Les heureux, que dis-je, les bienheureux les nantis et futurs repus , bénéficiaires des baisses d’impôts, celles qui doivent survenir, par hasard, l’année de la prochaine présidentielle, vont être ceux qui gagnent entre 10.000 et 40.000 euros par an.
Oui oui.
Entre 66.000 frs et 264.000 francs par an !
Des fortunés quoi.
Osons le mot : quasi grands fortunés.
Mensuellement, ces sommes représentent environ entre 5.500 frs et 22.000 frs.
Certes, 22.000 frs par mois permettent à une famille de trois voire quatre personnes (pas 5 car il faudrait y ajouter les allocs), disons de vivre, très modestement.
Mais ni à Paris, ni dans les régions bénies des dieux et des riches, régions ensoleillées comme on peut l’imaginer et où la vie n’est douce que pour ceux qui n’y claquent pas du bec.
Vivre modestement ?
Bon ! Disons de vivoter.
Calculez : à quatre, avec un loyer de 5.000 Frs par mois, en restent 17.000 sur lesquels il faut tout payer.
Et tout cela veut dire beaucoup de choses.
En particulier y compris et surtout le budget voiture, ou voitures, hors Paris et grandes villes, lequel budget est démesuré vu qu’en ruralité profonde, l’on ne peut y jouer les écolos puisque les transports collectifs y sont rares ou absents.
Par délicatesse, nous ne vous dirons pas tout ce qui reste à payer.
TOUT.
Baisse d’impôts donc, pour les heureux nantis à 22.000 Frs par mois, c’est bien la moindre des choses.
Encore qu’avec la baisse pharamineuse d’au moins, je ne sais pas, j’ose…dans les 1.000 Frs par an, cela représente une vraie fortune qui sera engloutie dès la première ‘’folie’’ de la famille, qui n’en reviendra pas de sa suprême chance de bénéficier d’une mesure incroyablement sociale.
Ceci pour la catégorie haute.
Et la basse maintenant ?
Eh bien la basse…
Bon.
D’abord, vous pouvez vivre, vous, avec 5.500 Frs par mois ?
Qui de vous ?
Levez le doigt pour voir !
Bien haut !
Tiens, au Brésil, récemment, des députés du Parti des Travailleurs (PT), ont innové dans ce domaine.
Ils ont décidé de tester la vraie vie des vrais gens.
Et ont accepté de vivre avec les minimums vitaux durant quinze jours un mois, afin de voir, premièrement si c’était possible, et deuxièmement, quel effet cela faisait de se retrouver au bas de l’échelle, avec une vision en contre plongée sur les merveilles de leur démocratie.
De la nôtre aussi, et même de celles de la planète entière.
En effet, cette expérience-là, n’importe quel élu de n’importe quel pays, est fort capable de la faire.
Dans la mesure où il en ont très envie.
Ainsi donc, les Brésiliens ont essayé de vivre dans les méchons en cartons.
Et en manchant com’ des pov’.
Ils ont dit, ensuite, ce qu’ils en pensaient.
Non non non !
Pas du bien on vous assure.
Et ils ont donc décidé de faire un barouf du tonnerre de Brest pour avertir et leurs collègues, et le président Lula, qui savait lui, par expérience personnelle et depuis longtemps, ce qu’il en était.
Avertir aussi l’opinion publique, qui elle aussi sait de quoi il retourne vu que 50 à 70% de la société brésilienne est en passe de vivre ou vit dans des conditions identiques ou peu s’en faut.
Résultat ?
On vous en fera part mais il a fallu créer des commissions, étudier la question, contacter les services idoines, inscrire les questions à poser, trouver les bons partenaires…
Bref. !
Vous avez compris ?
Et puis, il faut dire que le PT a des problèmes pour le moment.
Ils ont acheté des votes pour avoir la majorité…
Chose qu’aucune démocratie au monde ne se permettrait, évidemment.
Pourquoi cette histoire au fait ?
Pour dire que puisque nous en sommes à piquer aux autres pays les solutions qu’elles sont bonnes, pourquoi ne pas piquer celle-ci ?
En faisant mieux même.
En prolongeant l’expérience tout simplement.
Même que les medias passant par là et par hasard, pourraient peut-être faire une photo ou deux non ?
Ne pensez-vous pas qu’une pareille opération, quasi suicide, pourrait être même payante du point de vue électoral ?
Non ?
Trop pipeule ?
Ou pas assez ?
Ou ridicule car manger des clous pendant des mois, ça n’est pas bon pour le bon cholestérol ?
Ca alors.
Avec 5.500 Frs par mois, pourtant, on peut vivre non ?
Ou alors si l’on ne peut pas, et l’on s’en doute un peu pour avoir pas mal testé, nous et certains de nos amis, cette situation quasi byzantine, pourquoi plus d’un million de Français seraient-ils condamnés à s’en contenter ?
On ne va tout de même pas mobiliser jusqu’à la fin des temps l’abbé Pierre et les Restos du Cœur, alors qu’on a sous la main des élus dont les sentiments démocratiques devraient les pousser à partager, au moins de temps à autres, la vie et les malheurs de ceux qui les ont peut-être élus non ?