Salut les pingouins !
Sympa la Marche de l’Empereur?
Bien sûr.
Comme tout ce qui a trait à la Nature, surtout lorsqu’elle est condamnée.
Mieux encore, lorsque le pays où elle est encensée est, justement, un des, sinon LE, responsables en chef de cette destruction de la Terre.
Entamée il est vrai quelque part au temps des Romains, puissance planétaire de l’époque (1).
Lesquels chargeaient déjà l’atmosphère en plomb pour cause de fabrication de leurs armes de jet et de siège ainsi que pour leurs travaux de construction grandioses, ainsi que d'adduction et d'évacuation d’eau. Le modernisme déjà, que voulez-vous !
Sans oublier les déforestation multiples, ‘’nécessitées’’ par la construction de toutes leurs forteresses chargées de défendre la roman way of life chez les barbares qui ne savaient même pas épeler P.R.O.G.R.E.S, M.O.D.E.R.N.E et C.I.V.I.L..I.S.A.T.I.O.N, vous vous rendez compte!
Fermons la parenthèse.
Ainsi donc, le triomphe de la Marche de l’Empereur à Hollywood a de quoi plaire. Un petit gagnant chez les grands, un frenchie chez les yankees, la Nature bientôt sauvée, le grand capital s’intéressant, enfin, aux petites bestioles de notre environnement, rien que du bon chic dégoulinant de grands sentiments, sur fond de happy end.
The show must go on, quoi qu’il arrive !
Sauf, sauf, eh oui, que tout ça ressemblait, assez crapoteusement, à une consécration de bouseux enfin reconnus et distingués par les petits marquis et marquises bien poudrés qui donnaient, ainsi pour leurs bonnes œuvres, complaisamment et bon profil face à la caméra.
Et en arrivant à la cérémonie en limousines ou 4X4-essence dorés sur tranches bien polluants.
Sauf, bien sûr, quelques originaux nantis de Prius voire de Lexus non, ou moins, polluants mais, ceux-là, à 60 bâtons pièce.
Bof !
Cela n’est pas que nous ayons beaucoup aimé le film.
Magnifiquement fait, intelligemment construit, courageusement réalisé (par moins 40 faut y aller), il reste un docu animalier sans plus sans moins. Un chouia, tout de même, calqué sur ce qu’ont fait les expéditions polaires françaises que le DVD, il faut le reconnaître, mentionne tout de même au passage.
Mais que voulez-vous, nous, bouseux aussi comme tous les smicards de l’Hexagone, on regrette que, dans notre temps de catastrophe planétaire annoncée - mais dont nos gourous en chef se foutent autant qu'ils en parlent c'est-à-dire plus que beaucoup- , le pingouin se vende mieux que la bergeronnette et le rouge gorge ou la palombe.
Cette dernière continuera encore (plus très) longtemps, à se faire mitrailler par nos courageux chasseurs de Chasse, Pêche, Nature et Tradition (2) pour cause de clientélisme obscène et de Commission européenne si efficace.
Quant aux autres, les plus petits, les pinsons, les fauvettes, les hérissons, les grenouilles, les petites (très) chouettes, toutes ces bestioles d’à côté de chez nous, du moins il y a encore quelques décennies, qui s’en inquiètera vu que nous vivons une société où pour compter il faut être vu, briller, faire beaucoup de bruit, en un mot, être VI-SI-BLE.
Et AU-DI-BLE.
Et rapporter un max de blé.
En étant autant que possible E-XO-TI-QUE.
Pour être bien protégé, de nos jours, mieux vaut être pingouin que rouge-gorge.
Et même canard à foie gras, plutôt que smicard.
Du moins au début…
Et quoi encore ?
Eh bien mieux vaut pour le quotidien, et en attendant une grasse retraite, avoir son fauteil réservé dans la catégorie hommes politiques, PDG ou jeunes cadres dynamiques, voire élèves de grandes écoles comme papa et maman, plutôt que chômeurs.
Bref, jeune, beau, riche, intelligent et bon…vous connaissez la suite.
On disait heureux comme Dieu en France?
Désormais on pourra dire, heureux comme un pingouin à Hollywodd.
Ah si seulement j'étais pingouin!
Ta ta gada ta, tsoin tsoin!!
(1)Tiens : La Pax Romana ancêtre de la Pax Americana, ça vous dit quelque chose non ? Plutôt prémonitoire et sui generis tout ça.
(2) A croire que la tradition française a toujours honoré la crétinerie, ‘’virile’’ et avinée des nemrods tueurs d’animaux sans défense et de cueilleurs de champignons.