Constat : le libéralisme nous est présenté, par les libéraux, les libéraux sauvages en particulier, comme LA solution aux multiples problèmes de société dont souffre la civilisation.
Entre autres et non des moindres, inégalité, pauvreté, chômage, pollution, guerres, famines…
Le libéralisme, nous dit-on, voilà l’Ami. La solution.
Exemple : les Etats-Unis qui pratiquent la méthode ont résolu les leurs de problèmes, ou sont en passe de le faire.
Vous savez bien : le rêve américain, les Etats-Unis terre d’opportunités, d’espérances et de promesses tenues, où chacun peut devenir riche, tarara tsoin tsoin…
Bref.
Il faut faire pareil chez nous.
Prendre ce qu’il y a de meilleur chez les autres, comme l’on nous chaque jour dans les plus intelligents des medias. Tous en fait.
Libéralisme donc.
En bossant, bien sûr, et beaucoup beaucoup.
Ce que tout un chacun ne peut trouver qu’évident.
Voire…
C’est oublier un peu vite les 40 millions de pauvres US.
Les deux ou trois emplois que les familles nécessiteuses doivent y cumuler pour simplement survivre.
C’est oublier leurs démesurés problèmes de santé dus, d’une part aux inégalités sociales face à des compagnies d’assurances qui ne le sont guère et, d’autre part, à l’alimentation US trop grasse et trop sucrée, alimentation typique de pauvres à base de céréales OGM à bas prix et de viandes bovines pas chères nourries…aux excréments humains
Non…vous ne rêvez pas. Il reste au bas mot 50% de matières consommables dans la…chose humaine, et les éleveurs US qui avaient réussi à l’obtenir gratuitement en déchargeant les stations d’épuration de leur ‘’sale’’ travail, la payent désormais, mais bien moins cher que la nourriture conventionnelle. (1)
Le libéralisme c’est également l’obligation pour les actifs de le rester le plus tard possible vu le montant de leurs retraites.
Des cols bleus, bien sûr, car les cols blancs sont bien plus à l’abri des vicissitudes financières, du fait de leur appartenance au Gotha économique qui va des techniciens supérieurs aux milliardaires en dollars, en passant par les professions spécifiquement rentables exigeant les diplômes équivalents à bac plus 4,5, 6 et au-delà, soit 15% de la population.
Le libéralisme c’est l’insécurité de l’emploi qui s’accentue là-bas toujours plus avec l’éviction immédiate du système (you’re fired) sur une simple décision du patron, d’ailleurs souvent exprimée par un e-mail inattendu au saut du lit…voire en rentrant du boulot.
Le libéralisme c’est enfin 70% de la richesse nationale dans les mains de 1,5% de la population.
Le Progrès pour tous ?
Où tous qui bossent pour le Progrès de quelques uns ?
Certes, la recherche s’y porte bien mieux, les compétences réelles y sont mieux reconnues, certes, l’on y a des notions plus vraies de compétitivité véritable.
Plus vraies ? Disons, un peu moins hypocrites et mensongères.
Car Bill Gates, Exxon, Boeing, GM, Union Carbide, Google qui montre de plus en plus les dents et sa véritable nature, Enron et consorts, même combat, mêmes méthodes. Le tout étant de ne pas se faire prendre.
La méthode ?
Bible à la main et une main sur le portefeuille. L’autre, la troisième, sur le Colt 45, bien sûr.
Ne jamais oublier : tous les emplois bien rémunérés ne le sont, qu’à partir du moment où ils satisfont directement les appétits, toujours croissants, du capital.
Dont le souci premier est de chercher non à développer le marché du travail mais à l’amenuiser, afin de diminuer les coûts.
Alors ?
Exemple pour la France ?
Ce libéralisme sauvage vient d’y jeter le masque avec la privatisation des autoroutes.
Souvenez-vous.
Celles du Sud avaient été mises sur le marché il y a deux ans en faisant appel aux petits actionnaires.
Façon logique non seulement de les impliquer dans le système économique mais de les y intéresser dans tous les sens du terme.
