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Ouacances en Provence...

AAAAhhhh ! Les ouacances….

Finies ?

Oui et non.

On se console.

Comme on peut.

Les ouacances c’est, tout de même, un peu aussi celles d’hiver. Voire les moments de détente du week-end.

Mais aussi tous les petits instants de répit que l’on peut mettre à profit en se disant qu’à partir du moment où l’on peut s’extraire un chouia du Système, à partir du moment où l’on peut par exemple, oh peu de choses, agir de façon  différente, bouger d’une autre manière voire même penser autrement, s’astreindre à faire fonctionner son ou ses neurones par et pour soi et les siens, plutôt que foncer, tête baissée, pour alimenter le Moloch, ça, c’est encore un peu les ouacances.

Il me souvient d’un film où l’on voyait le héros - c’en était vraiment un - qui, au beau milieu d’un extramidable embouteillage du côté de Los Angeles, descendait de sa voiture, laissait les clefs sur le contact, prenait sa veste et ses affaires, et partait, définitivement, guilleret, cheveux aux vent, à pied pour rentrer chez lui, à une quinzaine de kilomètres quand même, en refusant de participer une minute de plus au surplace automobile et sociologique abrutissant.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi ce geste, il a répondu, ‘’Demandez vous d’abord pourquoi tout le monde ne fait pas la même chose…’’

Pourquoi ne dit-on pas non aux absurdités du Système ?

Grande question sur laquelle nous reviendrons souvent à notre manière aussi intelligente qu’habituelle mais, d’abord, un mot encore sur les ouacances, les vraies, que nous avons passées dans le haut Var.

Or donc manants, nous en étions restés au moment où nous avions bravé les grimpettes et les crampes subséquentes à animer nos chevaux métalliques, ci-devant VTT.

Les miennes surtout de crampes : j’ai pas loin d’une trentaine d’années…de plus que l’amour de ma vie qui en a, elle, qu’une quarantaine.

Par contre, elle, n’a pas tellement la pratique du VTT à fleur de guiboles.

Enfin pas autant que moi ;

Je l’aide.

Enfin on s’aide.

Ca marche. Enfin ça roule.

Avec un certain succès, dois-je dire en toute modestie, sinon un succès certain.

Pour y arriver mieux, on alterne.

Le lendemain donc, retour à l’exercice pédibus cum jambis.

Sur un GR encore.

Où nous avons rencontré, comme nous vous l’avions dit, deux charmantes tropéziennes, du moins semblant en venir tout droit, vêtues (si l’on peut dire) de courtitudes aussi extrêmes que rosement vaporeuses, sans chapeau mais en tongs de luxe, crapahutant, en se tortillant, sur des chemins nécessitant chaussures et équipements de montagne.

Par bonheur, pour elles, elles ont bien voulu prendre la tangente descendante après que nous leur ayons démontré ce que signifiaient les courbes de niveau très rapprochées : grimpettes extra sévères, descentes plus raides encore et, probablement l’hosto en bas de la pente.

Après quoi, la nature, humaine s’entend, réservant toujours de curieuses surprises, nous avons aussi croisé une troupe d’une douzaine de volailles genre chicken run.

Toutes en…bikini, et toujours dans les mêmes sentiers muletiers, elles rigolaient comme des folasse.

Tant que le chemin descendait sec il est vrai.

Pour le retour, en grimpée, on les a moins entendues.

On est passés, ensuite, dans un champ de mouches de vaches ou plutôt de vaches de mouches, comme on voudra, dont nous nous sommes libérés en cavalant, comme des dératés, de ces cochoncetés de nuages collants aux oreilles et aux yeux.

On a couru, pédalé ferme, au sens figuré cette fois.

Solution si ça vous arrive : voler plus vite qu’elles en prenant de l’altitude.

Vous ne volez pas ? Faites votre possible.

En descente ça va encore.

Mais en montée, avec le soleil…

Bon.

On a supporté jusqu’au moment où elles ont bien voulu nous lâcher.

Il n’y a pas d’autre moyen.

On a grimpé, grimpé.

Et fini par accéder à un point de vue remarquable, ainsi répertorié sur la carte IGN, d’où nous avions une autre vue, imprenable celle-là, sur le célèbre restaurant souvenirs du coin.

AH ! L’ARTISANAT PROVENCAL !

Intérieur aussi riche d’enseignements que l’extérieur.

Imbattable dans le genre provençal et en fait de souvenirs artisanaux locaux.

Artisanaux mon œil, il est vrai, mais très rigolos à inventorier.

Cartes postales à la lavande, cendriers avec des images de lavande, cigales peintes avec des lavandes, éventails parfum lavande, T-shirts à la lavande, et même pâtés à la lavande. On a goûté, beurk…

Le fin du fin, le pot de chambre miniature, à la lavande bien sûr. Fine allusion à l’odeur qui, que, quoi que,  etc.

Mais le choix était éclectique : cartes postales avec des olives dessus, cendriers avec des olives, cigales aux olives, pâté, bien sûr, aux olives, T-shirts avec des olives imprimées, pas d’éventail au parfum d’olives ou d’huile, mais avec des images d’olives.

Le pot de chambre ?

Aussi oui.

