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Civilisation: la faillite nous voici!

Sujet grave ?

Plutôt.

Il nous concerne tous et à court terme ;

Certitude ?

On constate ce phénomène de course à la mort tous les jours.

Encore faut-il prendre le temps de voir et de tâcher de comprendre.

Et puis, en s’essayant ensuite à faire, modestement, quelques projections à partir d’exemples que nous vivons au quotidien.

Sans nous prendre, ni vous prendre, la tête, nous allons vous donner un petit exemple.

Reproductible et reproduit, à l’infini.

L’épouse d’un copain travaille dans une multinationale de la restauration dont les horaires de travail tiennent compte, encore pour un temps on l’espère, des samedis et dimanches destinés, évidemment, à se reposer.

Ouvrons une parenthèse, ne pensez pas que nous avancions ici une énorme évidence.

SEMAINE ANGLAISE

En effet, l’un d’entre nous a connu le temps, pas très lointain, environ 25 à 30 ans, où le fameux week-end s’appelait encore semaine anglaise.

Ce qui signifiait que le repos en question n’était consenti que le samedi après-midi et le dimanche. Point.

Malgré les couinements patronaux qui nous cornaient aux oreilles que cette scandaleuse exigence allait couler l’économie française, voire mondiale, décision a été prise et…l’économie n’en est allée que mieux, les travailleurs et employés y ayant gagné en agrément de vie et en diminution de fatigue, toutes choses qui n’ont fait que contribuer à accroître leur productivité.

Les cols blancs n’ont pas rechigné non plus.

Et moins encore les patrons eux-mêmes qui n’ont pas hésité à piétiner leurs propres opinions puisqu’ils ont profité, comme tout le monde, des week-ends entiers qu’ils refusaient bec et ongles à leurs salariés.

Fermons la parenthèse.

Or, donc, un de nos amis s’est entendu demander, par un responsable de l’entreprise, de venir, très exceptionnellement, travailler un dimanche pour une tâche réellement urgente.

‘’Pas de problème, a dit notre copain, je viens même la journée si nécessaire. Le boulot c’est le boulot. Je récupèrerai après.’’

Et il est venu, quasiment, un après-midi entier.

Chose dite chose faite, mais le lundi, la patronne de la boîte arrive et, première chose, demande un relevé exact du temps de travail réalisé.

‘’Bah, dit le gars, environ un après-midi.’’

‘’Non, non, répond la dame, en heure et en minutes même si les heures ont été commencées.’’

Stupeur de l’autre !

Accepter de venir bosser, toutes affaires cessantes, un après-midi entier, et s’entendre demander le nombre d’heures et de minutes, des fois qu’il aurait la sournoise et coupable intention de voler l’entreprise hein…

Petite précision tout de même: la patronne en question, mariée à un ingénieur conseil qui ‘’pèse’’ 50 à 60.000 Frs mensuels, est, elle, salariée à hauteur d’environ 40.000 Frs par mois.

Pas mauvais non ?

Mais, et c’est là où ça se corse, en plus de son salaire, elle donne des cours en fac, payés aux juste prix, évidemment, mais pour des heures durant lesquelles elle devrait, légalement, être présente à la tête de l’entreprise qu’elle dirige.

Ceci, précision utile, dans l’ignorance totale de la haute direction de ces agissements pour le moins…shocking !

Fastoche en plus.

Etant cadre supérieure, elle n’est contrôlée que par…elle-même mais, au cas où, joignable sur portable partout et à tout instant.

Commode on vous dit.

Les choses et les mots étant ce qu’ils sont, elle vole donc et sa propre boîte et tout le personnel, et contribue à la destruction du système économique entier.

Tout simplement parce que si l’on peut légitimement reprocher aux employés et travailleurs qui, en douce, tirent leur flemme - et l’imagination humaine est d’une étonnante fertilité pour ce qui est de voler, de mentir et de frauder -, la logique veut qu’on ne fasse pas de différence entre le vol des uns et celui des autres.

LA FAILLITE NOUS VOICI !

Tout ceci pour dire que les absences injustifiées pour maladie imaginaire, les départs avant l’heure et les arrivées après, les pauses café de 5 minutes qui en durent dix ou quinze, les discussions sur le dernier épisode de Ko Lanta, les aventures sentimentales qui ont meublé les derniers week-ends ou les récents exploits de ces chères petites têtes blondes qui ont nettoyé le chat dans la machine à laver, coûtent cher aux entreprises mais, en définitive, au système économique entier et ce en raison d’une multiplicité des effets pervers induits.

Argent payé mais travail pas ou mal fait.

