Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

TAPIE: quelle réussite ! ?

Il a bonne mine Nanard.

Lui qui se targue de n’avoir qu’une instruction très peuple, il aurait, justement, dû savoir que le peuple en question supplée à ses manques éducationnels de haute volée, par un bon sens générateur de formules du genre ‘’Tel est pris qui croyait prendre’’.

C’est ce qu’on appelle la sagesse des nations.

D’autant qu’une telle formule en côtoie une autre qui rappelle aussi que ‘’A malin, malin et demi’’…

Et quand on dit malin, on laisse à votre sagacité et à votre bon sens le soin d’explorer toutes les options disponibles avec la formule.

Exemples : ‘’Petit malin deviendra grand…si on le laisse faire’’, ou ‘‘Un grand futé trouvera toujours plus grand que lui’’ ou encore mais en nettement plus sérieux :’’Qui donne aux petits prête à Dieu’’.

Ce qui sous-entend que celui qui prend au petit, ou ne lui donne pas ce qu’il devrait, aurait intérêt à se méfier.

Dieu, si l’on y croit et peut-être même si on l’ignore, risque de vous rattraper un jour ou l’autre.

En l’occurrence, le dieu des hommes porte une toge, celle de la justice.

SAUVEUR DE L’ENTREPRISE

Pourquoi ces rappels gênants de faits dont l’origine se perd dans les replis de cette mémoire entrepreneuriale ?

Tout simplement parce que Bernard fut le chouchou de François Mitterrand, pour des raisons quelque peu étonnantes, mais compréhensibles vu les personnages concernés et le contexte dans lequel ils évoluaient.

A l’époque, flottait dans l’air comme un parfum de prise en main coopérative des destinées de l’économie gauloise…en attendant le futur inventaire…et les prochaines et miraculeuses conversions au néolibéralisme.

Epoque, personnages et parfum valent, tous, la peine d’être autant que possible, démystifiés voire démythifiés.

Car ce très bref ministre...socialiste (mais si mais si) fut installé aux plus hautes fonctions, pour prendre soin des électorats de banlieues qui commençaient sérieusement à faire parler d’elles.

Bernard, enfant du peuple disposant à la fois d’une gouaille racoleuse et

d’une réputation de self made man et entrepreneur gagnant ayant gardé ses attaches populaires, tombait à pic pour régler les problèmes posés aux villes par les habitants des zones plutôt oubliées...qui semblent n’avoir pas gardé un souvenir impérissable de l’action ministérielle du sauveur de l’OM.

On oubliait alors, de bien curieuse manière, que notre sauveur avait, d’encore plus curieuse façon pour le moins, sauvé Manufrance en déconfiture pour lui éviter la faillite.

Disait-il.

Le chevalier blanc, accueilli, déjà, comme LE sauveur, ‘’sauva’’ donc l’entreprise en vendant les actifs de la bonne vieille Manufacture d’Armes et Cycles de Saint Etienne, le personnel étant prié, faute de locaux et d’outil de travail, d’aller voir ailleurs, ou de jouir de somptueuses retraites, voire des extraordinaires largesses des allocs chômage de l’époque.

Byzance ou presque.

Bénèf pour qui ?

Pour Bernard, tout d’abord, qui y gagna, en plus de ses raisonnables émoluments pour services rendus, l’auréole de sauveur d’entreprises et de l’économie française réunies, et racheta ainsi d’autres sociétés en promettant au moins leur survie, voire leur prospérité à venir et celle des employés, appelés à être promus autant socialement que financièrement, ce qui revient au même.

Résultat ?

Des succès, estiment ses supporters qui restent silencieux quand on leur demande pourquoi la recette magique de Bernard n’a pas été appliquée partout en France aux entreprises en difficultés.

Car des déçus il y en eut pas mal aussi.

Puis des hoquets majeurs de la météorique réussite économique du sieur Tapie.

Il ne connaissait pas, ou avait oublié, les adages cités plus haut.

Le monde de la finance n’est peuplé que de requins qui ne se mangent pas entre eux…tant qu’ils ne le peuvent pas.

Dans ce monde là, les petits n’y mangent pas les gros, jusqu’au jour où ils deviennent plus gros à leur tour.

Bernard Tapie n’avait pas la taille.

Ses démêlés sportifs suivirent.

Puis ceux avec la justice qu’il accusa, implicitement d’être ‘’de classe’’, classe qu’il n’avait pas su ou pu intégrer.

Elle le lui fit savoir.

De toutes manières, devenu inéligible, puis condamné et ayant perdu pas mal de cet argent gagné de façons très diverses, il a été réduit à vivre d’expédients d’un genre très particulier : tous très confortables.

Tout cela avec, il faut le rappeler, la bénédiction des medias qui lui servaient la soupe au beau temps de sa réussite.

Certes, il se donnait des airs de rebelle au Système, de soldat immaculé donnant des leçons et guerroyant contre l’hydre capitaliste.

Et n’oubliait pas de prendre le peuple à témoin de son louable combat pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

Certes !

Sauf que si ce combat avait des airs médiatiquement crédibles, le combattant n’omettait pas de profiter des avantages du Système qu’il disait vouloir détruire.

Allez.

Une forte pensée populaire pour la route ?

‘’On peut mentir à tout le monde un temps, ou a peu de monde longtemps. Mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps.’’

Et puis une autre encore, avec l’accent provençal c’est encore plus rigolo:

‘’Les grangs mengteurs ils doiveu tavoireu une grandeu mémoireu’’.

Se révèlent-elles exactes, mises en pratique, ces pensées, sont-elles vérifiées, authentifiées, dans la vie de tous les jours ?

Evidemment non.

Sagesse des nations et économie quotidienne ne sont pas du même monde.

Mensonge, vol, tromperie et avidité dureront longtemps encore et s’il est une chose que la réalité ne démentira jamais, c’est bien que ‘’la malhonnêteté rire des riches, pleurs des pauvres.’’

Ce qui nous ramène à une pensée, une de plus, bien ancienne celle-là, et qui nous interpellerait tous les jours, si nous la connaissions :

‘’J’ai vu des princes, les pieds nus dans la poussière et des domestiques montés sur des chevaux.’’

De qui cette formule ?

De la Bible, et du roi Salomon, plus précisément, qui s’y connaissait en matière de fortune et de pauvreté, de bassesse et de grandeur.

Mais bon !

C’était juste pour dire.

Au fait, des Tapie il y en a toujours et encore, plein partout.

Mais ceux-là ont réussi.

Quant aux grugés, aux amers et aux déçus qui ont fait et font les frais des ces malins petits et grands, - puisqu’il faut bien faire fortune aux dépens de quelqu’un -, ceux-là, on ne les compte plus.

Une dernière preuve : Nanard va se voir verser 135 millions d’euros par l’Etat et la CRD, qui ont soldé la gabegie du Crédit Lyonnais, avec l’argent du contribuable.

Mais au bénéfice de quidams auxquels le Justice, cette fois ne s’intéressera pas.

On se demande pourquoi.

Et vous savez qui va payer ces 135 millions d’euros, on suppose ?

Ben oui !

Les mêmes !

Une fois encore !

Facile !

Il n’y a qu’à mettre la main à la poche.

La nôtre !

Les commentaires sont fermés.