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Informer le peuple: le rêve!

La navette c’est plus la joie…

C’est le constat aussi subtil qu’intelligent qu’a fait un journaliste, éditorialiste pardon, du journal Nice-Var-Matin, commentant le départ de l’engin pour la station spatiale que vous savez, enfin on suppose.

Entre parenthèses, nous tâchons de suivre le journal en question, car il représente pour nous la substantifique moelle de ce que sont les journaux de la civilisation profonde du XXI° siècle, censés, comme le disait un confrère américain mais exemplaire (on n’en a trouvé qu’un), ‘’réconforter les affligés et affliger ceux qui vivent dans le confort.’’

Ce qui veut dire que le et les canards en question font tout le contraire. Fastoche.

En langage populaire.

Car en franglais multinationo-économique, on dit efficient.

Eh oui bourricot...

Ca rapporte plus de conter les émois de la monaco ou hollywoodo pipole que les angoisses des virés de la Samaritaine.

Et quand on commente l’actualité ailletèque, on émaille sa prose d’un brin de poésie. Un grand reporter est avant tout un homme. Sensible et généreux.

Alors, pour nous faire rêver en vulgarisation scientifique façon supermarché, notre homme commence par nous dire que ‘’la catastrophe de Columbia est effacée, pour l’instant, mais que l’aventure continue’’.

Et il regrette, cependant, ‘’la mission, le rêve, ne sont plus tout à fait les mêmes’’.

Le rêve, vous savez, la mission première des medias ?

 Alors quoi?

Eh bien ‘’la planète souffre de mille maux’’.

Oui mais quoi ? D’un côté vous nous dites qu’il est dommage que le rêve disparaisse et de l’autre qu’il est dommage que l’humanité souffre.

Faudrait savoir non ?

Vous n’avez rien compris : un grand éditorialiste est équilibré dans ses propos.

Il suffit de dire tout et son contraire.

Juste après.

C’est l’information sans risque et qui ratisse large.

LE REVE DES HUMAINS

Et pour faire humain, notre plumitif déplore la douleur de ne plus (applaudissez l’original) ‘’regarder vers le ciel’’.

Ah bon !

Il va donc tout nous expliquer : les tsunamis, la pauvreté dans le monde, l’environnement qui fout le camp, ces damned 4X4, les golden parachutes, le SMIC qui baisse, la CSG qui monte et c’est pas fini malgré les promesse qui n’engagent que ceux qui y croient, les 15.000 vieux tués par l’impéritie des décideurs et l’égoïsme de leurs enfants, le plombier polonais et les usines délocalisées en Hongrie, bref, il va nous dire comment faire pour mieux orienter le monde.

Ben non.

Il nous dit ‘’le monde a changé, s’est inventé d’autres défis’’.

Lesquels ?

Mystère et boule de gomme.

Ah si : les Bush programmes La Lune, Mars…

Certes, note-t-il, les crédits de la NASA sont en baisse, mais il ne dit pas que pour aller se faire bronzer au bord des canaux martiens, les crédits en question vont être multipliés par 100, au bas mot.

Il va donc nous dire qu’il faudrait peut-être les utiliser à s’occuper des ‘’mille maux’’ de la planète.

Ben non.

Pourtant, les programmes spatiaux n’ont jamais apporté un sou percé à la lutte contre la pauvreté, la famine, les inégalités sociales, voire même les problèmes de santé à part les études qui ont solennellement montré qu’on pouvait procréer en apesanteur.

Vous vous souvenez ?

S’envoyer en l’air sans même s’aider des oreilles, c’était le but d’une des expériences, secrètes il est vrai, tentées dans l’espace il y a quelques années.

C’est à des choses comme ça qu’on mesure toutes les merveilles dont nous gratifie le Progrès et le Science.

Seul but ?

Mais non !

Moi qui vous cause, j’ai acheté il y a quelques années, une ‘’casserole spatiale’’.

Un truc en céramique tout blanc tout lisse qui chauffait comme une casserole normale mais qui, du fait de sa constitution en céramique (comme les tuiles qui, comme la navette, se décollent) résistait à la chaleur très longtemps sans se casser.

Comme une casserole en alu qui file l’Alzheimer d’ailleurs.

Pour une trouvaille c’en était une.

Jusqu’au jour où elle m’a glissé des mains et volé en éclats sur mes carreaux en grès…cérame couleur Provençaou.

Vu que le manche était riquiqui et que lisse comme une savonnette, je n’ai pas pu la retenir.

Le Progrès ça n’est pas rien savez-vous une fois ?

Ensuite ?

Eh bien pour terminer, notre éditorialiste modèle de luxe termine son papier en disant que la station spatiale bricolée par les Rouskis tient la route depuis trente ans mais que le désintérêt des masses populaires pour l’aventure risque de virer au ‘’rêve industriel, commercial et stratégique tournant en rond’’.

Ach ! Le rêffe douchours le rêfffe!

Et pour faire riche, moderne et américain à la fois, il termine par ‘’Good luck’’ à l’adresse des cosmonautes.

Ce qui va sûrement leur faire une belle jambe et les aidera encore plus sûrement et psychologiquement puisqu’ils ne le liront jamais, à revenir sains et saufs sur la plancher des vaches.