Suivez le guide : le gars qui a bien bossé mais qui se sent, à juste titre, pressé comme un citron, n’aura plus souvent aussi envie d’y aller de tout son cœur.

Et puis l’exemple, hein ?

Efficacité de la ‘’bonne gestion’’ patronale ? Double zéro !

Mais elle est indéboulonnable. Pensez, un directeur, un PDG est là parce qu’il est un exemple pour son personnel, pour la société entière.

Exemple ?

Le vol de la patronne, ajouté au salaire qu’à première vue elle ne mérite guère vu son nombre d’heures travaillées, l’ambiance qu’elle crée, et son exemple qui sera évidemment suivi, d’évidente malhonnêteté, l’on ne pense pas que tous ces éléments vont militer en faveur d’une saine compétitivité de la boîte en question.

D’autant que dans cette entreprise, travaillent aussi deux ou trois employé(e)s, passés eux et elles, maîtres dans l’art de ne rien faire en faisant semblant de bosser.

Véritables spécialistes du travail ‘’bien fait’’…en surface, des indisponibilités pour migraine persistantes ou courbatures invérifiables, et utilisation multi polyvalentes et extra familiales de la carte Vitale, sans oublier les rouspétances quotidiennes pour cause de non reconnaissance de leurs grandes capacités à devenir chefs, ils ont fini par dégoûter les cadres d’avoir à leur demander de simplement faire leur boulot.

Résultat, les seuls à être vraiment traqués par les chefs en question sont les travailleurs, les gars et filles les plus honnêtes et les plus capables.

On comprend : il est plus commode pour un petit chef de demander la coopération de ceux qui acceptent toujours, plutôt que celle des rouspéteurs qui râlent tout le temps et les menacent toutes les cinq minutes des foudres des prud’hommes ou des commissions nationales chargées de lutter contre toutes les formes d’exclusions.

Résultat : les bosseurs finissent à l’hôpital et les feignants se promènent.

Et les médecins contrôleurs de la Sécu ?

Vous croyez qu’eux aussi ils vont se tuer au boulot à courser les fraudeurs qui courent plus vite et s’y entendent bien mieux qu’eux à imaginer toutes les combines pour ne pas se faire prendre?

Il est bien plus facile, et nettement moins dangereux, de verbaliser des automobilistes lambda pour dépassement d’horaire aux parcmètres, que de filer le train aux gangsters armés jusqu’aux dents non ?

L’héroïsme, ça eu payé mais c’est bien fini…

 Où voulons-nous en venir ?

Eh bien qu’à force de tirer sur les innocents, les coupables prolifèrent.

Et que ce n’est pas eux qui vont faire avancer la machine.

Le but de la vie c’est, désormais, non pas le travail bien fait mais le fric. Ou alors le travail efficace…uniquement pour le fric.

Rome et Athènes ont fini de la même manière : corruption, prévarication, immoralité, disparition des principes fondateurs, matérialisme dominant, insécurité des victimes et impunité des coupables, abus des classes dirigeantes, copinages…on en passe.

La vie c’est aller vers quelque part.

Pour notre économie, qui sous-tend notre civilisation, la direction c’est la faillite.

Quant au fric amassé qui travaille pour lui-même sans s’investir dans l’appareil de production, il creuse, lui aussi, le trou de l’hémorragie évidente de moyens : d’un côté les capitaux augmentent, mais sans contrepartie productive par les investissements et la relance de la consommation salariale.

Et pour augmenter encore l’hémorragie, les licenciements et la pression sur la partie humaine du Système.

La technologie qui sauve?

Une panne généralisée d’électricité, une recrudescence imparable et imprévue de catastrophes naturelles ou/et provoquées, de graves troubles sociaux inopinés, et le système se ramasse.

On l’a vu avec le pétrole.

Un émir qui s’enrhume et c’est la planète qui a la fièvre.

Il fut un temps où persistaient encore quelques sanctuaires. Des régions préservées où il était possible d’aller se réfugier par mauvais temps généralisé.

Aujourd’hui, rien de tel.

Même les steppes quasi désertes des nord, des sud, des altitudes ou des déserts extrêmes ne sont pas à l’abri. De la pollution, par exemple, ou des retombées nucléaires mais aussi sociales, économiques ou autres.

La civilisation près de la faillite à cause de la malhonnêteté de la patronne ou des employés dont on vous cause ?

Vous savez, un cancer commence toujours par un petit machin que l’on néglige.

Le premier âne venu sait cela.

Peut-être manquons-nous même de ces ânes-là pour nous en convaincre.

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