Voire…
Les gazettes nous apprennent que des problèmes il y en a, certes, comme depuis le premier homme (1), mais que notre civilisation ressemble de plus en plus à pas mal de magnifiques occases : belles carrosseries mais moteur HS.
Ainsi du diabète qui gangrène, terme cliniquement exact, la planète entière. Mais aussi d’une maladie encore plus grave, si tant est, la corruption à tous les étages, les plus hauts en premier, de notre Système.
Les journaleux en parlent, c’est vrai, mais pas où ça dérange vraiment. On ne mord pas la main qui vous nourrit.
Petit coup d’œil inquisiteur là ousque ça gêne.
Le diabète envahit donc insidieusement le genre humain.
Tiens donc, premier constat, il n’envahit pas, par exemple, le Mali ou le Bengladesh, pays pauvre parmi les plus pauvres, où les glucides en général et le sucre en particulier ne figurent plus, et depuis longtemps, sur toutes les tables. Pas même dans des pays plus pauvres encore, Haïti par exemple, qui fut, comme c'est drôle, il y a encore peu et depuis Napoléon et sa loi raciste, un des pays les plus producteurs de sucre de canne, mais qui ne fabrique, désormais, que des tontons macoutes et des morts vivants.
Bref, le diabète comme l'obésité, sont des maladies de pays riches... mais des maladies de pauvres .
SUCRES, GRAS, FARINEUX : LUXE DES PAUVRES
En effet, comme le gras, le sucre, qui serait plus utile pour alimenter, pour le moment, les voitures, par E 85 interposé, le sucre donc, participe allègrement à la croissance du périmètre ventral des Européens et des Américains.
Par la grâce des boissons sucrées et des farineux divers, dont les délicieuses pizzas, menues délicatesses qui constituent le gros du bol alimentaire des citoyens civilisés. Mais également de tous les aliments industriels, à l’intérieur desquels les amicales sollicitations des compagnies sucrières poussent les fabricants à incorporer leur production exponentielle dans leurs potages, charcuteries, viennoiseries, produits farineux divers, en un mot, dans tout ce qui fait le maigre quotidien des bas salariés.
Nourritures de pays civilisés donc.
Evidemment, les dits habitants civilisés qui se régalent des glucides bien gras pour se sustenter, ne se retrouvent pas au sein des classes lesplus favorisées. C’est même le contraire.
Sucres, gras, farineux, nourritures gonflées autant aux OGM qu'aux adjuvants variés, tel est le menu de base et de luxe de tous les pauvres. Ca flatte le goût, ça cale, ça permet de tenir le coup.
Certes, durant disons 30, 30, 50 ans, après quoi, les pauvres se nourrissent de ce qu’ils peuvent, des mêmes choses en général, mais surtout de médicaments pour soigner les maladies que leur nourriture habituelle leur a refilées depuis leur naissance.
Le monde est bien fait au fond.
Les pauvres, ça ne doit servir que durant leurs premières années de vie. Les meilleures et les plus vigoureuses, disons les 40 ou 50 premières.
Après quoi, en semi retraite ou au chômage durant une petite dizaine d’années, et la soixantaine venue, comme ils n’y arrivent plus, bigleux, édentés, essoufflés, ils sont bons à jeter.
On n’y est pas encore tout à fait mais ça vient déjà très très bien.
Comme, durant toute leur vie, ils auront vécu de petits boulots, de CDD, de contrats nouvelle mode et d’expédients divers plus précaires les uns que les autres, toute l’opération aura apporté un copieux bénéfice aux multinationales ultralibérales qui, on nous le dit si vertueusement souvent, sont seules à procurer de l’emploi et à faire croître la richesse du monde selon G.W. Bush et Laurence Parisot. Taratatsing !
Souvenez-vous de votre certif (si vous l’avez bien sûr) : le monde romain n’était pas fait autrement.
Il se partageait en deux classes : les patriciens et les plébéiens. Partageait est un bien hrand mot: les patriciens possédaient le monde que les plébéiens faisaient fonctionner.
Aujourd’hui, comme depuis toujours, c'est le même schéma qui fonctionne.
Deux classes: les riches zé les pauvres.