Voili voilà.

ENSEIGNER PAR L’ EXEMPLE

Au fait, dans les grands défis de la planète, l’éditorialiste en question oublie de dire qu’il a, récemment, encensé sur des douzaines de pages, l’A380 fabriqué par son patron d’EADS (aucun rapport évidemment), alors que des chroniqueurs avisés, et spécialisés, se posent doctement la question de savoir si, dans les années qui viennent, le réchauffement la planète que vous savez et les problèmes climatiques qui vont s’ensuivre(même déjà), vont probablement remettre en question l’existence de ces belles machines et surtout des sommes pharaoniques qu’elles dévorent.

Autre grand défi : la protection de l’Environnement que le même canard mène en partenariat avec la fédération de notre pétaradant conseiller Nature des présidents, Nicolas Hulot soi-même.

Pour ce jour (27/07) le canard a demandé à Stéphane Diagana d’y aller de son sage conseil et de son bel exemple.

Notre carapateur de luxe nous a dit son amour sincère des serpillières réutilisables à l’infini et son horreur des lingettes jetables et des produits chimiques qui te vous empoisonnent la vie des pôvres humains.

Nouveau !

Mais il a oublié l’interview qu’il a donné à Caradisiac, qu’on trouve sur le Net, et dans lequel il confie ses autres préférences et usages ‘’raisonnables’’ pour l’utilisation, aux USA, des Dodge Viper (500 CV et du CO2 à la pelle) et ses amours pour les BM M 3 (la sienne) Jaguar, et autres Aston Martin, toutes bagnoles populaires, comme on le sait, très économes en petrol (à l’américaine ça sonne mieux) et peu polluantes, comme son coupé 406 de 3 litres de cylindrée (essence of course).

Que dire encore de ce journal moyen de la France profonde ?

Qu’il nous paraît être un très bel archétype de la presse beauf de ce brillant début de siècle. Très propre sur lui et à façonner le mental de ses lecteurs.

Piquées d’autres infos dans ces pages ?

Ben que Mel Gibson va confectionner un nouveau chef d’œuvre, parlé en langue maya cette fois, l’araméen étant trop facile à comprendre ; que Brad Pitt et Angelina Jolie vont, eux aussi et photo à l’appui, nous faire rêver dans leurs rôles de tueurs à gages avec parties de jambes en l’air garanties : excellents exemples moraux pour les mouflets des lecteurs jusque là choisis dans la frange démo-(mais pas trop)-chrétiennes nanties bien de chez nous.

LA LOGIQUE DU PLOMBIER ANGLAIS

Quoi encore ?

Qu’une ânesse sauvage de Somalie est née au zoo de Bâle, que la reine Elisabeth va utiliser l’eau de la Tamise pour éclairer gratuitement son château et qu’un plombier, pas polonais mais anglais, vient d’être arrêté par la police qui espionnait les artisans réparateurs des maisons british pour savoir s’ils le faisaient bien.

Motif, sans se douter du piège, il a fait pipi dans un vase qu’il a ensuite vidé dans le réservoir d’eau chaude de la maison où il avait été appelé à intervenir.

Logique le plombier. Le pipi c’est que de l’eau chaude.

Bath d’infos non ?

Qui vous en dit long sur l’épouvantable situation des malheureux travailleurs engliches fourrés en cabane dès qu’ils se permettent de satisfaire leurs besoins de façon non engliche. Le journal ne dit pas comment il aurait fallu faire. On connaît l’aversion congénitale et transmissible des Britanniques pour les merveilleuses trouvailles que sont les WC à la turque et le bidet français, qu’ils considèrent, pourtant, comme des inventions inconfortable et carrément cradingue. Allez savoir pourquoi.

En tous cas, pour ce qui est de cette intéressante info, voilà une excellente manière de nous apprendre, ce que l’on savait déjà, savoir que leur Blair en question n’est pas si social qu’il le prétend.

Quoi encore ?

Ah oui ! L’annonce d’une enquête sur le fameux Bio pas très bio, Danone.

Annonce en tout petit, bien sûr, vu que parmi les lecteurs et les actionnaires du journal, il y a peut-être des actionnaires (du yaourt) qui ont profité de la bien curieuse hausse de 27% de l’action du fromager français dont tous nos concitoyens ont, paraît-il, déploré le prochain passage entre des mains US honnies.

Vous vous rendez compte ?

Quand vous savez, ou pas, que déjà plus de 50% de nos entreprises sont entre les mains US honnies par le biais des fonds de pension américains, vous imaginez un peu le danger?

Si demain on passait à 55% !

Voire plus !

Grave non ?

Finies les infos ?

Ben non. Il y en a des tonnes comme ça. Tous les jours.

C’était donc, cherzamis, notre chronique sur l’état de la presse quotidienne régionale (la PQR), qui ne s’arrête pas de perdre des lecteurs, mais bénéficie toujours des aides gouvernementales que l’Etat  lui avait consenties après la Libération, dans le but vertueux que la presse d’information ne passe pas entre les mains des partis politiques ou des groupes financiers.

Sous entendu, pour conserver à la presse, écrite ou radiodiffusée, son rôle d’éducatrice des masses et de formation littéraire et intellectuelle si possible.

Mission remplie non?

 

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