Les Français s’intéressent, à près de 85%, à l’Europe, en fait, à la fameuse Constitution qui, désormais, alimente une bonne part de leurs conversations…et de leurs préoccupations semble-t-il.
Etonnant ?
Pas vraiment.
Soyons cla irs : à quoi un Français, un salarié, un humain généralement, s’intéresse-t-il le plus à votre avis ?
A ses moyens de subsistance, en principe.
Le premier bourricot venu le sait.
Parce que ce genre de trucs s’appelle notre niveau de vie. Et que cela nous titille au quotidien et que nous voudrions bien que cela ne nous titillasse plus un jour.(1)
Miracle : les instituts de sondages, n’étant pas dirigés par des bourricots, viennent donc de s’apercevoir de cette méga-évidence.
Ce qui nous amène à poser quelques questions que nos amis journalistes ne posent pas ni ne se posent.
Pas plus, d’ailleurs, que les politiques et économiques que nos amis sont censés plutôt questionner qu’encenser.
Ainsi, puisque certains leaders, et non de moindres, menacent les NONistes de ne plus bénéficier des subventions européennes, comment se fait-il donc que dans la nouvelle Constitution cette clause ne soit pas mentionnée clairement ?
Afin qu’au moins, on puisse la lire aux anarchistes, destructeurs de société, qui s’obstinent à exprimer ce que le droit de vote leur permet de dire ? Non par exemple ?
Autre chose : le patron des patrons des PME questionné, lui, sur l’incidence du NON sur l’économie, a précisé que cette histoire lui était, ainsi qu’à ses collègues patrons, tout à fait équilatérale.
En fait, que le NON n’aurait aucune incidence sur le devenir économique européen.
Sauf, bien sûr, que cela risquerait de freiner un peu les réformes à venir.
Tiens ? Quelles réformes ?
Celles qui amélioreront les bénéfices de l’entreprise ou des salariés ?
Des deux mon adjudant?
Certes, dira le MEDEF, si les entreprises font de gros bénéfices, les salaires des ouvriers et employés ne pourront que s’améliorer.
Très juste : on s’en est aperçus avec les chiffres de l’année 2004 et du premier trimestre 2005.
Les résultats nets des multinationales et de pas mal d’autres, ont grimpé comme jamais, alors que les salaires diminuent – sauf ceux des cadres – en même temps que les dégraissages et les délocalisations augmentent, ainsi que les recours aux travailleurs polonais, tchèques et portugais…
En attendant les autres…
Dernière question : si ces travailleurs-bol-de-riz arrivent en masse, - depuis un bon moment déjà -, la nouvelle Constitution, qui doit, dit-on, améliorer les choses, comporte-t-elle des articles qui vont interdire cette menace directe au niveau de vie…et à la croissance ?
Si oui, pourquoi n’entend-t-on pas les OUIstes utiliser cet argument massue ?
Les exégètes sont au travail…
(1)Non ce n’est pas beau mais nous ça nous fait rigoler.