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J.O: 2 milliards de bourricots?

J.O de Turin : Deux milliards de téléspectateurs !

Deux milliards de bourricots ?

Probablement pas, mais pas mal tout de même.

Certes, il peut paraître légitime lorsqu’on aime la neige, ou l’effort ou le dépassement de soi, ou toutes ces notions à la fois et les actes qui vont avec, d’apprécier par le son et l’image, les ‘’exploits’’ des glisseurs, pirouetteurs et autres acrobates pas très amateurs, il faut bien l’avouer.

Mais, justement, c’est bien là que le bât blesse.

Entre ces spécialistes de l’esbroufe physiologique et le show business effréné matraqué par les télévisions du monde entier, il n’y a aucune différence.

Seule subsiste cette illusion, savamment entretenue par les promoteurs du spectacle, que ces sports, sur le tapis immaculé de la neige fraîchement crachée par les canons ad hoc, ne sont que pureté, grâce et intégrité.

Sauf que dès la première sonnerie de trompette de la renommée, une demi-douzaine de champions immaculés eux aussi, ne l’étaient plus autant vu qu’on avait détecté pas mal d’adjuvants illégaux dans leurs humeurs sanguines ou aqueuses.

C’est la preuve, direz-vous, que les JO sont purs de purs ?

Ben voyons.

TESTS AU POINT…DANS DEUX ANS

C’est faire litière de tous ceux qui, le projectile ayant toujours une longueur d’avance sur l’épaisseur de la cuirasse, se sont bourrés jusqu’aux yeux avec des machins tellement sophistiqués que les tests capables de les détecter seront au point dans un an ou deux…

Juste au moment où de nouveaux produits apparaîtront.

Et ainsi de suite.

C‘est donc la preuve, redirez-vous obstinés que vous êtes, que les JO sont quand même bien propres sur eux puisqu’on fait une chasse éternelle aux contrevenants et autres fripouillards ?

Ben voyons.

C’est oublier aussi toutes les zones d’ombre et autres magouilles péninsulaires et mondiales, qui tressent sa si belle couronne au vrai vainqueur : le fric.

Car vous ne croyez tout de même pas que ces JO et tous ceux de leur espèce, au quotidien ou à l’hebdomadaire, sont organisés, mis en place, chouchoutés, médiatisés, divinement et pieusement honorés, en vue de l’édification ou de l’amélioration d’un esprit de pureté morale censé exister dans la tête du petit peuple.

Voyons voyons…

Panem et circenses on vous dit et on vous le répète.

Tout le monde le sait, ou devrait le savoir, ne serait-ce qu’en consultant les pages roses de son petit Larousse favori.

Amuser le bon peuple servait, pour les césars, à l’empêcher de sombrer dans la morosité, de se poser trop de questions, d’occuper son temps libre et, tout en lui pompant son portefeuille au passage, de l’empêcher de remettre en cause sa condition, le régime, bref, de faire la révolution.

Il fut un temps, très bref, où le sport de masse, même le plus cher, fut proposé au petit peuple.

C’étaient les années 20 à 40.

On vit même le prolo à casquette avoir les moyens de se fabriquer un Pou du Ciel, et gagner ses ailes de pilote privé à des conditions défiant celles offertes par toutes les écoles de pilotage actuelles.

Mais c’était l’époque ou le socialisme et le communisme tenaient le capital à distance.

L’époque du Front Popu à peu près, en France tout du moins. (1)

Où l’on s’imaginait encore que, après la première Grande Déculottée mondiale, les humains, désormais pleins d’expérience et de sagesse, allaient se mettre à construire un monde meilleur.

Meilleur, il l’est devenu.

Les profits des entreprises crèvent tous les plafonds et les miséreux crèvent la faim.

On mesure le Progrès.

Et, pour ne pas laisser le temps aux idées de ces années-là, de refleurir quelque part, il faut, comme disait récemment le PDG de TF1, occuper le temps de cerveau disponible pour vendre du Coca.

Voire même de la coca qui, comme le liquide du même nom, n’est, somme toutes, qu’une manière différente d’être rapidement heureux tout en étant à la mode.

Or donc, le sport ?

Eh bien nous, ici, on l’apprécie surtout lorsqu’on peut enfiler nos savates (2) et nos brayettes, et qu’on va cavaler un peu dans la colline.

Pas assez souvent, hélas.

Mais quand on peut, on vous assure Arthur, quand on a bien sué et respiré, ça vous change un peu mieux le bonhomme que de tanquer devant la télé, pieds dans les pantoufles, pizza et Kro en main, en attendant l’exploit censé faire de vous, grâce à la valeur de l’exemple, un homme meilleur sinon nouveau.

Et puis, dites, si l’on affectait tout ce fric à l’amélioration du sport vraiment populaire, vous ne croyez pas qu’on agirait vraiment pour l’amélioration de la race humaine ?

On le fait bien pour la race chevaline.

C’est vrai, les canassons, eux, rapportent de l’argent.

Alors qu’en faisant concourir les humains ça ne rapporte rien.

Sauf aux organisateurs.

Vous savez lire non ?

Dans concourir il y a quoi ?

 

(1) Eh !Oh ! Pas d’erreur hein ? On ne fait surtout pas la pub du PS ou de feu le PC.

(2) Brayettes ou petites brailles vous pigez ? C’est aussi chic que Nike et survêts non ?

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