La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat va, paraît-il, être toilettée.

Remaniée.

Dans quel sens ?

Il emblerait qu’il y ait du souci à se faire.

Déjà dans certaines banlieues qui ne sont pas, du moins pas encore et pas toutes, acquises aux islamistes, d’aucuns s’inquiètent.

C’est, en tous cas, ce que certaines associations, de banlieues justement, nous apprennent en nous confiant leurs préoccupations à propos d’une certaine sacralisation possible et prochaine de la religion, des religions.

Sacralisation passant par la reconnaissance officielle de leur existence mais surtout par une aide, évidente ou subreptice, qui leur permettra d’asseoir un peu plus un pouvoir qu’elles ont déjà sur les esprits et les corps.

12% D’IMPOTS POUR L’EGLISE CATHOLIQUE

Le danger n’est pas mince.

Si certains commentateurs s’inquiètent déjà de l’accroissement de l’influence de l’enseignement coranique, ils semblent ignorer son pendant catholique.

Et notamment, en plus, les incroyables subventions dont bénéficie cet enseignement confessionnel en France.

Incroyables et en contradiction évidente - mais pour qui ? – avec l’esprit de la Constitution qui se veut ou plutôt qui se prétend, laïque.

En effet, que dire de ces 12% d’impôts, ponctionnés, et de force évidemment, sur nos contributions, et qui vont directement ou indirectement, à l’église catholique sous formes diverses, aides aux associations, à l’enseignement, à l’entretien des bâtiments etc ?

Qu’en serait-il si l’Etat n’était pas laïque ?

En Allemagne, où l’état est, lui aussi, laïque, il existe un impôt au profit de la religion.

Toutefois, il est, toute de même, possible d’y échapper en en faisant la déclaration en renonçant à toute appartenance religieuse.

En France, mère de la Révolution laïque paraît-il, pas question d’échapper à l’impôt au profit de la religion.

Il est perçu par l’Etat et est si bien caché que personne n’en parle !

Vous avez dit laïcité ?

Nous avons ‘’quelque chose’’ contre la religion, contre les religions ?

Pas du tout.

Mais si la religion existe, qu’elle subvienne elle-même à ses propres besoins.

Si elle n’y arrive pas, c’est bien qu’elle ne satisfait spirituellement pas ses propres fidèles.(1)

Donc qu’elle leur est inutile.

Donc que l’Etat n’a pas à leur venir en aide, aide qui, de toutes manières et en théorie du moins, est interdite par la Constitution.

Le système actuel montre donc son hypocrisie : les catholiques ne mettent pas ou très peu la main, à la poche car ils savent bien que l’Etat est là pour faire vivre leur religion voire boucher les trous de son budget.

Est-ce cela la vraie foi ?

Est-ce cela la responsabilisation des hommes face à leurs devoirs religieux ou pas ?

Des parents eux-mêmes à l’égard de leurs devoirs d’éducation, religieuse comprise et à leurs frais, de leur progéniture ?

Incroyable système, soi disant républicain et soi disant laïque, qui perçoit des impôts de protestants, d’orthodoxes ou de juifs et de musulmans voire d’athées et les donne aux catholiques !

L’AIDE DE VICHY

Quant à la religion musulmane, la seconde de France paraît-il si l’on s’en réfère au nombre d’adeptes, elle aurait bien tort de ne pas demander, voire exiger, les mêmes avantages que sa grande sœur.

Ne serait-ce pas, dès lors, du simple racisme que de les lui refuser ?

S’engager dans une réforme des lois sur les rapports, sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, d’accord.

Mais dans un sens plus rigoureux, vu les errements dans lesquels la République s’est engagée.

A la suite, d’ailleurs, de l’Etat Vichyssois qui, en 39-45, avait rendu aux congrégations, bien des choses que les lois Combes lui avaient enlevées.

Dernière inquiétude.

Ce pouvoir qui risque d’être renforcé par le fameux et vertueux ‘’toilettage’’ de la loi de 1905, à quoi va-t-il servir ?

Vers quels effets pervers va-t-on risquer de se diriger ?

Sous prétexte, légitime en partie, d’un retour aux principes moraux fondateurs de notre société, va-t-on revenir à la religion, aux religions d’Etat ?

En tous cas inutile de s’illusionner sur l’usage qui sera fait de l’emprise en question.

La lutte, ouverte ou cachée, entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel ne va pas cesser.

Qui va commander aux hommes ?

Qui va dire le Bien et le Mal ?

Qui gagnera ?

Patience…

(1). Tiens, une fois de plus, les Témoins de Jéhovah, excusez cette ultime grossièreté, se subventionnent eux-mêmes. En clair, ils comptent uniquement sur les dons de leurs propres ouailles. Et même pas sur une dîme que ne pratiquent que certains évangélistes. Ils se débrouillent, ne sont pas subventionnés et...on veut les imposer sur les dons de leurs fidèles par le biais d’un  procès actuellement en cour européenne. Un comble !