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SOHANE: et les 129 brûlées vives?

Une jeune fille brûlée, simplement parce qu'elle marchait là ou cela déplaisait à un  jeune homme?
En plein XXI° siècle?
Sur la terre où sont nées les Lumières?

Là où est né Descartes?

Au pays des Droits de l’Homme…?

-Au pays…pardon ? Vous avez dit quoi là ?

-Au pays des Droits de l’Homme pourquoi ?

-Et ceux de la femme vous oubliez ?

-Ben…c'est pareil non?

-Ah bon....

DROITS DE L’ HOMME ET… DEVOIRS DE LA FEMME ?

Au pays des ‘’Droits de l’Homme’’ pourrait aisément être remplacé par le pays des ‘’Droits de l’Homme et des Devoirs de la femme’’ ne trouvez vous pas? Femme avec une minuscule cela va de soi.

Car cette effroyable histoire de Sohane semble, d’évidence, venir d’où elle a pris naissance. Très profondément, vu l’âge du meurtrier -présumé mais qui a tout de même reconnu-, dans une éducation, une culture, défigurée, dépravée certes de ce qu’elle devrait ou voudrait être, mais bien vivante, elle.

Une culture faite de la négation de l’autre, - de la femme en premier lieu-, une culture du pouvoir et de la supériorité de l’Homme (majuscule SVP), une culture de la soumission de la, disons le mot, femelle, esclave du mâle.

Culture où il est de bon ton, obligatoire même, d’interdire aux femmes de conduire, de parler à un homme inconnu, de se promener sans son mari ou son frère, et où il est bien vu de marcher 5 pas derrière LE Maître, de faire des douzaines de mouflets (allocs sans…rapport n’est-ce pas ?), de les torcher, de les nourrir, mais aussi de les éduquer dans les sains principes de supériorité de la fière testostérone faite pour conquérir, sur l’humble et soumise folliculine qui ne sert qu’à satisfaire les essentiels et justes appétits du susdit mâle.

Principes dont nous n’avons pas à discuter le bien fondé c’est tout à fait vrai. Ils sont ce qu’ils sont et chacun a bien le droit de les considérer comme bons. Pour sa vie à lui.

Mais dans le respect des lois locales. Les françaises en l’occurrence. Où matraquer une femme se dit aussi lâcheté violente.

Et où attenter à une vie de femme, de cette manière horrible qui pis est, en rajoute sur la monstruosité et de l’acte et de l’individu.

D’autant plus que l’on peut s’attendre à des manifs en plein prétoire, voire à des embrasements (eh oui et pourquoi pas,) pour défendre… l’honneur…d’un brûleur de femme.

De toutes manières, en terre républicaine, on ne peut que trouver ahurissants, les arguments, arguties dirons nous, d’un avocat qui, quand bien même son boulot est de défendre, n’en hésite pas moins à décrire son client comme ‘’ayant peur que le jugement à venir ne soit orienté par la pression médiatique’’.

Sublime non ?

BRIQUET D’ESSENCE MIRACULEUSE

Mieux encore hier : toujours aux dires de son défenseur, le supposé (on se demande bien pourquoi puisqu’il a avoué) coupable, dit n’avoir voulu ‘’que’’ faire peur.

Pourquoi n’aurait-il pas raison après tout ?

Nous vivons une époque où vous, moi, mon tonton ou votre cousine peuvent, sans trop de risques, transformer notre plus proche parent qui refuse de nous obéir, en torche vivante pour…lui faire peur n’est-ce pas ?

Elémentaire mon cher Landru…

De plus, circonstances aggravantes pour la brûlée, son bourreau avait eu, a-t-il dit, des relations avec elle.

Et le briquet et la bouteille d’essence sont venus, par un miracle miraculeux, tout seuls dans sa main. Un briquet d’essence miraculeuse en quelque sorte, par hasard et dans la pogne.

Laquelle s’est mise en mouvement, toute seule et tout à fait par hasard, au point de faire une chose dont le coupable demande pardon, ce qui démontre d’autant plus que le geste a été malheureux mais tout à fait involontaire...

Mais comme la disparue avait quelque peu voulu fumer en sa compagnie et qu’elle avait eu avec lui un comportement, probablement, dangereux, voire agressif après avoir été en relations intimes avec son, bourreau. Il a donc eu, très probablement, un réflexe légitimement défensif. Une preuve flagrante, donc, qu’il avait tous les droits.

Et notamment celui de se permettre de petites privautés, bien compréhensibles, du genre, ‘’si tu fais pas ce que je te dis je te brûle’’. Et de le faire.

Et puis, dites, si une femelle mal élevée, se permet de refuser d’obéir illico, aux injonctions de l’étalon qui lui a fait l’honneur de la…distinguer.

Ceci dit pour rester convenable.

Et son avocat d’insister : ‘’Mon client ne voudrait pas qu’un geste idiot (quel joli mot…), une réaction stupide (quel terme gentil) soit transformée en quelque chose d’odieux, d’abominable, de…‘’exagéré’’ par les medias.’’

Vous n’hallucinez pas ?

Nous si.

FEMMES PROVOCATRICES

Qu’un avocat défende, normal.

Mais entre nous, faire prendre des vessies pour des lanternes, et confondre un véritable autodafé -du genre de ceux dont usaient les nazis pour cramer au lance flammes ceux qu’ils voulaient détruire-, avec un petit cierge de la grotte miraculeuse, cela relève de la quasi complicité auto-autorisée non ?

