Les oiseaux migrateurs sont priés de passer au large.
Au large et bien au large de la France précisons, et d’aller porter leurs miasmes ailleurs.
C’est les crânes d’œuf de la Santé de l’Hexagone qui l’ont dit.
Et les medias, bien sûr, d’y aller de leur interview tehnico-écolo-économique d’un producteur de foie gras du Sud Ouest, région évidement plus menacée que toutes les autres, vu que les oiseaux migrateurs passent surtout par là, à leurs risques et périls bien sûr.
Pourquoi cette nouvelle lubie ?
Parce que la grippe aviaire serait propagée par des agents vecteurs évidents, les oiseaux migrateurs qu’on vous cause.
Comme, à l’instar du nuage de Tchernobyl, les oiseaux en question snobent superbement les frontières.
Ils risquent donc, au passage et durant leurs haltes chez nous, de faire copains avec les bestiaux de nos basses cours et de contaminer leurs ami(e)s d’un jour, poules, canards, pintades et autres gallinacés domestiques.
Migrants, passez au large !
Tiens, ça fait penser à quelque chose ça !
-Eh oh. On ne fait pas de politique dans cette histoire !
-Pardon ? Dites donc, vous ne sentez rien venir de carrément politique justement dans ce machin-là ?
-Quoi donc ?
-Très simple Duchmol. UN : les oiseaux migrateurs sont difficiles à contrôler. DEUX : ils sont vecteurs (éventuels ou pas c’est tout pareil) d’un virus cata de chez cata. TROIS : faut éliminer cette engeance.
QUATRE : on a la solution !
La solution ?
Non : LA Solution : il existe une armée de bénévoles qui vont se charger, gratos, de cette élimination.
Vous avez vu qui ?
Ben les chasseurs quoi.
Déjà qu’ils ont de moins en moins de peines, surtout dans le Sud Ouest, à violer tranquillement les directives européennes en matière de chasse avec impunité garantie, ce coup ci ils vont avoir, en plus, la reconnaissance de la Nation avec médaille d’Or du Ministère de l’Environnement et de la Sécurité Sociale.
Olé !
Contre la grippe aviaire, nous avons notre propre Arme de Destruction Massive que le monde entier va nous envier bientôt: les chasseurs !
Les oiseaux migrateurs n’iront qu’à aller se faire voir et passer ailleurs.
Tiens, en Turquie, par exemple.
Là-bas, c’est des pauvres, ils habitent éparpillés et il y a de la place partout.
Et puis pas de canards à foie gras. Et surtout pas de cochons.
Bonne occasion pour se montrer utiles à l’Europe ceux-là.
Peut-être qu’au lieu de 65 ans, on ne les fera attendre que 50 pour devenir candidats à l’UE.
Et puis entre immigrants hein ?