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Thaïlande, Poutine, Hongrie, Tintin: pas très sain tout çà...

Quel rapport y a-t-il entre la Thaïlande, Vladimir Poutine, la situation hongroise et Hergé, le père de Tintin ?

Depuis le temps que vous nous faites l’insigne honneur de nous lire, vous devinez bien qu’il y en a un dans tous les sujets que nous traitons en parallèle. Sujets pas toujours des plus rassurants ni des plus honorables on vous l’accorde.

Alors ? Quel rapport ?

On vous le donne en mille Emile, et même plus encore si possible. Et du pas très sain, voire du malsain qui le dispute à la magouille, en passant par, au choix, l’oubli, au mieux, ou la dissimulation, au pire.

Dans tous les cas, pas sain et saint moins encore.

 Alors cette Thaïlande ?

Voilà, voilà...Eh bien, comme on s’en doutait un peu depuis, disons peu après la dernière guerre, ce sympathique pays est dirigé par un roi et par soit un gouvernement mis en place de façon relativement démocratique, soit, ce qu’on dit un peu moins, par une plus ou moins militaire dictature.

Très souvent même, vu qu’en une soixantaine d’années, le pays s’est doté d’une quinzaine de Constitutions, d’une flopée de Premiers Ministres et vécu quelques 20 à 25 coups d’Etat, dont certains d’ailleurs, supportés vaille que vaille, mais plus souvent tolérés, approuvés ou discrètement fomentés voire poussés aux fesses par le roi en fonction lui-même. Comme cette fois-ci semble-t-il bien.

Curieux, n’est-il pas ?

Pour animer un peu ce paisible tableau, rappelons que le gouvernement officiel, dans les années 40, s’est permis, au beau milieu de nations acquises aux Alliés, de faire copain avec les Japs.

Pour fignoler le détail, rappelons aussi que l’on y compte pas moins d’une trentaine de partis politiques dûment enregistrés. Par ailleurs sur le territoire, prospèrent de façon quasi officielle aussi, entre 5 et 10.000 tueurs à gages…

Enfin, après avoir connu des amours très romantiques avec les Etats-Unis, le pays a généré, ceci explique peut-être cela, une féroce opposition de gauche voire de la gauche extrême…tout en coffrant les khmers rouges à la grande époque du massacre cambodgien, le tristement fameux génocide si bien encensé par notre presse intello de gauche.

Bref, tout ceci pour dire que dans ce pays où la drogue et la prostitution enfantine, représentent environ 30% du PNB, la corruption, notent les observateurs les plus impartiaux, est monnaie courante.

Sauf quand…

Quand se lèvent de plus ou moins hauts dignitaires, généralement galonnés, qui reprennent les commandes, en disant éprouver soit un haut le cœur bien compréhensible à la vue de tant de vilenies, soit voulant peut-être en croquer à leur tour.

Cela étant, est donc venu le temps du 23 ou 24 ième coup d’état au cri de ‘’A bas la corruption.’’  agrémenté, pour la présentation au public, de promesses genre ‘’Coup d’état sans violence’’, et ‘’Nous passerons le manche aux civils…dès que possible.’’

L’inquiétude tient, évidemment, dans la durée du possible.

Mais, vu d’ici, si la corruption devient, désormais, une raison suffisante pour faire un coup d’état, que dire de ceux qui menacent peut-être et par conséquent, les pays européens, dont le nôtre, tous situés, plutôt vers le bas que vers le haut de la graduation du thermomètre de la corruption internationale.

Des coups d’état en Europe ?

Le degré de la civilisation d’un pays se mesure-t-il à sa faculté de rejeter vivement la corruption par des coups d’état, violents ou pas, où à accepter, tous partis confondus, une certaine quantité de corruption, comme un mal nécessaire, voire en en partager certains bénéfices ?

Malsain tout ça ?

Honteux comme question ?

Peut-être. Mais excellent thème, à notre avis, à proposer aux prochaines épreuves du baccalauréat.

L’EMPEREUR : DANS UN FAUTEUIL.

Là-dessus voilà-t-il pas que l’U.R.S…pardon, la Sainte Russie, eux..excusez, le président Vladimir Poutine, languissant après la couronne impériale slave un  peu ternie, reprend du poil de la bête et, sceptre, pardon, tuyau de gaz en main, acquiert des action d’EADS, histoire de voir comment les Européens fabriquent leurs armes secrètes.

Vu que c’est bien là la meilleure manière de gagner une éventuelle guerre à l’avance. Pousser la porte et s’asseoir dans un fauteuil du conseil d’administration des usines d’armement ennemies, ne représente-t-il pas la plus moderne, la plus originale et la plus légale manière d’espionner ses adversaires éventuels ?