HUMAIN NON RECYCLABLE
Multinationales, riches et pauvres, cela nous amène, tout naturellement à EADS, en proie aux tremblements des croupières que Boeing va te lui tailler, en vertu du fait qu’en bonne économie ultralibérale, il n’y a qu’une règle pour être le plus fort, le gagnant : tirer sur les ambulances.
Certes, on néglige évidemment, il ne faut pas s'encombrer, le fait que dans l’ambulance il y aura pas mal de morts, les CDD, (tiens encore ceux-là?) les précaires de tout poil, les ‘’non indispensables’’, les vieux, bref, tout ce matériel humain non recyclable et donc bon à envoyer aux usines d’incinération.(2)
Edifiante non cette affaire d’EADS et d’Airbus A 380 ?
La boîte qui s’appelait auparavant Aérospatiale a été donnée en cadeau, ou quasiment, au groupe Lagardère par…vous ne vous souvenez pas ? Par l’austère qui se marre…un peu moins maintenant. Eh oui, Lionel Jospin qui a présidé à plus de privatisations que les deux gouvernements de droite précédents réunis, Juppé et Balladur.
Comme social démocrate on pouvait difficilement faire mieux…(3).
Or donc, après avoir été privatisée, EADS est donc passé sous la coupe du groupe Lagardère qui allait te vous faire briller tout ça et vaincre l’hydre Boeing une bonne fois pour toutes. Puisque qu’il n’y a que le privé pour nous enrichir.
Pour rassurer le citoyen, la maison a été directement mise sous la coupe d’un favori du gouvernement qui, lui aussi, donnait l’assurance du sérieux de la gestion.
Du sérieux et de l’honnêteté évidemment.
Jusqu’à l’an passé où la compétence des responsables a donné ce que l’on sait : programme freiné pour deux ans, milliards de dédits qu’il faudra payer aux compagnies qui avaient pris des options, fuites de commandes vers Boeing à prévoir, et une délocalisation des activités chez les Allemands qui ne sont, généralement pas, enclins à plaisanter avec le boulot et l’argent des autres.
Cerise sur la gâteau, une paupérisation de la région toulousaine qui va y perdre des centaines, voire des milliers d’emplois induits.
Mais la croissance de l’économie va te vous rattraper tout ça, c’est promis juré.
Au fait ! Au passage, le dirlo d’EADS et son PDG ont, juste avant la déconfiture de l’action, vendu, comme par hasard, leurs actions, et leurs stock options en particulier. Bénéfice : entre 2 et 3 millions d’euros. Une misère quoi…
Et ce, bien sûr, afin que ce désastre financier, -pour les contribuables puisqu’il faudra bien que quelqu’un paye-, ne soit, tout de même, pas douloureux pour tout le monde.
Et puis que la morale soit sauve : il faut bien aussi qu’en cas de catastrophe, on trouve un ou des coupables non ? Donc, il faudra licencier. Logique non ?
D’ailleurs, ni les hommes politiques, de droite comme de gauche n’ont rien trouvé à redire. Pas plus que la justice et moins encore le gendarme de la Bourse.
Moralité, si tant est qu’il y en ait une : mieux vaut être riche et président directeur général que pauvre et CDD.
Juste une info dont nous avons l’exclusivité, les mots démocratie, république, égalité et fraternité seront, dès l’an prochain, supprimés dans le dictionnaire.
En effet le principe même de l’Académie pour légitimer un mot réside dans l’usage qu’on en fait. S’il ne sert plus, on l’enlève.
C’est-y pas mieux comme ça ?
ET LE TROU INVISIBLE ?
Et puisqu’on en est à parler finances, pourquoi ne pas parler de celles de la sécu.
Et du trou qui lui colle aux basques ?
Ainsi elle s’est faite escroquer de 20 millions d’euros, selon la police, voire de cent ou deux cents, selon certains employés tenus au devoir de réserve.
Mais le chiffre a-t-il encore vraiment de l’importance dans un pays où les lois contraignent les honnêtes gens et condamnent les malfaiteurs, y compris les escrocs à la Sécu, à de minimes peines voire à des amendes, lorsqu’il ne s’agit ‘’que’’ d’argent ?
Toutefois cette affaire n’est que la partie émergée d’un scandale bien plus énorme mais bénéficiant d’un non-dit terrifiant. