Bon ça va...

    Alors? Moralité ?

    Eh bien le résultat recherché serait-il de bien faire comprendre QUI est le patron ?

    Et est-ce que les journalistes de service se prêteraient au jeu en toute connaissance de cause ?

    Rien que des serviles cette engeance.

    Prêts à s'allonger pour un bol de soupe. 

    Ben voilà. C’était tout.

    Pour diriger un peuple, tout est dans le regard.

    Essayez vous verrez.

    Avec vos gamins déjà.

    Facile ?

    Pas toujours hein ?

    Avec votre femme ?

    Bon on passe.

    Avec vos voisins ?

    S’ils ont Internet ils risquent de nous lire et vont essayer eux aussi.

    Avec le percepteur, l’agent de police et la caissière de la superette ?

    Allez-y quoi, on organise un concours.

    Ah ! Au fait. On va repartir, on vous l’avait dit, même que vous n’aavez pas apprécié.

    Mais dites, vous aussi partez en ouacances bientôt non ?

    Vu qu’on y a droit en étant payés, - pas beaucoup mais ça va pour le moment,- on en profite. Tant qu’on peut encore n’est-ce pas ?

    On ne se sauve pas tout de suite mais seulement du 1° au 15.

    Et on vous rapportera un tas de choses intéressantes sur le Var, c’est là où nous partons tous nous reposer.

    On vous parlera des habitants du pays, vous savez ceux qui parlent avec l’accent parigo ou ieunnais ou batave ou germanique et même déjà un peu russe, ou le plus souvent anglais ou de très haut au petit peuple des besogneux que nous sommes et qui ira les interviewer pour vous.

    On les regardera au fond des yeux. Histoire de leur dire que nous les aimons nous ausi. 

    Et pas seulement eux, les Indiens du coin aussi, calfeutrés dans leurs masures et attendant le touriste avec un calibre 12 ou 16 pour les meilleurs tireurs de gastronomes alléchés par les parfums de thym et de farigoulette et amateurs de repos rural dans cette belle prouvençaou aux accents pagnolesques des cigales.

    Bon, il y a une lessive en retard et la poubelle à sortir.

    A la revoyure. A demain quoi.