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Ouacances: mystères en Provence

Alors, les ouacances ?

On y arrive.

Après l’autoroute, les raffinements gastronomiques locaux et les découvertes de la flore garantie provençale par l’Union Européenne ou inversement on ne sait plus très bien, nous avons donc passé notre première nuit et notre premier réveil en compagnie des sonnailles chevrotantes et des chants du coqs pas vraiment matutinaux. (1)

Autant dire, dans une quiétude suffisamment altitudinale pour goûter au bon air qui donne le teint frais, l’humeur avenante et les muscles dynamiques, et même, la dangereuse présomption de nos humaines forces au coin du projet de randonnée.

Pour la présomption, on a tout de suite compris.

Les mollets aussi.

Vu qu’au départ d’une de nos balades, on a dégusté un raidillon qu’on connaissait déjà de l’an passé mais dont notre mémoire corporelle avait oublié la rigueur.

Qu’à cela n’Etienne, nous avons bravement surmonté l’obstacle, langue pendante et regard chaviré pour accéder à un GR, pour les initiés sentier de grande randonnée, avec le désir affirmé d’en faire une, grande randonnée, mais, bon, ma non tropo…

Tout de même…

On y est arrivé.

Ouf !

12/15 bornes en montagnes, avec grosso modo 200 mètres de dénivelés…

Et surtout, avec des découvertes…

Ainsi, après trois à quatre kilomètres, quoi là ?

Une BAIGNOIRE.

-UNE BAIGNOIRE ???

-Oui, une BAIGNOIRE…pas en plein champ, en pleine garigue. A des kilomètres de toute habitation. Même de huttes. Sauvages.

Une baignoire ?

Allez Bobonne, c’est un signe du ciel. On n’est pas loin de la civilisation.

-Un kilomètre plus loin QUOI là encore ???

-Une seconde BAIGNOIRE !!!

-Encore un signe pour tout de bon cette fois non ? On est vraiment proches d’un lieu habité.

Ca annonce un jolie chaumière, un bon feu pour réchauff…non, pardon, un peu d’ombre plutôt, et un, bon verre d’eau fraîche vu la température et le Mistralet qui sèche les papilles…

-Eh, arrêtez un peu là. Les baignoires c’est simple. Vous êtes pas au courant ?

-D’accord, d’accord. On a compris. Les baignoires c’est pas des OVNI du tout. Simplement, comme vous nous le criez déjà pour qu’on entende vu que vous vous y connaissez mieux que nous en matière ethnologicoagriculture, les baignoires, c’est tout bêtement pour faire boire les bêtes.

-Ben voilà !

-Ouais mais dites, elles étaient toutes neuves et autour, on est des randonneurs observateurs aguerris à l’interprétation de tous les signes de pistes possibles tout de même, pas de traces de piétinements visibles, pas d’herbes foulées au pied par quelque horde assoiffée…

Le mystère reste entier.

D’autant qu’elles étaient vides.

Et aux alentours, même pas d’indigène prévoyant d’aller au bal de la société la Boule Rieuse ou au cinéma ambulant - avec Tino Rossi dans ‘’l’Ile Enchantée’’ du temps où çà y pétait pas encore -, du soir à l’horizon…

Aux environs des baignoires en question, encore moins de plongeur, pas encore professionnels, en stage de formation en site hautement sécurisé…

Même au village voisin, nul n’a pu nous tirer de l’abîme de réflexion dans lequel ces baignoires flambantes neuves nous ont plongés.

Allez, on était là pour bosser, enfin, pour randonner.

Après une halte, forcée pour cause de yenamarre pour le moment, retour sur le GR.

Direction plein Ouest.

Le Far West même.

On s’y serait crus un instant.

A l’horizon d’une heure de marche, trois…TEPEES !!!

-Vous avez dit ?

-Oui oui. Trois tepees. Trois wigwams si vous préférez. Des tentes indiennes quoi.

