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Séisme au Pakistan: et chez nous?

40.000 morts….

60.000…

Plus ?

On ne saura jamais combien de morts, combien de disparus, ce qui revient au même, auront payé de leur vie l’impéritie de leurs dirigeants.

Rien de nouveau sous le soleil.

Rien de nouveau chez eux, comme chez nous, rien de nouveau jamais, jamais, jamais.

Même les journalistes locaux en font beaucoup pour dédouaner leurs dirigeants dont la responsabilité est pourtant aveuglante.

Là encore, comme partout ailleurs.

Ainsi, si le Daily News de Lahore souligne à l’encre rouge que le gouvernement n’a pas fait tout ce qui aurait pu s’imaginer, même s’il n’a pas fait les choses de manière à déplorer que zéro victime, il n’en a pas moins fait de louables efforts.

Donc, on le loue.

L’ennui est qu’en matière de séismes, en particulier, les lacunes sont bien plus visibles qu’en d’autres domaines.

En effet, comme pour des catastrophes aériennes, lorsqu’il y a accident, le bilan est catastrophique.

40.000 voire 60.000 avons-nous dit.

Qui s’en soucie ?

Qui s’est soucié des 200.000, 300.000 morts des grands séismes chinois des décennies passées.

On ne sait même plus les dates…

Il est malheureux qu’ici comme ailleurs, la vie humaine ne se mesure désormais qu’en termes froidement mathématiques.

Et pas qu’un peu.

Voir la facilité avec laquelle les bilans sont établis, 10.000, 20.000,…

Et pourquoi pas 100.000, un million, un milliard aussi…?

Et puis, dans la bouche et sous la plume des journalistes de chez nous, blanc, riches, intelligents, civilisés, bien au chaud dans leur fauteuils, les milliers de morts basanés, pauvres, pas très malins et quasi sauvages, ne pèsent pas lourd.

En tous cas ne se traduisent pas tellement en chiffres de ventes et d’audience.

Triste, navrante, affligeante, honteuse indifférence des medias si promptes à commenter les histoires sentimentales (pour rester correct) de nos têtes couronnées à nous, politiques et économiques.

Pensez donc, 24 pages d’images de choc et de mots de poids sur le mariage de fifille. Pardon, de FIFILLE A SON SUPER PAPA…

ET LA MAFIA ?

Cela dit, les autorités locales ont, quoique leurs thuriféraires en disent, une part énorme de responsabilités.

Certes, le dernier séisme de la région date de 1935.

Néanmoins, le secteur, situé sur un croisement des plaques tectoniques en mouvement, surtout depuis que l’himalayenne s’est remise à bouger, est notoirement dangereux.

Et les tremblements de terre proches, iraniens, turcs et indiens, ne laissent aucun doute sur les mesures à prendre.

Mesures préventives s’entend.

Exemple : après les séismes destructeurs des années 20 à 50, en Sicile, malgré et à cause de la Mafia, les habitants ont attendu longtemps que les bâtiments soient, enfin, construits en respectant les normes anti-sismiques.

Treillis de béton, amortisseurs divers, murs de sécurité, bref, la technique sait et peut tout faire.

Seuls les hommes ne veulent pas.

Bref !

Quand la Mafia a pu y trouver son compte, les constructions ont quand même suivi.

Espérons, d’ailleurs, que le béton aura été confectionné et mis en oeuvre suivant les normes, lui aussi.

Les construction idoines ont donc été réalisées.

Pas partout.

Très compliqué, trop coûteux, difficiles à contrôler, peu nombreuses donc.

Toute la Sicile est loin d’être prête au prochain séisme qui surviendra.

Mathématiquement et obligatoirement.

Là comme à Naples d’ailleurs.

La Terre n’attend pas, du moins pas suivant nos pendules à nous.

Et puis, passée la catastrophe, passée la trouille et les bonnes résolutions.

Et les medias ont d’autres évènements à commenter, d’autres drames à déplorer, d’autres nouvelles gloires à encenser.

Alors, les séismes pakistanais…

Du moment, d’ailleurs, que les gouvernements locaux ne font pas tout ce qu’il faudrait.

Voire même qu’ils ne font pas grand’chose si ce n’est de s’armer en nucléaire pour taper sur les Indiens qui font de même à leur égard, en se disputant comme des chiffonniers pour quelques milliers de kilomètres carrés du Cashmere…

Après tout, 40.000 bouches à nourrir en moins…

ET CHEZ NOUS ?

Chez nous ?