Il est vrai, cependant, que grâce soit rendue aux avocats : nous vivons une époque formidable, en plein progrès des Droits de l’Homme, où transformer les coupables en victimes et les victimes en coupables, est non seulement du dernier chic humanitaire de certains droits de l’hommiste, mais, de toutes manières, la solution absolue et ultime.

On pense aux femmes violées accusées de provoquer les violeurs…

Certes, il en est qui cherchent pas mal ce qui leur arrive et devraient mieux choisir leurs fréquentations, mais, pour le présent, on est à des années-lumière de ce genre de cas d’espèce.

Désormais, digressions, palabres, pardon qui ne coûte guère (et on répare comment ?), pleurnicheries, sur ‘’l’accident’’, le ‘’geste maladroit’’, ‘’l’acte qui a dépensé la pensée ‘’ (l’on n’ose imaginer ce que fut cette pensée...), il nous paraîtrait ahurissant d’imaginer un instant que toutes ces simagrées ne soient rien d’autre que des manoeuvres dilatoires.

Les droits de lhommistes ont beau jeu de vouer aux gémonies l’antique loi du talion qui sanctionnait tout délit au prorata des nuisances qu’il engendrait. Œil pour œil et dent pour dent peu paraître ‘’sauvage’’, néanmoins, il s’avère d’une rare efficacité dans les pays où, justement, la loi religieuse impose son carcan d’airain. Vie pour vie, dommage pour dommage, voire, forte indemnisation de la victime par le coupable.

Même relativement, l’équité peut y trouver son compte.

Mieux : dans les pays, où cette antique loi genre charia actuelle s’applique encore, les statistiques sont d’une évidence criante : le faible taux de délinquance y a de quoi rendre jaloux tous les ministres de l’Intérieur des pays dits démocratiques.

Un rapport avec la religion d’Etat de ces contrées pas si lointaines?

Il serait tout de même osé de ne pas le voir.

On peut, d’ailleurs, noter les mêmes résultats dans les contrées pakistanaises et environnantes où, depuis un an environ, les talibans remettent petit à petit les pieds.

Idem pour les pays du demi siècle dernier, Allemagne nazie ou Union des républiques socialistes soviétiques, dans lesquels les régimes de fer faisaient régner la terreur…y compris dans le monde du grand et petit brigandage.

Navrant, tout de même, qu’il faille attendre des bienfaits des dictatures politiques ou religieuses, une paix publique et un respect des citoyens honnêtes, que les démocraties disent assumer mais sont incapables d’assurer.

Cela dit, notre partisan de la condition servile des femmes, fort pratiquée dans la religion dont il se reconnaît peut-être l’adepte, joue sur tous les tableaux.

D’un côté il exige le respect de sa vision très personnelle des droits et devoirs humains, que lui ont inculquée ses principes et valeurs socio-religieuses.

Mais de l’autre, il revendique le respect des principes d’égalité, de liberté et de fraternité maîtres mots de la démocratie hexagonale.

Et pour bénéficier sur les deux tableaux, il se pose désormais en victime.

Victime d’un malheureux concours de circonstances, d’un geste maladroit, d’une erreur de casting pourquoi pas ? Il a peur que les medias disent du mal de lui.

CHOC DES CULTURES ?

Par contre, il n’a pas eu peur d’imposer sa loi aux forts relents d’islam perverti et mal digéré, et de réclamer en même temps la compassion républicaine d’une justice laïque.

Le beurre et l’argent du beurre.

Qui osera dire qu’on n’assiste pas là à un choc des cultures, voire des religions ?

Avec comme objectif permanent, l’instrumentalisation d’une justice, disons, judéo chrétienne, au bénéfice d’un coupable éduqué au sein d’un système perverti de valeurs religieuses, totalement et volontairement insolubles dans la République.

Le fameux choc des cultures d’Huntington n’a pas eu lieu, tout simplement parce qu’il se déroule, sous nos yeux, au jour le jour et de façon désormais banale.

Petit à petit, par à-coups subreptices, en avançant ses pions avec prudence mais obstination, en divisant pour régner…

On se répète peut-être mais la méthode du voleur chinois restera toujours la meilleure.

Tiens, une coïncidence pour la fin.

Triste hélas...

La journée de la femme, le 8 mars, commémore la mort des 129 ouvrières italiennes du textile, brûlées vives, elles aussi, mais dans l’incendie de leur usine de New York.

L’entreprise appartenait à un dénommé M. Johnson (déjà !), qui en avait assez de les voir faire grève pour revendiquer des conditions de travail plus humaines.

Pour ‘’leur apprendre ‘’ à se tenir tranquilles, il les enferma dans son usine et y mit le feu… !

Depuis, on offre du mimosa aux femmes italiennes le 8 mars…parce que c’était une fleur pas chère, à l’époque.

Et pas des œillets rouges, signe distinctif des socialistes sous Mussolini, et pour qui c’était une manière de se reconnaître…avec prudence parce que les chemises brunes savaient, eux aussi, les reconnaître.

Depuis le triste 8 mars 1908, et la proposition de Rosa Luxembourg de conserver cette date à la mémoire des femmes martyres, on commémore l’incendie tragique de New York.

Et en France on continue à brûler des femmes…

 

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