-Eh, oh, vous savez pas qu’en Haute Provence, comme partout ailleurs d’abord, on en trouve plein des qui veulent vivre comme là-bas dis... ?

-Si, si mais là, trois immenses, tout blancs, avec personne dedans en plus.

Ou plutôt en moins…

Pour faire une photo du château médiéval, avec ça devant, ça fait un peu drôle non ?

Pour la mise en page c’est coton…

Et puis, comme le chemin était balisé de crottins relativement frais - à l’odeur on pouvait dater le dernier passage de la tribu -, on s’attendait à les voir surgir en troupe déferlant sur les deux visages pâles, enfin déjà pas mal rouges, assez imprudents pour s’aventurer sur leurs terres.

Eh ben rien. Nibe.

Pas même une plume d’Indien à l’horizon.

Voilà.

Un mystère de plus de ce grand et beau livre sur la Haute Provence Mystérieuse à paraître bientôt chez Tchou éditeur à Paris.

On a poussé plus loin vers l’Ouest encore.

Pour s’apercevoir que les cartes IGN ne sont pas garanties par le gouvernement.

D’ailleurs ils le mettent dans la marge. ‘’Sur place, faire confiance aux renseignements locaux plutôt qu’aux parcours indiqués sur la carte.’’

Rassurant.

Surtout pour ceux qui se baladent, par exemple, entre le Tchad et le Mali.

Les renseignements locaux là-bas…

D’autant que le Tchad, le lac surtout, ça rétrécit à la chaleur de plus en plus…

Or donc, on s’est aperçus que le sentier en question, prévu pour passer dans une zone fortement boisées, à l’ombre donc, faisait une courbe élégante pour aller se promener en pleine savane, voire carrément désertique, pour une cause de nous ignorée.

Pas longtemps car en bordure, barbelés, mirador, murs costauds…

Explication au village : ‘’Ah ouais, c’est à cause de l’émir !’’

Explication : un distingué et enturbanné prince du golfe, - lequel, il y en a entre 3 et 4 mille… -, a acheté une foultitude d’hectares de forêts et de garigues, a entouré le tout d’une ceinture high Tech, et, ignorant sans doute voire sûrement, les us et coutumes de notre civilisation gauloise qui, depuis Poitiers de sinistre mémoire, reconnaît le droit de passage sur les terres même des seigneurs des lieux, a superbement coupé le sifflet aux randonneurs en déplaçant le sentier hors de son royaume.

Et alors ?

Le maire du coin ?

Il n’a rien dit ?

Vous rigolez pas un peu non ?

La France éternelle se doit de protéger la vie et les biens de tous les exilés de la planète non ?

Fussent-ils argentés et même friqués jusqu’au turban ?

Ce sont des hommes que diable !

On a été surpris tout de même.

Vu que le zig a acheté une propriété qui, à vol d’oiseau, n’est pas loin du tout et de nos sites mirlitaires que l’Europe entière nous envie, et des sites nucléaires que la Terre entière voudrait bien avoir.

Dites donc...

Des fois que lui ou ses copains de là-bas voudraient nous faire une vilaine méchanceté un jour ou l’autre…

On va te me le signaler avec une belle lettre anonyme à qui de droit tu vas me voir ça…

D’abord, non, c’est pas de la basse et crasse vengeance.

On fait ça au nom de tous les randonneurs déjà.

Et au nom de la simple logique cartésienne qui nous caractérise en plus.

Dites voire…

Un citoyen habitué à la chaleur et à la sècheresse viendrait se planquer dans un coin bien chaud et bien sec, en prétextant de ces incommodités pour nous faucher un des rares brins de forêt qui nous restent dans notre si belle Provençou, tout simplement parce qu’elle fleure bon la lavande ?

A qui ferez-vous croire cette histoire ?

Alors ?

Un mystère de plus ?

Bon.

Je vais me raser.

Et mettre la table.

A demain.

 

(1) Si vous trouvez pas dans votre dico, prenez l’édition Larousse en six volumes de 1929. C’est la meilleure.

