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Europe: pour qui?

Lionel Jospin a convaincu…son électorat déjà favorable.
Et, peut-être, une partie des indécis à qui il a fait…peur.
Ben oui : agiter l’épouvantail de ‘’OUI à la Constitution sinon le chaos’’, ça marche non ?
Prestation pas nouvelle.
Mais qui pose quelques questions.
Questions ‘’oubliées’’ par les confrères déjà agités du bocal par l’indispensable exégèse à faire des paroles du Maître. Saluez !
Questions dont celle-ci : pourquoi user du même système que lors du calamiteux mois d’avril 2002 ?
Vous ne vous souvenez pas ?
Mais si voyons !
Lors, donc, de ce lumineux printemps de la droite enfin au(x) pouvoir(s), les médias de la bonne gauche bon teint (pas la famélique) à la bonne droite (oui la bien nourrie), tous les plumitifs y avaient été de leur ‘’Votez tous à droite sinon l’horreur lepéniste’’.
Pire, Le Pen c’était Hitler en personne, les camps de concentration et les chambres à gaz qui, soudain, allaient refleurir dans la France des libertés emprisonnées et des Lumières promises à l’extinction.
Personne, hélas, vraiment personne, n’a pris le temps, ou voulu le faire, de raisonner quelque instants.
Faisons-le donc.
Au lieu d’affoler les populations en agitant l’épouvantail de la terreur annoncée, mais en laissant les choses et la démocratie aller leur train, vers quoi la France se dirigeait-elle ?
Eh bien, tout simplement, vers un 17-18, voire 19% de votes pour Le Pen, c’est-à-dire exactement ce qu’il a fait au second tour. Et pas plus.
Pourquoi alors hurler au loup alors que lui et son parti sont déjà perclus des rhumatismes de l’Histoire ?
Ah parce que vous croyez, vous, que nous aurions pu revenir à la France de l’Occupation ?
Vous dites cela sérieusement ?
Quand bien même elle se sert des mêmes ingrédients au fil du temps, l’Histoire n’a jamais repassé, et ne repassera jamais les plats.
Reprenez tous vos livres depuis Mallet-Isaac jusqu’à l’Encylopedia Britannica, et vous verrez.
Non mais. Vous imaginez, sans rire, que TOUTE la France aurait voté Le Pen ?
Et puis tenez-vous au courant que diable !
Vous imaginez, en plus, qu’aux législatives la même France aurait envoyé à la Chambre trois cents députés diriger un nouveau Reich de…quelques années, tout au plus.
Vous pensez ou dites cela sans rigoler ?
En plus avec le système électoral qui empêche les droitistes de l’extrême d’accéder à l’Assemblée Nationale, quel que soient leurs scores ?
Non mais. Dites cela à cheval de bois, comme on dit dans mon pays, et il vous filera un coup de pied dans les dents.
En informant, simplement et surtout honnêtement, sur les conséquences des résultats possibles, on se dirigeait, très probablement, vers une cohabitation droite-gauche. Qui n’a d’ailleurs pas si mal fonctionné jusqu’ici.
Pouvoir avec contre-pouvoir, ça marche vous savez.
Alors ? Pourquoi faire peur ?
Comme on dit, opportunément dans la police, qui connaît, tout de même fort bien son monde, posez-vous la question : ‘’A qui le crime profite ?’.
Quel rapport avec aujourd’hui direz-vous ?
C’est simple. A qui cet acharnement profite-t-il ?
Tiens un tuyau : les patrons de PME sont tout à fait pour le OUI à près de 70%.
Les grands aussi : Monsieur Seillères en particulier.
Et, dans le même temps, une PME bretonne délocalise et propose de reclasser (quel joli mot vraiment) ses virés sur place à…l’île Maurice.
Paysage et séjour de rêve non ?
Oui mais à…117 euros par mois.
Là, ça change un chouïa. Parce que les charges en France, et même là-bas, vous classent, d’autorité, dans les 60 et quelques pour cent de pauvres.
Les futés reconnaîtront qu’entre le reclassement des alsaciens en Roumanie à 110 euros par mois et les bretons à 117…il y a progrès.
De 7 euros.
C’est toujours çà non ?
Surtout à Maurice.
Revenons à nos européens.