Libéralisme d’accord mais comme facteur de cohésion sociale et de véritable prospérité collective avec réinvestissement des gains individuels participant ainsi à la croissance.
Un système logique qui tourne en boucle.
Trop simple.
Trop…inégalitaire.
Grave erreur en fait.
L’actuelle privatisation corrige le tir.
Quelle idée aussi, de permettre aux citoyens d’être de véritables acteurs de LEUR société !
L’argent ne doit être que dans les mains de ceux qui savent le gérer.
De ceux qui en ont l’habitude. Les légitimes, les vrais propriétaires en quelque sorte, les riches.
Démagogie ? Populisme ?
Prouvez donc le contraire !
La privatisation ne s’adresse donc qu’aux grands groupes, du genre Bouygues, - qui n’en a pas trop les moyens tout seul – ou les fonds de pension US voire des groupes européens divers.
Est-ce ainsi que l’on compte redonner aux Français confiance dans leur système économique, leur gouvernement, leurs hommes politiques, et surtout dans leur avenir ?
Est-ce ainsi que l’on va résoudre les problèmes d’une société qui n’a qu’une envie, faire aussi bien voire mieux que ce que certains nous disent être l’exemple parfait de l’american way of life ?
Tout ceci nous fait, tout de même, nous poser certaines questions qui nous paraissent fort ne pas avoir de réponses, sensées en tous cas.
Celle-ci tout d’abord : les trois messages électoraux de net mécontentement voire de ras-le-bol, de taille surtout le dernier, adressés par les Français à leurs gouvernants ont-ils été compris ?
Cette autre donc : comme ils ne l’ont manifestement pas été, est-ce là la meilleure manière de préparer sainement l’échéance de 2007 ?
Celle-là enfin : est-ce là la meilleure façon de donner confiance aux Français dans ce libéralisme sauvage présenté comme la plus belle réussite de l’oncle Sam, nouveau et universel prophète mondial convertissant la planète à sa pensée et à sa pratique unique nous conduisant droit au Paradis ?
Au fait, le silence plus qu'assourdissant de TOUS les journalistes, économiques en tête, n'en finit pas de nous étonner.
En effet, persoinne ne parle de la solution de l'appel à l'actionnariat populaire, qui résoudrait pourtant pas mal de problèmes.
En effet, primo, l'accueil éminemment favorable et prévisible qui serait fait à des actions aussi rentables en devenir mais déjà actuellement, apporterait, à peu de frais, à la politique gouvernementale, la touche sociale qui lui serait fort utile aux prochaines échéances électorales.
Secundo, la demande dépasserait largement l'offre, ce qui permettrait, d'évidence, d'augmenter les rentrées attendues par l'Etat.
Tertio, les actionnaires du petit peuple, premiers usagers de ''leurs'' propres autoroutes, seraient incités à les utiliser plus souvent, ne serait-ce que par juste retour des choses: ils y auraient un intérêt immédiat!
Plus ils mles utiliseraient, plus ils gagneraient d'argent en rengrant dans leurs fonds.
Nos énarques n'ont-ils pas compris cette simplissime solution, que le premier imbécile venu aura compris sans trop d'explication et ont-ils mesuré la valeur des éléments qui militent en faveur d'un actionariat populaire?
Et nos journalistes? Curieux tout de même qu'aucun n'évoque cette possibilité alors que tout le monde sait que c'est la solution qui a été retenue pour les autoroutes du Sud de la France...
(1). Le journal ‘’Nation’’ s’en était fait, seul, l’écho il y a quatre ans environ. A l’époque, l’on en était en bagarre avec les Etats-Unis qui voulaient à toute force faire ingurgiter à nos concitoyens la viande américaine que nos services vétérinaires disaient ne pas accepter à cause des…hormones que l’on y trouvait. Les hormones avaient bon dos…mais l’on ne disait évidemment pas tout. Outre le fait que les Français mangeant la m.… US, représentait un extraordinaire symbole, qui en disait très long sur la pureté et la grandeur de l’estime dans laquelle les américains pouvaient nous tenir…
On attend, d’ailleurs impatiemment, l’artiste inspiré qui aura le courage et le talent de nous peindre une si merveilleuse allégorie.