Alors, les ouacances ?

On y arrive.

Après l’autoroute, les raffinements gastronomiques locaux et les découvertes de la flore garantie provençale par l’Union Européenne ou inversement on ne sait plus très bien, nous avons donc passé notre première nuit et notre premier réveil en compagnie des sonnailles chevrotantes et des chants du coqs pas vraiment matutinaux. (1)

Autant dire, dans une quiétude suffisamment altitudinale pour goûter au bon air qui donne le teint frais, l’humeur avenante et les muscles dynamiques, et même, la dangereuse présomption de nos humaines forces au coin du projet de randonnée.

Pour la présomption, on a tout de suite compris.

Les mollets aussi.

Vu qu’au départ d’une de nos balades, on a dégusté un raidillon qu’on connaissait déjà de l’an passé mais dont notre mémoire corporelle avait oublié la rigueur.

Qu’à cela n’Etienne, nous avons bravement surmonté l’obstacle, langue pendante et regard chaviré pour accéder à un GR, pour les initiés sentier de grande randonnée, avec le désir affirmé d’en faire une, grande randonnée, mais, bon, ma non tropo…

Tout de même…

On y est arrivé.

Ouf !

12/15 bornes en montagnes, avec grosso modo 200 mètres de dénivelés…

Et surtout, avec des découvertes…

Ainsi, après trois à quatre kilomètres, quoi là ?

Une BAIGNOIRE.

-UNE BAIGNOIRE ???

-Oui, une BAIGNOIRE…pas en plein champ, en pleine garigue. A des kilomètres de toute habitation. Même de huttes. Sauvages.

Une baignoire ?

Allez Bobonne, c’est un signe du ciel. On n’est pas loin de la civilisation.

-Un kilomètre plus loin QUOI là encore ???

-Une seconde BAIGNOIRE !!!

-Encore un signe pour tout de bon cette fois non ? On est vraiment proches d’un lieu habité.

Ca annonce un jolie chaumière, un bon feu pour réchauff…non, pardon, un peu d’ombre plutôt, et un, bon verre d’eau fraîche vu la température et le Mistralet qui sèche les papilles…

-Eh, arrêtez un peu là. Les baignoires c’est simple. Vous êtes pas au courant ?

-D’accord, d’accord. On a compris. Les baignoires c’est pas des OVNI du tout. Simplement, comme vous nous le criez déjà pour qu’on entende vu que vous vous y connaissez mieux que nous en matière ethnologicoagriculture, les baignoires, c’est tout bêtement pour faire boire les bêtes.

-Ben voilà !

-Ouais mais dites, elles étaient toutes neuves et autour, on est des randonneurs observateurs aguerris à l’interprétation de tous les signes de pistes possibles tout de même, pas de traces de piétinements visibles, pas d’herbes foulées au pied par quelque horde assoiffée…

Le mystère reste entier.

D’autant qu’elles étaient vides.

Et aux alentours, même pas d’indigène prévoyant d’aller au bal de la société la Boule Rieuse ou au cinéma ambulant - avec Tino Rossi dans ‘’l’Ile Enchantée’’ du temps où çà y pétait pas encore -, du soir à l’horizon…

Aux environs des baignoires en question, encore moins de plongeur, pas encore professionnels, en stage de formation en site hautement sécurisé…

Même au village voisin, nul n’a pu nous tirer de l’abîme de réflexion dans lequel ces baignoires flambantes neuves nous ont plongés.

Allez, on était là pour bosser, enfin, pour randonner.

Après une halte, forcée pour cause de yenamarre pour le moment, retour sur le GR.

Direction plein Ouest.

Le Far West même.

On s’y serait crus un instant.

A l’horizon d’une heure de marche, trois…TEPEES !!!

-Vous avez dit ?

-Oui oui. Trois tepees. Trois wigwams si vous préférez. Des tentes indiennes quoi.