Et la plus économique aussi.

Avec l’argent du gaz, le nouvel empereur de toutes les Russies pourra bientôt se payer des places dans toutes les sociétés de la planète.

Y compris les américaines ?

Là, ce n’est pas sûr du tout.

Encore que…

Depuis les trente deniers, et même bien avant, tout le monde sait bien  qu’il est faux de dire que l’argent n’a pas d’odeur. Au contraire, il sent si bon, généralement le gaz ou le pétrole, que tout le monde l’apprécie. Le monde de la finance s’entend.

Moyennant quoi, nous nous acheminons vers une Humanité enfin radieuse, enfin apaisée, où toutes les barrières, toutes les frontières, toutes les oppositions auront disparu, sous l’effet décapant, nettoyant et égalisateur de l’argent roi, qui ne connaît aucune frontière, et à qui personne ne résiste.

Tous les humains, euh…pardon, tous les riches du monde, se donneront enfin la main. Si ce n’est déjà fait.

Le communisme en a rêvé. L’Oncle Sam l’a fait.

Pas très sain tout de même. Et pas saint non plus.

HONNÊTE COMME UN HONGROIS

Et, pendant ce temps, les Hongrois, eux aussi, mettent le feu à leur classe politique parce que, tenez-vous bien, elle est corrompue dit le peuple. Du moins une bonne partie, Premier Ministre en tête.

Comme si c’était nouveau ! Moi qui, eh oui mon petit, j'ai manifesté en 56 pour les ''aider'' -enfin je croyais - à se libérer de la nomenklatura hyper super corrompue de l'époque. J'ai même fait le coup de poing -j'en vois encore 36 chandelles - contre les cocos qui, eux, bossaient pour le petit père des peuples et ses descendants, et qui ont estourbis à l'aise les p'tits jeunes lycéens et étudiants, nous, qui n'avions que nos bonnes têtes et pas de boulons ni de chaînes dans les poches comme en avaient les dockers aux godasses à bout ferrés... Bref...

Enfin, on les salue quand même, les Hongrois. A leur tour, la corruption les écoeure. Surtout lorsqu’elle vient d’une classe qui dit avoir le cœur bien situé, c’est-à-dire à gauche. Donc une classe, pure et dure, dit-elle, sur les principes, l’honnêteté, la droiture, la compassion, que sais-je encore…

Cette attitude des Hongrois est réjouissante. Nous avons, chez nous, un certain nombre d’hommes politiques issus de l’immigration venue en droite ligne de ce sympathique pays.

Ce qui nous permet d’espérer que s’ils ont les mêmes principes, fini la corruption chez nous.

Certes, nous disent les gazettes, ils auront du boulot. Et dans la catégorie malsain, il y a de quoi faire…

D’aucuns, il est vrai, estiment que l’aveu du Premier Ministre magyar est tout à son honneur parce qu’il révèle une véritable volonté d’en finir avec les erreurs, volontaires ou non, d’un passé révolu.

Finement raisonné. A ceci près que pour être vraiment crédible, l’auguste pénitent aurait du faire amende honorable…en public. Tout simplement.

Comme quoi, même quand ils reconnaissent leurs torts, voire lorsqu’ils s’auto flagellent à en souffrir, il semble difficile sinon impossible à certains hommes politiques d’être honnêtes jusqu’au bout.

Discrets ? Timides peut-être ?

Très sain, ou saint, tout ça…?

ET GERMAINE ALORS ?

Que vient faire Tintin là-dedans ?

En fait il s’agit d’Hergé qui va, désormais, avoir son musée où il pourra, définitivement, enraciner son image d’éternel héros, protecteur de l’enfance et courageux représentant des valeurs morales d’une époque à jamais révolue.

Morale ?

Voire.

Nous qui nous intéressons au vaillant journaliste depuis bientôt 50 ans, quasiment depuis Totor de la patrouille des hannetons, jusqu’à l’Alph’Art, et à son papa Georges Rémi, nous avons suivi la carrière de l’un et de l’autre.

Y compris durant la dernière guerre ?

Presque.

En tous cas au travers de ce que les commentaires des livres et gazettes en ont dit, sans subir, bien sûr, de démentis cinglants qui en auraient enlevé toute crédibilité.

Dans le cursus de Tintin, -et de Milou ne l’oublions pas-, l’on ne relève aucune tache, aucune même allusion, rien qui pourrait laisser planer ne serait-ce qu’une petite ombre sur l’intégrité du petit reporter.

