Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe: qui paye?

Ca y est !

Il y a quelques jours, Tony Blair est arrivé à ses fins.

Enfin presque.

Il a accepté que les subsides européens dont bénéficie l’UK ne soient pas relevés en échange d’une…stabilité absolue de sa contribution.

Et non d’un supposé sacrifice d’une dizaine de milliards, excusez du peu, dont on parlé certains commentateurs légèrement complaisants à l’égard de l’ultralibéralisme triomphant, voire rampant, dans l’Hexagone.

L’EUROPE A 80 ?

Toujours est-il que les pays qui voulaient verser un peu moins au pot européen, ont obtenu satisfaction.

Relative, il est vrai.

Ce qui permet, quand même, aux plus gros bénéficiaires des subventions de la PAC de dormir comme d’habitude.

Tranquilles.

Les pays qui, eux, voulaient un peu plus, auront également obtenu ce qu’ils voulaient. En revenant, il est vrai, un peu sur leurs demandes.

Bref, tout le monde il est content.

Pour le moment.

D’autant qu’à y bien regarder, le résultat de cette bataille de chiffonniers que nous nourrissons de nos impôts montre bien de quoi est fait l’ardent esprit de cohésion qui doit, ou devrait, animer les 25 et bientôt 27...

En attendant les 35, d’ailleurs et, pourquoi pas 70 ou 80 puisqu’en fin de compte, il faudrait peut-être bien ne pas oublier que l’esprit européen originel avait, théoriquement, pour but, de faire prendre conscience aux français, allemands, belges, luxembourgeois mais aussi néerlandais, polonais, bulgare et autres hongrois, qu’ils étaient tous, comme c’est curieux, des humains et qu’il serait peut-être temps, pour tous les habitants de la planète, de se rendre enfin compte qu’ils sont, avant tout, citoyens du monde.

Humains quoi !

Ceci dit, l’idée première était très morale.

Voire moralisatrice, tout en empruntant, il est vrai, des chemins économiques. On ne prend pas les mouches avec du vinaigre.

Néanmoins, il serait utile, là encore, d’éviter de s’embourber dans une regrettable confusion entre cette idée morale, cet idéal humain de fraternité universelle tant attendue, et les fondations purement mercantiles qui finissent par montrer le bout de leur nez, puis leur visage entier, un jour ou l’autre.

Et de façon pas toujours égoïstes mais tout simplement pragmatique.

Humaine aussi tiens donc.

Tristement cette fois.

LES RICHES DOIVENT DONNER AUX PAUVRES

Ainsi l’Europe s’est construite sur l’idée force de la disparition des frontières et des droits de douanes, ferment idéal d’une fraternité européenne délivrée des appétits guerriers, et sur laquelle allait croître et embellir une prospérité tant attendue par des générations ayant connu les années misère, les espoirs déçus des années 30, la guerre et les privations (1).

Les chefs européens en décidèrent donc.

Et c’est donc parti.

Mais, durant les trente glorieuses, personne n’ bien souligné que les principes européens concernaient des pays aux revenus assez similaires alors qu’après coup, les avantages communs ont été étendus aux impécunieux. En tous cas aux plus pauvres, voire plus pauvres encore que les moins riches.

Et là, on n’a guère entendu de crâne d’œuf venir nous expliquer en détail ce que signifiait pour un pays qui y arrive au plan financier, s’allier à un autre, voire d’autres, qui crient famine.

Car si, à ce moment-là, et après une médiatisation suffisante, les français s’étaient rendu compte qu’il allait falloir donner de plus en plus d’argent, tout en en recevant de moins en moins, on se doute qu’un éventuel référendum aurait largement anticipé sur le dernier et pitoyable résultat que l’on sait.

Car parmi les raisons profondes du dernier et cuisant score, ces mêmes crânes d’œuf osent, désormais, déplorer que les Français craignent qu’on vienne leur prendre leurs emplois en même temps qu’on leur imposera de nouvelles charges.