Vous savez que le BVP, Bureau de Vérification de la Publicité, ainsi que les lois et décrets l’y aidant, sanctionne, enfin, gronde très fort, tous les marchands et fabricants qui se serviraient dans leurs espace-temps de publicité, d’images ou arguments suscitant la peur, la crainte et autres sentiments négatifs pour vendre quelque produit ou idée ?
Non vous ne saviez pas?
Eh bien si.
Alors, si les publicitaires ne peuvent user de ce genre d’arguments, pourquoi les politiques le peuvent-ils ?
Et, tout de même, qu’est-ce que c’est que cette démocratie que veulent nous imposer les dirigeants plus ou moins européens qui s’acharnent à nous dire qu’il nous faut voter OUI et pas NON ?
Nous croyions, ou alors détrompez-nous, que la démocratie c’était, justement, la possibilité de dire OUI OU NON !
Jusqu’au président luxembourgeois qui menace : ce sera OUI ou la grôôôsse Kâtââstrôôôphe !
Ce qu’a oublié de dire notre pas présidentiable-du-tout-juré-craché et pas trop-de-gauche-tout-de-même non plus, c’est que l’attrait du NON, si méphitique soit-il, ne se comprend qu’à la lumière de ce que l’élargissement de l’Europe fait subodorer et laisse entrevoir, pour le moment, mais qui se précise avec les jours qui passent.
Et que n’ayant pas été consultés au moment des décisions impliquant l’élargissement lequel prend, désormais, les aspects d’une gigantesque et pétaudièresque foire d’empoigne, les citoyens français n’ont plus aucune possibilité pour se protéger que de freiner des quatre fers, des seuls, en fait, à leur portée. Dire NON à tout ce qui se présente.
Et alors ? Bien sûr qu’ils savent qu’il ne faut pas tout mélanger ! Mais comment peuvent-ils se faire seulement ENTENDRE autrement ?
Comment peuvent-ils se prémunir contre la précarité, le chômage, la pauvreté, dures et actuelles réalités auxquelles seules échappent ces élites qui ne craignent, évidemment rien de l’Europe, quelle qu’elle soit : leurs salaires et autres émoluments les mettent à l’abri de tous les impondérables européens, qu’ils soient plombiers polonais ou petites mains roumaines. D’autant que les dits salaires des élus européens se ressemblent de plus en plus dans tous les pays considérés. A la hausse évidemment.
A quoi sert donc, au petit peuple, de dire NON ?
Au moins à faire comprendre à toutes ces élites, bien nourries elles, de droite et de gauche, qu’ils en ont marre, les citoyens, de se voir mener là où ils n’ont pas envie d’aller et dans des conditions qui les précipitent non dans vert paradis de l’opulence promise, mais dans l’enfer de la pauvreté et de la précarité.
C’est le genre de discours qu’ils auraient, probablement, voulu entendre de la bouche d’un guide censé prendre sous son aile protectrice, tout ce populo inquiet et malheureux aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.
Oui ? Non ?
Vous croyez, sincèrement, que les enfants – et leurs parents bien entendu – ne seront plus pauvres du tout en 2007, en 2010 ?En 2050 ?
Et d’ici là, ils vont manger quoi ?
Et même, on est larges, en 2150, vous croyez, vous, que tout ira aussi bien que promis ?
Vous vous rappelez l’histoire du berger qui criait ‘Au loup !’’, rien pour se moquer de ses concitoyens ? Ces derniers ont fini par ne plus lui faire confiance.
Et par renâcler ; en ne bougeant plus d’un pouce.
Ce qui fait que lorsque le loup a fini par venir…pouf !
A pu berger ! A pu moutons !
L’Angleterre va Bien ?
Qui consulte-t-on là-bas au gré des sondages express, des ‘’micros trottoirs’’ et autres reportages distingués sur la situation financière et les conditions de vie des uns et des autres?
Les gens en bonne santé ? Riches, même relativement si possible ? Les étudiants, les jeunes, les diplômés, rompus à la mobilité de l’emploi, usant aisément de leur bilinguisme, et acceptant même la précarité, temporaire tout du moins ? Tous ceux, en fait, qui ont assez bien réussi leur grimpette dans l’échelle sociale ?
Ou alors, les personnes âgées, les retraités, les malades, les délaissés, les chargés de famille, en un mot tous les rejetés par un système anglo-saxon et judéo-chrétien préconisant le darwinisme économique ?
A qui les études, les enquêtes, les sondages profitent-ils ?
A qui le crime profite?


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