Encore qu’on ne voit pas très bien le rapport avec les olives. Avec les noyaux peut-être,

-Eh, oh ! Ca va pour la scato oui !

-Pardon. Excusez.

Eclectique donc le choix parce qu’on a découvert tous les mêmes machins et encore bien d’autres mais cette fois avec des moutons et d’autres encore avec de montagnes de Provence.

Le pot de… ?

Oh pardon !

Bon !

Comme on ne fume pas, qu’on ne raffole pas des charcutailles qu’on ne craint pas trop la chaleur quand on est à l’ombre et que côté T-shirts et…ailleurs, on est parés, on a cherché autre chose.

On a trouvé.

A Taiwan et à Hong Kong ils ont autant d’imagination que chez nous.

C’est fou ce qu’ils connaissent la Provence et les goûts des touristes qui y viennent.

Et ça arrive par conteneurs entiers.

Couteaux provençaux, tongs provençales, parapluies provençaux, cannes de randonnées provençales, boîtes à musiques provençales, et même sulfures provençales avec neige qui tombe quand on renverse l’objet.

Manière, peut-être, de consoler tous ceux qui déplorent que le réchauffement du climat raréfie les chutes de neige, en Provence en particulier.

On les comprend, d’ailleurs, même si la consolation est bien mince.

Et les objets en question pas jolis.

LA FRANCE GENEREUSE

Bon on s’arrête.

D’autant qu’il a fait une petite rincée.

On en a donc profité pour aller passer un coup de bigorneau à la famille et on a pesté contre les économies de M. Breton qui a laissé le mobilier urbain de France Télécom tomber en quenouille car la porte de la cabine téléphonique ne fermait pas. Depuis trois ans d’ailleurs, car c’était la même en 2003 et elle était déjà cassée.

On s’est donc trempés à moitié.

Le généreux M. Breton, désormais ministre des Finances, pourrait faire des économies ailleurs.

D’autant qu’il fait aussi des économies sur les cartes de téléphone.

Cher la minute.

Ca nous apprendra à ne pas vouloir acheter de portables qui sont si économiques qu’on ne se rend même pas compte à quelle vitesse ils nous vident le porte-monnaie.

Retour à la maison, en passant par une départementale.

Nids de poules et herbe dans des trous.

On a compris.

Vous aussi probablement.

Avec le rachat des autoroutes qui rapportent, les nationales et les départementales qui passent aux régions, et les impôts qui ne reviendront pas suffisamment dans les régions où ils sont ponctionnés, les automobilistes seront de plus en plus affectueusement poussés vers les autoroutes à péages tandis que l’entretien faiblard du réseau général les incitera à ne plus l’utiliser.

Affaire rentable les autoroutes.

Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si c’est Vinci qui reprend.

Vous connaissez un peu ses manières généreuses avec ses clients à Vinci ?

Nous, dans notre ville de la Côte, Hyères pour que vous la connaissiez, on a la pharamineuse chance d’avoir deux parkings qui sont gérés par le groupe.

Généreux ils le sont.

Allegro ma non troppo.

Emplacements réglementairement riquiqui, qui vous permettent de vous faire bigorner votre bagnole par les portières des voisins, tarifs à l’heure, qui vous font la bonne surprise de payer une heure de plus lorsque vous dépassez l’heure précédente d’une minute ou deux, et puis, l’été, augmentation de…20% suivant la sacro-sainte loi du marché qui veut qu’au lieu de baisser les prix lorsqu’on fait le plein de clients, on les augmente pour faire un max de bénèfs.

20% sur un trimestre ça fait tout de même 5% à l’année ! Bravo l’artiste !

Sans oublier les escaliers convenables au premier niveau mais de plus en plus sommaires au fur et à mesure de la descente ou de la montée aux autres, et puis, cerise sur l’auto, on vous offre le parking gratos…le jour de votre anniversaire.

C’est-à-dire le jour où vous n’êtes pas là, ou le jour où vous avez oublié, ou encore où vous aurez été justement vous garer ailleurs.

Généreux on vous dit.

La preuve, c’est eux les acquéreurs des autoroutes qui rapportent.

De façon totalement transparente d’ailleurs.

Veni, vidi,…vinci…

Vous vous souvenez ?

Je suis venu, j’ai vu, et…Vinci a vaincu.

Nous aussi on a vu.

Même si on n’y a rien vu du tout.

Au fait, les parkings en question c’est des parkings de vacances. Chez nous, sur la Côte.

Il faut bien que les touristes payent le sable, la mer et le soleil quand même.

Et que les indigènes, généralement moins argentés, y passent par la même occasion.

C’est grand, c’est beau, c’est généreux la France qu’il disait !

Eh oui !

La démocratie c’est la solidarité avant tout non ?

 Au fait, j’ai sommeil et je vous raconterai la prochaine fois ce que nous avons lu et entendu sur la radio et lu dans le journal de nos vacances.

Ca nous a fait pas mal rigoler aussi.

Allez. Bon dodo. Je me réveille à 5H30 parce que ma moitié va étudier, mon fiston va au lycée (tôt ? Eh oui, les transports publics en campagne c’est le rêve…) et moi, mollement vasouillard et vautré dans mon plume, pour écouter France-Info, la radio qui nous dit rien du tout sur tout.

Ou tout sur rien du tout, c’est vous qui voyez.

 

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