Les vilains Français que nous sommes, se seraient ainsi rendu coupables de ne pas savoir apprécier tout les avantages qu’il y a, pourtant, à donner aux autres afin qu’ils s’enrichissent, ne fut-ce que petit à petit.

Honteux, n’est-il pas ?

Ces abominables frenchies ne veulent donc pas mettre en pratique le sacro saint judéo chrétien selon lequel il faut savoir partager ses richesses.

Une saine et sainte notion que partagent, d’ailleurs, non seulement les experts économiques, mais également les représentants des medias, les hommes politiques, et les PDG, dont les salaires vont de dix mille à un million d’euros environ.

Par mois évidemment.

Eh bien, n’en déplaise à tous nos guides, dirigeants et gourous divers, parmi les raisons de l’affaiblissement, voire de la méfiance à l’égard de non pas l’idée Europe mais bien de la manière dont elle est mise en oeuvre, il en est une très simple.

Les français n’ont pas, mais alors pas du tout, envie de se voir enlever le pain de la bouche par une économie commune qui ne profite, en priorité, qu’aux plus malins, en fait aux plus proches du pouvoir : gros propriétaires terriens, chefs d’entreprises, monopoles etc.

Car, quels sont les avantages concrets, constatés, bien réels pour le citoyen de base à mille euros par mois, à savoir les smicards et la majorité des retraités?

Augmentation du coûte de la vie, des impôts locaux et sur le revenu, perte d’emplois, délocalisations, disparition des avantages sociaux, baisses des salaires hormis les cadres sup, augmentation démesurée des stages peu ou pas payés et des CDD non renouvelés, raccourcissant le temps nécessaire à la perception des indemnités chômage tout en abaissant les statistiques officielles, bref, la cata !

SIMPLE MENSONGE

Se voir taxer de mauvais européens voire de mauvais citoyens, alors qu’on nous pressure de plus en plus et que l’ultralibéralisation n’en finit pas de s’installer en prenant ses aises à nos dépens, relève soit de l’incompétence, soit de l’inconscience, soit du ‘’simple’’ mensonge.

Et très probablement de deux ou trois à la fois.

Tiens, une question, avant d’aller pondre un autre papier : ‘’Pourquoi, pour la plupart des grandes questions qui engagent directement ou indirectement nos dépenses et nos rentrées, ne pas organiser disons une à quatre fois par an, un scrutin au travers duquel les Français, mais aussi tous les européens, pourraient donner de la voix et de leurs voix afin de dire oui ou non aux décisions qui, dans l’état actuel des choses sont prises par ceux qui n’en souffrent guère ?’’

Ca s’appellerait la démocratie directe non ?

Les questions sont simples à poser non ?

Que voulez-vous faire de vos sous ? Estimez-vous suffisantes les subventions européennes à votre égard ? Et les allocations ? Voulez-vous qu’on investisse, et à telle ou telle condition ? Quelle vie désirez-vous vivre en un mot ?

Nos crânes d’œuf sont fort capables de nous concocter une, enfin, réelle démocratie à la française non ?

Enfin, pour en revenir aux soi disants avantages du système économique européen, on en a assez de s’entendre traiter de passéistes, ringards et de populistes par des zèbres qui peuvent se permettre d’être généreux avec l’argent des autres.

Et puis dites, lorsque vous avez des difficultés de fin de mois, qui, dans votre voisinage, s’offre à vous venir en aide momentanément jusqu’à ce que vous ayez retrouvé votre stabilité ?

Charité bien ordonnée commence-t-elle par les autres ?

Egoïstes nous ?

Tiens ! Combien gagnez-vous ?

Parce que si vous y arrivez avec un ou deux SMIC voire trois et un ou deux mouflets à la maison, dites-nous comment.

On fera suivre.

 

(1)Tiens ! Dans privatisations il y a privations…

Les commentaires sont fermés.