Il y a trente ans environ, (ça y est ça lui reprend à pépé de raconter ses aventures de Tintin au Congo), il y a vingt ans, donc, cessez de m’interrompre je reprends, dans le cadre d’un papier sur la tectonique des plaques, j’ai rencontré un chercheur du CNRS de Marseille, qui avait mis au point des amortisseurs de séismes, tout bêtes mais bigrement bien pensés.

Imaginez : une plaque d’acier de un mètre par un mètre et de 3 à 4 centimètres d’épaisseur, soudée à une couche de 5 à 10 centimètres de caoutchouc synthétique, laquelle est soudée à une autre plaque, qui est soudée à une autre couche, et ainsi de suite sur 50 cms, mais jusqu’à 80 cms voire un mètre..

La partie supérieure est boulonnée sur les fondations de l’immeuble, la partie inférieure dans les fondations.

Séisme ?

Les amortisseurs tremblotent tant qu’ils peuvent mais…ils amortissent.

L’immeuble ne bouge quasiment pas, même dans des forces 7 à 8, voire plus !

Génial non ?

D’autant que fabriqués en cadence industrielle, ils n’augmentient le coût de la construction que de 2 à 8%, au grand maximum.

Breveté, bien sûr, on aurait pu penser que les autorités françaises en auraient acheté tout plein et imposé l’usage aux endroits séismiques français.

Pyrénées, région auvergnate, alsacienne, savoyarde et niçoise par exemple.

Non qu’il y ait un séisme tous les mois mais il y en a eu.

Et à l’échelle terrestre, il y en aura encore d’autres.

Que pensez-vous qu’il arriva ?

En France, il n’y a en a nulle part. Ou quasiment.

Sous les centrales nucléaires ?

Surtout dans ce coin là ?

On l’a dit mais je n’y ai pas été voir.

Par contre, les Japonais en ont acheté.

Plein.

Et ça marche !

Voili voilà.

Vous voulez la meilleure ?

Y A RIEN A VOIR

Dans la foulée, j’avais planché également sur le tremblement de terre, pardon, LE tremblement de terre de 1909 dans la région de…Cadarache ( eh oui !) et qui avait fait, officiellement, 44 morts.

J’avais cherché des documents détaillés sur la chose et m’étais adressé à Alain Bombard, aujourd’hui décédé, qui s’y intéressait aussi à l’époque et avait consulté des archives fort instructives sur les conditions de l’accident, et de ce qui s’en était suivi au plan es bilans et des mesures préventives officielles.

Il m’a indiqué une source à laquelle je me suis adressé.

Laquelle m’a fait traînasser des mois avant de me recevoir…pour me dire qu’il n’y avait rien là-dessus…

Rappelant Bombard pour lui confier ma déconvenue, il m’a dit:’’Curieux ça, moi aussi j’ai voulu de nouveau consulter ces mêmes archives et je n’ai plus rien trouvé.’’

Du Xi-files ?

Pas du tout.

Je vous le donne comme je l’ai vécu.

Le plus meilleur est pour la fin.

J’ai consulté aussi Haroun Tazieff dans sa splendide retraite de l’île St Louis. Une charpente mirifique dans son immense sous les toits.

Et je lui ai parlé de ma région, le Sud Est.

Parmi les enseignements qu’il a tirés de sa connaissance du problème et de la région, il m’a dit, clairement : ‘’Si la région de Nice subit un séisme majeur en pleine nuit, c’est un million de morts !’’

Pourquoi ?

Rien ou presque, n’est construit suivant les normes anti sismiques.

J’ai fait mon papier.

Et j’y ai mis ça.

Le secrétaire de rédaction à lunettes m’a appelé pour me dire : ‘’T’es pas fou non ? Si tu écris ça, tous les immobiliers, tous les maires et tous les gens du coin vont prendre la colère ou la fuite. Change moi vite ce truc.’’

J’ai dit non.

Ca a duré un mois avant que mon papier sur la tectonique des plaques - pensez c’était il y a trente ans - ne paraisse, amputé n’importe comment d’ailleurs, du passage litigieux.

N’importe comment car je m’étais arrangé pour que les ciseaux de la censure s’emberlificotent dans un texte difficile à contourner sous peine de devenir incompréhensible.

C’est justement ce qui arriva.

Plutôt que de mécontenter les gugusses qui nous gouvernent, mieux valait ne rien dire.

Voilà !

Fatigué de lire ?

Moi je le suis de toujours me répéter sans résultat.

Bon.

Prenez en votre parti.

Je ne vais pas m’arrêter pour autant.

Bon, c'est pas tout ça.

Je vais acheter mes fraises au marché paysan.

S'il en reste car je suis un peu charrette.

Salut. 

 

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