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Emails payants: à l'américaine!

Ca y est !

On se disait aussi…

Dans le monde actuel, l’hyper libéralisme, qui rongeait son frein depuis un petit siècle mais désormais guéri de sa trouille des rouges, ne se sent plus de joie.

Il met les bouchées doubles.

Manger le monde ne lui suffit plus, il veut le boulotter tout cru. Sans même le temps de le cuisiner un chouia.

Cette frénésie hormonale échappe à tout contrôle de quelque gouvernement que ce soit, tant est grande la corruption du politique par l’économique. De l’homme, tout simplement, par le fric.

On pensait que sur le web subsistait encore un peu la notion de gratuité.

Paf !

Niet !

Fini !

Désormais les emails seront payants. Comme les chèques bancaires.

Pas contents ?

Vous n’aurez qu’à vous payer un porte voix pour appeler vos correspondants.

Vous le payerez aussi bien sûr.

Ou alors vous n’aurez qu’à vous en fabriquer un avec une feuille de papier A 4.

Payante elle aussi.

OFFICIELLEMENT ET POLITIQUEMENT CORRECTS

Oh, bien sûr, pour faire passer la pilule, on la dorera un peu. Tous les emails ne le seront pas tout de suite payants. Seuls les sécurisés, les authentifiées, les quasi recommandés avec accusé de réception. Et seuls garantis officiels par le pouvoir politique qui leur donnera sa bénédiction.

Les officiellement et politiquement corrects.

Comme en Chine.

Bénédiction officielle comme pour tout le reste, d’ailleurs, puisqu’il faut bien donner aux mesures imposées une apparence de démocratie par le biais des élus de la nation.

Elus une fois tous les 5 ou 6 ans, c’est-à-dire le temps de faire le contraire des promesses qui ont servi à l’élection…et de se préparer au prochain scrutin un an auparavant en peaufinant les mêmes promesses remises au goût du jour afin que les gogos y croient de nouveau.

Car, après tout, les ahuris qui casquent sont bien les premiers responsables de leurs propres malheurs.

Non ?

Bien sûr que si !

Imaginez un peu un moyen pour contrer les emails payants !

Une grève généralisée et illimitée d’Internet ?

Impossible n’est-ce !

Imaginez une association de consommateurs en colère qui veulent dire non une fois pour toutes en boycottant, à l’unanimité, tout ce qui ne leur plaît pas !

Impossible n’est-ce pas !

Imaginez un syndicat, des syndicats qui se mettraient à dire ce qu’ils veulent de façon réellement ferme.

Des syndicats dont les responsables ne soient pas vénaux évidemment. Et qu’on ne fasse pas taire à coups de faveurs, d’avancement, de petits cadeaux, et de douceurs diverses…

Impossible évidemment…

Ce qui nous convainc, s’il en était encore besoin, que ce ne sont pas les dictateurs qui font les esclaves mais bien les esclaves qui font les dictateurs.

De qui cette talentueuse maxime ?

De Jules.

César.

Un dictateur qui s’y connaissait en matière d’esclaves.

COMME LES POULETS

Alors ?

Et la Révolution ?

Vous rigolez non ?

Les riches ont enfin compris.

Donnez du spectacle et de quoi manger aux pauvres et vous aurez la paix.

Laissez les s’imaginer un instant qu’ils sont libres.

Libres de bouffer à bas prix, de se ‘’cultiver’’ grâce à la télé et au show business, et surtout de se donner, tous les 5 à 6 ans des représentants qui leur promettront le paradis sur terre et vous aurez une paix royale.

Avec en prime, des discours, des lois, une justice, une police, en un mot tout plein de choses grâce auxquelles les ‘’citoyens’’ auront en permanence l’impression qu’on s’occupe de leur bien-être.

Comme les poulets de batterie.

Vous n’avez pas regardé de près ce genre de société ?

Des hangars immenses où bouffent, sans bouger, des millions de bestioles bourrées de granulés et d’antibiotiques. Faites en une photo et épinglez là encadrée au-dessus de votre lit.