-Eh, oh, vous savez pas qu’en Haute Provence, comme partout ailleurs d’abord, on en trouve plein des qui veulent vivre comme là-bas dis... ?

-Si, si mais là, trois immenses, tout blancs, avec personne dedans en plus.

Ou plutôt en moins…

Pour faire une photo du château médiéval, avec ça devant, ça fait un peu drôle non ?

Pour la mise en page c’est coton…

Et puis, comme le chemin était balisé de crottins relativement frais - à l’odeur on pouvait dater le dernier passage de la tribu -, on s’attendait à les voir surgir en troupe déferlant sur les deux visages pâles, enfin déjà pas mal rouges, assez imprudents pour s’aventurer sur leurs terres.

Eh ben rien. Nibe.

Pas même une plume d’Indien à l’horizon.

Voilà.

Un mystère de plus de ce grand et beau livre sur la Haute Provence Mystérieuse à paraître bientôt chez Tchou éditeur à Paris.

On a poussé plus loin vers l’Ouest encore.

Pour s’apercevoir que les cartes IGN ne sont pas garanties par le gouvernement.

D’ailleurs ils le mettent dans la marge. ‘’Sur place, faire confiance aux renseignements locaux plutôt qu’aux parcours indiqués sur la carte.’’

Rassurant.

Surtout pour ceux qui se baladent, par exemple, entre le Tchad et le Mali.

Les renseignements locaux là-bas…

D’autant que le Tchad, le lac surtout, ça rétrécit à la chaleur de plus en plus…

Or donc, on s’est aperçus que le sentier en question, prévu pour passer dans une zone fortement boisées, à l’ombre donc, faisait une courbe élégante pour aller se promener en pleine savane, voire carrément désertique, pour une cause de nous ignorée.

Pas longtemps car en bordure, barbelés, mirador, murs costauds…

Explication au village : ‘’Ah ouais, c’est à cause de l’émir !’’

Explication : un distingué et enturbanné prince du golfe, - lequel, il y en a entre 3 et 4 mille… -, a acheté une foultitude d’hectares de forêts et de garigues, a entouré le tout d’une ceinture high Tech, et, ignorant sans doute voire sûrement, les us et coutumes de notre civilisation gauloise qui, depuis Poitiers de sinistre mémoire, reconnaît le droit de passage sur les terres même des seigneurs des lieux, a superbement coupé le sifflet aux randonneurs en déplaçant le sentier hors de son royaume.

Et alors ?

Le maire du coin ?

Il n’a rien dit ?

Vous rigolez pas un peu non ?

La France éternelle se doit de protéger la vie et les biens de tous les exilés de la planète non ?

Fussent-ils argentés et même friqués jusqu’au turban ?

Ce sont des hommes que diable !

On a été surpris tout de même.

Vu que le zig a acheté une propriété qui, à vol d’oiseau, n’est pas loin du tout et de nos sites mirlitaires que l’Europe entière nous envie, et des sites nucléaires que la Terre entière voudrait bien avoir.

Dites donc...

Des fois que lui ou ses copains de là-bas voudraient nous faire une vilaine méchanceté un jour ou l’autre…

On va te me le signaler avec une belle lettre anonyme à qui de droit tu vas me voir ça…

D’abord, non, c’est pas de la basse et crasse vengeance.

On fait ça au nom de tous les randonneurs déjà.

Et au nom de la simple logique cartésienne qui nous caractérise en plus.

Dites voire…

Un citoyen habitué à la chaleur et à la sècheresse viendrait se planquer dans un coin bien chaud et bien sec, en prétextant de ces incommodités pour nous faucher un des rares brins de forêt qui nous restent dans notre si belle Provençou, tout simplement parce qu’elle fleure bon la lavande ?

A qui ferez-vous croire cette histoire ?

Alors ?

Un mystère de plus ?

Bon.

Je vais me raser.

Et mettre la table.

A demain.

 

(1) Si vous trouvez pas dans votre dico, prenez l’édition Larousse en six volumes de 1929. C’est la meilleure.

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