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Vous avez dit information?

Comment se loger lorsque les prix flambent et que les salaires s'éteignent?
Devenir ministre?
Certes, certes, mais les places sont limitées et on est toujours à la merci des journalistes du ''Canard enchaîné'' dont on sait qu'ils sont en permanence à la recherche d'une information qui permettra d'abattre un gouvernement, de démolir un pays, de détruire la civilisation, voire le monde habité et même l'Univers tout entier, n'est-ce pas?
A ce propos, si le journaliste, si le journal en question n'avait pas levé le lièvre, quel autre organe de la ''grande'' presse s'y serait collé?
Ne répondez pas tous à la fois.
Si seulement les journalistes faisaient le boulot que les spectateurs, auditeurs et lecteurs attendent d'eux non?
Et cela au lieu de rapporter (comme à la chasse tiens !) avec beaucoup de componction les sacs pleins de promesses sans lendemains dispensés aux quatre coins de la planète par des tribuns auxquels ils donnent plus aisément la parole qu'à ceux qui les élisent.
Si seulement...
Contentons-nous donc de poser quelques questions: s'il arrive à un ministre de fauter une fois tous les cinq, dix ou vingt ans, cela veut-il dire que tous les autres ministres, et pourquoi pas tous les autres hommes politiques de l'Hexagone, sont d'une intégrité absolue?
Difficile à affirmer non?
Alors, comment se fait-il que les journalistes ne lèvent pas d'autres lièvres semblablesà celui-ci?
Ils regardent ailleurs? Ils n'ont pas le temps ou les moyens? Ils ne veulent pas d'ennuis?Ils préfèrent nous parler de voyages, de gastronomie, de bagnoles, des difficultés hormonales des vedettes du moment, de Star'Ac et Cie? Des merveilleuses espérances de futures baisses d'impôts? Ils prefèrent vertueusement nous faire pleurer sur les malheurs exotiques des populations lointaines en ignorant les nôtres? Ils craignent de déplaire? De se retrouver à l'ANPE?Ils préfèrent caresser dans le sens du poil?
La réalité est vulgaire, c'est vrai.
Elle permet, pourtant, de gagner pas mal de lecteurs et téléspectateurs: quand on voit l'audience que recueille l'évocation de ces quelques dérapages de la démocratie, on se demande pourquoi la presse radiotélévisuelloécrite ne cherche pas à juguler la crise de confiance de ses clients en leur fournissant ce qu'ils payent fort cher, donc à quoi ils ont droit.
A constater les concentrations accélérées des chaînes, journaux et radios, il n'y aura bientôt plus beaucoup de place de journalistes dans les organes de presse: économies d'échelles. Et il n'y aura, CQFD, que quelques grands chefs aux commandes réelles de ce système qu'on appelle, sans rire, le quatrième pouvoir en sous-entendant qu'il est un contre-pouvoir.
Vous savez bien? Ce contre-pouvoir dont on dit qu'il est indispensable pour donner la parole à ceux qui n'en ont plus hormis une fois tous les 5 à 6 ans? De ce contre pouvoir indispensable pour que fonctionne normalement une démocratie?
Et puis autre chose, dans le même sens. Dans le cadre de la campagne destinée à venir en aide à notre infortunée consoeur en prison depuis bientôt deux mois, une phrase est utilisée: ''Il n'y a pas de liberté sans liberté d'informer''.
Il est bon de le rappeler.
Mais encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'on entend par liberté et par informer. Et qui, où et comment en fixe les limites.

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