Peur du plombier ?
Moi ?
Jamais !
Enfin, c’est un sympathique crâne d’œuf, de Pologne ou d’Allemagne, en fait, un élu de haut niveau qui a dit avant-hier, histoire de nous faire rire alors qu’on aurait plutôt envie d’en pleurer, qu’il ne ‘’fallais pas avoir peur du plombier polonais !’’
Plaisanterie sobre et de bon goût n’est-il pas ?
u genre ‘’n’ayez pas peur du député polonais’’.
Qui serait encore plus plaisante si elle était réversible.
Du genre, par exemple : ‘’n’ayez pas peur du député polonais’’.
Car s’il était dans les moyens des plombiers et citoyens français de dire à cet élu qu’il ne devrait pas, lui, avoir peur des députés hongrois ou roumains, voire ukrainiens, il aurait, quand même peut-être du souci à se faire vu que dans les jours qui viennent, ces exotiques édiles pourraient se livrer, eux aussi, à un dumping professionnel en proposant comme argument de vente à leurs futurs électeurs européens, le fait qu’ils peuvent s’acquitter des tâches pour la moitié du prix exigé par les élus polonais, allemands ou français.
Et pourquoi pas ?
Pourquoi cette course au moins-disant salarial se fait-elle seulement en bas de l’échelle sociale et pas en haut ?
Il y va des économies, des dépenses budgétaires, de la stabilité et de la croissance européennes tout de même !
Et puis, une telle compétition au niveau des émoluments des représentants du peuple vous aurait, d’ailleurs, de l’allure non ?
Au nom, cela va de soi, de l’égalité et de la fraternité dont la Constitution que vous savez, fait probablement mention, sinon dans l’esprit, du moins dans la lettre.
Encore qu’on a beaucoup cherché…
Cette égalisation ne serait que justice au fond.
Peut-être bien du domaine du rêve, toutefois.
En effet, compte tenu du bon goût du fromage européen et du fait que ce genre de course à l’emploi d’élu à bas prix serait tout à fait inconvenant – très politiquement incorrect - au niveau des élites qui nous gouvernent, il n’y a que très peu de chances qu’un jour, un député polonais se voie faucher son fauteuil par un concurrent moldo-valaque acceptant de faire son boulot pour 112 euros mensuels.
Le nivellement des salaires par le bas, c’est bon pour les esclaves.
Qu’est-ce qu’on dit à notre nouvelle noblesse ?
Et nous qui croyions, benêts que nous sommes, que la fracture sociale, souvent déplorée par notre président de la République, n’était qu’un mal typiquement français.