Il est et demeurera, à tout jamais, celui qui, l’âme pure et noble, représentera l’enfant, le grand adolescent, le jeune homme sans peur et sans reproche.

Et son père ?

Ben là, on ne peut en dire autant.

Non qu’il ait gravement failli, au point d’être devenu la honte de la belgitude, évidemment. Ca se saurait...avec bruit...pour les démentis...

Néanmoins, les prises de position de Hergé durant la Seconde Guerre Mondiale, à l’égard de l’anti-sémitisme et de son travail, sans sourciller dans un journal qui affichait son idéologie raciste, ont donné lieu à moult commentaires. Et pas des plus flatteurs malgré le certificat de ‘’civisme’’ qui lui fut attribué après la guerre.

Et, aussi, en, disons, choisissant une partenaire dans des conditions que des moralistes sourcilleux ont qualifié de liaison adultère, laquelle qui se termina, bien entendu, par un divorce au profit de sa secrétaire Fanny devenue, depuis, Mme Rodwell.

L’excuse du divorce puisque désormais tout divorce doit mathématiquement avoir une ou des excuses??

Triste comme la mode s’en est installée désormais : on n’aime plus, on se quitte…comme si l’amour c’était prendre et non pas donner. Comme si le mariage n’était qu’une formalité réversible à volonté. On  n'aime plus sa bagnole, on change. On  n'aime plus ses chaussettes, on les jette...Pas pareil? Oui mais on FAIT pareil.

On est loin de l’engagement pour la vie, de la protection et de la promotion des grandes valeurs, que représentait, entre autres choses, notre petit héros à l’âme pure.

Nous n’avons pas la prétention de refaire l’Histoire ou de tancer vertement celui qu’on présente quasiment comme le père d’une idole des jeunes avant la lettre. Néanmoins, Tintin au cœur pur, doté d’unpapa qui s’est livré à certains écarts de conduite pour le moins douteux…

Le vieil adage, ‘’tel père tel fils’’ n’a plus cours…

Les temps changent.

Pas sain tout ça…

Pas saint du tout.

D’autant que Fanny Vlaminck devenue Fanny Rodwell a épousé un maître dans l’art de préserver, et surtout de faire prospérer, l’héritage.

Depuis, plus de finition aux esquisses de l’Alph’art, pour ne pas ‘’dénaturer’’ l’esprit du papa de Tintin. Pas non plus de suite éventuelle, et ô combien réclamée, sous forme d’albums, dans le genre des nouvelles aventures - posthumes à E.P Jacobs -, de Blake et mortimer. Rien de nouveau, ou alors qui ne soit contrôlé, évalué, mesuré et vérifié sous couvert du copyright.

Les droits, certes, et halte aux pirates, mais à ce point...Et au nom d’un Hergé qui se voulait, paraît-il, universel et ouvert aux valeurs fraternelles du partage.

Les fans de Tintin, ses véritables héritiers, quoi qu’on en dise, et qui se comptent par centaines de millions, ne pèsent rien face à un hyper spécialiste des droits d’auteurs qui, sur la planète entière, contrôle jusqu’à l’usage public de l’image, que dis-je de l’esprit, voire du nom de Tintin que vous pourriez faire, pourquoi pas, le jour où il vous prendrait l’envie d’organiser une sauterie entre amis ayant pour thème les cigares du Pharaon ou les déguisements chinois du Lotus Bleu.

Verrouillé l’héritage. Bouclé. Définitif et inoxydable.

Et puis au fait ! Et Germaine, la première et vraie maman de Tintin, qui s’en soucie ? Cherchez des traces dans toutes les œuvres consacrées à son fils. Rien, ou deux lignes fugitives par ci par là.

Le fiston a oublié sa maman ou c’est celle qui l’a remplacée qui jette un voile pudique sur le passé?

Discrétion ? Respect de la mémoire d’une malheureuse qui, en perdant l’amour de sa vie a tout perdu ?

Pas très clair tout ça.

Pas important direz-vous ?

Chacun ses valeurs. Certains soirs, Tintin m'attriste. Je préfère relire Spirou. Celui d'avant bien sûr (2).Et pas les albums du ''Petit Spirou'' d'aujourd'hui, devenu cochon que c'en est pitoyable, sous prétexte que ''ça'' fait vendre. Misère de misère. Franquindoit se retourner dans son mausolée...

 
(1)Pendant qu’avec l’autre ils puisent dans les poches des pauvres.

 (2) Du temps du vrai de vrai, du meilleur: ''QRN sur Bretzelburg''. Lisez le allez...

 

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