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SNCM: le GIGN sauve les fonds de pension?

Dans les medias et, partant, dans l’esprit du grand public qui n’a plus guère que ça pour se faire une idée de tout et du reste, la SNCM jouit d’une image qui va de déplorable à flatteuse.

C’est dire, la justesse d’analyse et le sérieux de la ‘’mission’’ informatrice des medias, et le désarroi, voire la pagaille intellectuelle dans laquelle patauge ledit grand public.

Il faut dire, également, que les expériences des passagers de la ligne Continent-Ile ont, elles aussi, ont été jugées par eux sur une échelle allant de la satisfaction totale, à la colère noire face, soit aux attentions prodiguées aux uns qui savaient, semble-t-il, se concilier les bonnes grâces des membres insulaires des équipages, soit estimaient suffisant d’avoir acquis, en même temps que leur billet, le droit aux attentions de façon strictement identique, quelle que soit leur accent, leur provenance voire l’épaisseur de leurs pourboires.

Inventions ?

Calomnies ?

On pourrait vous en raconter quelques uns de croustillantes qui démontrent, vite fait, qu’aller en Corse et en revenir en simple touriste, vous apprend tout aussi rapidement ce que diplomatie et prudence veulent dire, à l’égard des particularités insulaires.

VAISSEAUX PIRATES

Ceci dit, la manière dont cette affaire se termine est navrante.

Certes, dans un contexte de bazardage des bijoux de famille de la République Française et de modernisation démolition du droit du travail, il fallait bien s’attendre qu’un jour la SNCM finisse par y passer aussi.

Sauf à transformer les bateaux de la compagnie en vaisseaux pirates,- pardon, corsaires au service de l’indépendance corsoises - avec équipages bravant fièrement la Royale, en hissant le drapeau noir.

Enfin le drapeau à tête de Maure vous l’aurez compris.

C’est ce qui a bien failli d’arriver, d’ailleurs.

Car, stricto sensu, (1) l’acte commis par les révoltés du ‘’Paoli’’ (2) est, simplement, un acte de piraterie.

Ce qui lui vaudrait ou aurait valu, à une époque pas si lointaine, la pendaison à la grande vergue ou, puisqu’il n’y en a plus, au plus haut mât de charge du ferri. Pardon du ferry.

Les lois républicaines étant passées par là, la pendaison a été remplacée par 20 ans de taule.

Pas terrible mais tout de même un peu mieux, surtout avec les remises de peine et les manifs des indépendanto-nationalistes.

Bref : la suite de l’histoire va, on l’espère, susciter une enquête parlementaire qui permettra de mettre au jour un certain nombre d’erreurs, d’errances, de gourances absolues, de compétences douteuses, mais, peut-être aussi, de gaspillages, de bricolages, de magouilles et de disparitions subreptices de financements évanouis sous d’autres cieux ou dans d’autres banques.

C’est en tous cas ce que les premières déclarations des syndiqués ont laissé entendre.

Certes, si l’on en arrive à un déballage sordide, il y a fort à croire qu’entre gens raisonnables, l’on trouvera toujours un arrangement qui, faute de satisfaire le grand public cité plus haut, rendra la paix de l’âme même aux nationalistes les plus fervents.

Aux frais du contribuable une fois encore.

Du moins pour cette affaire là.

ARMEE FRANCAISE A L’ AIDE DES US

Il reste, tout de même que le dénouement militaro-gendarmesque de la mutinerie a revêtu un aspect pour le moins étonnant.

Voire abracadabrantesque, au plant politico-économique.

En effet, c’est bien le GIGN et les commandos de la Marine Nationale qui ont investi le bateau, de manière, d’ailleurs, pour le moins stupéfiante quant à la vitesse et à la précision ?

Il est vrai qu’ils n’avaient pas affaire à des terroristes armés jusqu’aux dents, mais à de simples marins, certes corses, mais, tout de même, prêts à les accueillir un verre à la main et à discuter.

Ceci non pour minimiser cet ‘’exploit’’, on connaît bien le GIGN et les commandos pour savoir leur capacité à dénouer des confits autrement plus dangereux (3), mais pour estimer curieux, pour le moins, cette aide apportée par nos gendarmes nationaux, au capitalisme international, américain de surcroît.

En effet, nos soldats français sont bien intervenus contre des Français qui voulaient empêcher les biens de notre République d’être acquis pour une misère par un fonds de pension américain non ?

Un acte qu’on pourrait estimer plus proche d’un tour de passe-passe financier, d’une magouille camouflée, voire d’un vol dissimulé que d’une transaction bien honnête non ?

Si l’on s’en réfère aux récents et nombreux appels et rappels politiques à un gaullisme pur et dur, caractérisé par le refus du Général de voir la ‘’politique faite à la corbeille’’ et son anti-américanisme pas primaire car, mieux que quiconque, ils connaissait ces zèbres-là, l’on ne peut que déplorer que nos autorités aient, quelque part, trahi le gaullisme dont elles se réclament toutes.

Le GIGN et la Marine Nationale volant au secours du capitalisme US envahissant la France, jusqu’en Corse ?

La fine fleur de l’armée française au secours du fric américain ?

La Fayette au secours !

Ils sont devenus fous !

Enfin !

Les gendarmes français sauvant les fonds de pension amerlos.

On attend avec impatience le peintre inspiré qui exécutera ce bien beau tableau allégorique digne de figurer dans le hall d’honneur de la Bourse de Wall Street..

 

(1) C’est du latin pas du corse.

(2) Le Pascal, pas le Stéphane de France Inter.

(3) Il y a quelques années, j’avais effectué un reportage à Antibes où les hommes du GIGN s’entraînaient, sous les ordres du lieutenant (à l’époque) Barril. Avant ses petits problèmes avec la justice. Ce qui m’avait, heureusement, étonné, c’est qu’un des points forts du travail qui leur était enseigné était l’apprentissage à…ne pas tirer. Ou à ne tirer qu’en cas de danger mortel pour les otages, d’abord, puis, ensuite, pour eux-mêmes et encore dans des conditions extrêmes. Pas mal non ? A mettre en parallèle avec les méthodes de quelques Rambo actuels de certaines polices municipales, qui défouraillent à tout va, plus souvent contre les voleurs de poules que des tueurs de haut vol.

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