Que n'a-t'on dit, écrit, glosé sur ce que d'aucuns appellent avortement, et d'autres, interruption volontaire de grossesse.
Il y a plus qu'un distinguo sémantique, d'ailleurs. Qui, justement, est très éclairant sur la distance existant entre les choses, les actes.
Avortement: faut pas dire parce que çà emporte la notion de faute. Pas bon.
IVG: neutre, scientifique c'est bien mieux. Pas de culpabilité. Bonne pioche.
Cà, c'est le discours pro-IVG. La loi, science à la rescousse, authentifie le bon choix:avant huit semaines, le...la chose qui dans neuf mois va devenir un citoyen-contribuable, n'est encore qu'une...chose, justement. Au-delà, gare! C'est l'infanticide.
Responsable intellectuellement profond de ce distinguo: le législateur, bien sûr, mais par-dessus son épaule pour le conseiller, le Comité d'Ethique. Voire l'Ethique tout court qui a remplacé la Morale.
Parce que dire morale, de nos jours, çà sent le curé, le conservatisme, la régression-repression, bref, l'Inquisition qui sent le vieux pipi, en plus.
Certes, certes
Et en face?
Eh bien en face, Droit à la Vie, assassinat légal, tout çà, on a la faiblesse de penser que la vie commence au moment de la fécondation.
Bêtement?
Et pourquoi donc?
Tout de même: si dans six mois, un an ou plus, on s'aperçoit que la..chose présente, (ah bon?), certaines caractéristiques qui font partie de la panoplie usuelle du citoyen pensant et non d'une paquet de cellules, les huit semaines risquent de passer à, on sait pas nous, neuf ou dix, peut-être plus.
Ouh là là. Drame. Manifs. Liberté de disposer de son corps. Régression sociale. Boufre.
Il faut dire que le pouvoir politique n'est pas indifférent à ce remue-méninges.
Ainsi, fixer le cap des huit semaines, n'a pas été négatif pour lui. A défaut de mesures financièrement libérantes, et qui permettraient mieux d'assumer bien des choses et en particulier des grossesses et des mouflets, on en prend d'autres, qui ne coûtent guère, et sont de très bons succédanés pour persuader que la liberté totale et sans limites est au bout du chemin et que le Progrès social, justement, est en marche.
On a, un peu, oublié que si l'enfant à naître représente un problème, le supprimer, chose ou pas, équivaut pour un élève en examen, à balancer sa copie au panier parce qu'il ne trouve pas la solution.
Supprimer un problème n'est pas le résoudre.
Ce n'est pas la meilleure manière d'avoir un diplôme et, par ailleurs, de montrer sa capacité à venir àp bout des difficultés, mathématiques ou de la vie.
C'est aussi oublier un peu vite que le pouvoir ayant pour mission de protéger coûte que coûte ses citoyens, manque un poil à sa mission en en supprimant un. A venir c'est vrai, mais tout de même.
Ce qui nous amène au rôle de l'Etat dans la conservation de la vie. Comme celle de cette américaine pour qui son président a réveillé le Congrès en catastrophe afin de voter immediately une loi qui, d'ailleurs, s'est révélée inopérante face à une décision de justice.
On peut tout de même s'étonner qu'un pouvoir qui se fout éperdument de pourrir la vie de ses citoyens et de ceux du monde entier en refusant de polluer moins, prenne autant soin de conserver une vie, en accomplissant ainsi un acte qui convient, semble-t-il, à son électorat calotin. Et encore...les sondages disent le contraire.
D'autant plus dérangeante cette précipitation qu'on aurait simplement pu laisser faire la justice qui pouvait fort bien, elle l'a fait, définir qui avait le droit ou non sur la vie de la malheureuse.
Il est vrai qu'à ce niveau, chez nous en particulier, on tombe dans les plate-bandes du Comité cité plus haut. Qui va y aller de ses valeurs éthiques. Lesquelles, dans certains cas nous paraissent plutôt...étiques. Sans h...
Car, ici comme ailleurs, maintenant comme dans des années, ce Comité va suivre le courant. De la vie, de l'opinion, des ''besoins de la société'', des medias, de la mode, des idées des personnalités qui le composent, alors que la vie, elle, a et aura toujours la même valeur. Les rires et les larmes, l'amour, l'indifférence, l'ignorance, la joie et l'angoisse aussi. Tout ''çà'', sera toujours là. Que dit l'éthique devant cette obstinée et désespérante stabilité?
Autres temps, autres moeurs?
C'est çà qui colle la trouille.
Sous Hitler, le comité d'éthique de l'époque avait ses critères, ses valeurs à lui: vous savez, les cheveux noirs frisés, le nez trop grand, les yeux chassieux, les mains crochues, le teint hulleux, le type levantin, voire rastaqouère. Et puis les autres valeurs aussi, et pas les moindres: le patriotisme, l'espace vital, le reich de mille ans, le salut hitlérien, la seule religion, celle du Fuhrer...Même la science était là: la notion de race et l'utilité des expérimentations sur les untermenschen, les sous-hommes et femmes, vous vous souvenez?
Qui vous dit que les gouvernements, somme toutes, allez disons le, démocratiques, seront encore en vogue dans quelques années ou décennies?
Le Comlté d'Ethique de l'époque à venir sera comment lui? A la mode?
Vous savez, la morale ''d'avant'', fondée sur la Bible, avait tout de même du bon. Hélas, les religions, les nôtres en particulier, l'ont trahie dans tous les sens possibles: tueries, conversions de force, massacres variés, Inquisition bien sûr, croisades, esclavage, et tuti quanti. Pas étonnant que le mot de morale, que les dites religions s'étaient appropriées, ne soit plus coté dans aucune société.
Les principes fondateurs étaient-ils mauvais pour autant?
Pas tuer, pas voler, pas faucher la femme ou le mari du voisin ou de la voisine, fidélité en amour, dans le mariage, pas seulement de désir des biens d'autrui, pas se saouler la figure, élever ses gosses au rythme de leur compréhension mais avec une discipline dont tout le monde, meme les psys, savent que sans elle plus de repère, divagation, délinquance, désastre, c'était si mal que çà à votre avis?
Dites. Avec tout çà, on est loin de l'avortement et de la protection de la vie non?
Ah bon? Parce que c'est pas protéger la vie tout çà?