Pour vous rappeler que c’est l’image la plus fidèle que l’on puisse avoir de notre civilisation judéo chrétienne.

Liberté dans un espace vital minimum, bouffe de bas étage à foison, additifs pour produire à tout va, médicaments si la production n’est pas suffisante, temps de production réglé sur maximum, et, durée de vie calculée au plus juste.

Dès que le corps vacille…couic !

Pendant ce temps le propriétaire de l’élevage va se baigner aux Bahamas et skier à St Moritz.

ECOLOGIE AMERICAINE

Tiens, à ce propos on vient de lire une petite merveille dans le dernier National Géographique (1), la magnifique revue écolo pour riches modèle US.

Le canard a, justement, publié un reportage sur…St Moritz.

Et a complaisamment décrit la station et ses avantages pour les bouseux locaux qui s’en mettent plein les poches en ponctionnant les millionnaires en dollars.

Ce qui signifie, selon la logique américaine, que les riches sont une bénédiction divine indispensable puisqu’ils font vivre les pauvres.

Dans leur papier, ils ont oublié les grands reporters, que tout récemment, des zèbres d’un laboratoire suisse public voisin, ont analysé les égouts des riches en question.

Ils y ont trouvé assez de traces de cocaïne pour en déduire qu’aux vacances de Noël les riches en question se sont fait tous les soirs près de 1.400 lignes de coke.

C’était dans le Sunday Telegraph cité par Courrier International de cette semaine.

Et pas, évidemment, dans le papier des grands reporters US.

C’est sûr que l’écolo magazine n’allait pas mordre les mains qui le nourrissent…

D’ailleurs cet écolo magazine a de bien curieuses manières de promouvoir l’écologie et la préservation de l’espèce, des espèces humaines.

Certes, il le fait mais avec de splendides photos, sur papier glacé mais en faisant de la pub aux nouvelles Mercedès série R…pollution garantie à 60 briques l’unité, en vantant les mérites de la carte Visa…premier, qui n’est évidemment pas à la portée du premier pékin venu, et en vendant ses pages de pub aux magazines Capital et Management, publications qui, vous l’aurez compris, apprennent aux meilleurs d’entre nous comment faire bosser les plus mauvais, les smicards donc.

En passant, ils ont publié un reportage sur les Masaïs qui, cédant petit à petit à la pression capitaliste, résistent pied à pied pour conserver leur dignité, leurs traditions, bref, leur conception de la vie.

In fine, le grand reporter - il n’y a que de grands reporters au National Géographique - nous raconte l’histoire d’un p’tit jeune Masaï, tout tourneboulé (on le serait à moins) par la pression du modernisme qui lui offre tant avec un salaire de misère.

On s’attendrait, écologiquement parlant, à lire en conclusion que le gars va, contre vents et marées, tout faire pour conserver et sa personnalité et sa culture mais non.

Ben non. La fine plume nous dit que, même si le Masaï va rejoindre la foule de miséreux de la bientôt mégalopole locale, il survivra, il se convertira mais continuera à vivre.

L’écrivain américain n’a pas précisé dans quelles conditions et à quel prix.

C’était notre rubrique, l’écologie à l’américaine.

L’american way of life au cas où vous n’auriez pas compris.

Bon.

Je vais acheter mon poisson.

Pour les oméga 3 et la cervelle.

En ces temps d’abrutissement complet, vite du thon ou de la bonite !

Avec tout plein de mercure et de cadmium pour assaisonner.

Les évolutionnistes, américains, ont paraît-il trouvé que malgré les risques de paralysie genre Minamata, un tout petit peu de métaux lourds pouvait avoir quelques effets bénéfiques sur le cerveau.

Et provoquerait des poussées d’euphorie…

Pourquoi pas de rigolade ?

Genre ‘’Les bronzés’’ par exemple ?

On est loin des emails ?

Vous pensez ?

Allez, salut !

 

(1) Je préfère écrire géographique à la française. Rien que pour le plaisir.

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