50 morts en quatre fois depuis le début de l’année dans des incendies qui se sont déclarés dans des immeubles pourris.
A noter, d’ailleurs, que dans le dernier, la responsabilité, non du sinistre mais de l’immeuble, était conjointe entre Etat, Commune et…Emmaüs.
Toutes institutions et organisations, et surtout excusez du peu la dernière, dont le rôle, la responsabilité, osons le terme, la vocation, est de veiller sinon au confort, ne rêvons pas, du moins à la sécurité, à la vie au moins, des locataires. Nécessiteux qui mieux est.
Eh bien, une fois encore, la fatalité, le Destin hélas…
Et il se trouve, - voyez comme le Hasard n’est-ce pas est cruel, et croyez nous si vous voulez -, que, justement, un schéma d’ensemble était prêt, des discussions avaient déjà eu lieu, un travail d’approche avait démarré, des tables rondes avait été organisées, une concertation élaborée, des plans avaient été mis au net, des démarches avaient été entreprises, des études avaient été lancées, des crédits avaient été débloqués (Ca va tout ça ? On n’en a pas oublié ?) pour que des études soient faites en vue d’une tâche pressante à réaliser et qui aurait, évidemment, évité ces drames affreux dans cet habitat de fortune.
De fortune…il y a des mots qui font mal quelque part.
Bon, ça va, on va où là ?
Quid du ou des responsables des incendies, des morts ?
Evidemment le ou les criminels, dans la mesure où ils ont mis le feu volontairement pour des raisons évidemment peu ragoûtantes, les moindres étant un dérangement grave du ciboulot, la pire, des motivations ou des calculs ténébreux ou insensés que nous n’oserons même pas imaginer.
Mais si le coupable est un crétin qui a fumé dans son lit ou laissé son fourneau allumé à côté de sa réserve de pétrole, ou une couverture chauffante pas chère qui marche trop fort quand on ne le lui demande pas, ou un gastronome dérangé amateur de grillades noctambules ?
Sera-t-il, lui, LE pelé, LE galeux, LE seul responsable de ces atroces sacrifices sur l’autel de la rentabilité en l’honneur du Dieu fric ?
Parce qu’au-delà des lamentations aussi lénifiantes qu’officielles, il ne faudrait tout de même pas oublier que c’est bien le fric qui est derrière tout ça.
Et puis l’échelle des, osons le mot, VALEURS qui sont ou devraient être le ciment de notre rayonnante et humaine civilisation non ?
Au fait, à ce propos, il nous apparaît, soudainement, fort curieux qu’une phrase dite il y a environ un mois par notre président de la République, n’ait été citée par personne.
Vous vous souvenez ?
‘’Lorsqu’il y a le feu à la maison, (mais oui !) a-t-il dit notre président, c’est cela la priorité, pas les détails de confort et de satisfaction quotidienne.’’
Nous n’avons pas une excellente mémoire mais l’essentiel du message était celui-ci :
Lorsque LE grand problème est là, il faut tout mettre en œuvre pour le résoudre et ne pas pinailler et dépenser son argent et ses forces à des préoccupations accessoires et superflues.
En clair, il faut savoir choisir ses priorités.
Ah ! C’est vrai. !
La phrase en question a été dite à propos du réchauffement de la planète…
Donc, elle ne s’applique pas, mais absolument pas, ne saurait en aucun cas s’appliquer, à la pauvreté, à la misère, au désespoir, et, évidemment, à la mort de…de qui ou de quoi au fait ?
D’une cinquantaine de morts à cause d’accidents quasi domestiques et qui arrivent tout le temps ?
Hélas bien sûr.
Mais qu’y faire ?
Il y a tellement d’autres priorités n’est-ce pas ?