Drôle de zig cet Hugo Chavez.
Issu du peuple, vraiment de tout en bas, il est devenu parachutiste, après être entré dans l’armée, probablement parce que dans cette militairement exotique Amérique du sud, c’est très souvent, la seule manière de manger convenablement.
Puis, il est entré en politique.
Parce que…bis.
Manger certes, mais plus que les autres aussi.
Car, en uniforme, dans cette même Amérique du sud, c’est une bonne manière de s’imposer dans un marigot de gros mangeurs, assiégés par le grouillement de ceux qui veulent manger à leur place.
Bingo : le pétrole s’est mis à couler au Vénézuela.
Bingo mais problèmes.
D’abord parce que notre parachuté du petit peuple a été fricoter avec un autre, un Cubain du même calibre mais au pratiques autrement plus contestables.
De quoi mettre en émoi le petit monde des producteurs, vendeurs, acheteurs et trafiquants du pétrole pour qui le petit peuple n’est digne d’intérêt que dans la mesure où il paye cher ce qui coûte bien moins à lui vendre.
Et puis, si les pétrodollars ont commencé à sérieusement alimenter le budget national, ils ont accru, aussi, l’avidité, non de ceux qui n’ont rien à manger, mais, bien plus, de ceux qui mangent déjà bien mais en veulent toujours plus.
Parmi eux, non seulement les notables du pays, mais également les sociétés pétrolières internationales, elles le sont toutes, dotées d’un odorat d’une délicatesse que l’on ne retrouve évidemment pas dans les méthodes qu’elles emploient pour s’assurer la maîtrise du si cher objet de leurs désirs jamais assouvis.
Coïncidence heureuse : ces mêmes méthodes sont celles des notables en question qui, écartés de ces richesses auxquelles leur rang leur donne, paraît-il, naturellement droit, ne sauraient s’avouer vaincus.
Et ont tout fait, depuis lors, pour évincer le parachutiste à qui, tout de même, la formation au combat rapproché à donné des armes pour se mesurer à ses ennemis sur un terrain où n’ont pas court les bons sentiments, démocratiques ou pas.
POUR HUGO DE LA PART DE VICTOR
Tout a, pourtant, été essayé contre lui.
Ou presque.
Jusqu’au soulèvement populaire, soulèvement tellement populaire et spontané, qu’il n’a pas réussi à convaincre un peuple, pris à la fois à témoin et en otage, et qui n’a pas suivi mais conforté Hugo Chavez dans sa situation et sa présidence.
Au grand dam, donc, des notables et de leurs amis américains du Nord qui, une fois de plus, comme de coutume, ont montré les dents et afuté leurs armes, prêts à intervenir, voire à en découdre, pénétrés qu’ils sont de représenter les forces du Bien contre celles du Mal, lequel peut être défini comme toute personne ou organisation menaçant l’american way of life.
Simple non ?
Mais pourquoi faire compliqué alors que la simplicité biblique est bien plus claire à faire comprendre.
Biblique ?
Justement.
Les forces du Bien s’y réfèrent.
Donc, elles vont gagner !
Comment ?
Certes, le Vénézuéla n’est pas l’Irak, mais le Chili, l’Argentine, le Panama, et toutes les autres républiques sud américaines surtout celles que l’on dit bananières pour cause de mainmise sur les productions fruitières par General fruits, toutes ces contrées ne l’étaient pas non plus.
Et ces pays ont du subir la lex et la pax americana.
Il est vrai qu’ils avaient ‘’l’avantage’’ de se trouver à proximité des Etats-Unis, et de bénéficier d’une présence séculaire de leurs conseillers et amis, très occupés à maintenir sous leur coupe un continent qui, après tout, était géographiquement le leur et de veiller à des intérêts qui étaient, partout, les leurs aussi.
Ces conditions sont toujours réunies.
Et l’appétit américain est, lui, de plus en plus aiguisé.
Quant au pouvoir qui vient du peuple, Hugo Chavez, le parachutiste président devrait tout de même se méfier.
« Le peuple est un troupeau imbécile. Tantôt stupidement patient, tantôt férocement révolté. On lui dit ‘’ Amuse toi’’, et il s’amuse. On lui dit ‘‘Va te battre avec le voisin’’, et il le fait. On lui dit ‘’Vote pour l’empereur’’, il vote pour l’empereur. On lui dit ‘’Vote pour la République’’, et il vote pour la République. »
De qui cette pensée ?
De Hugo.
Victor.
Dans ‘’l’Année terrible’’.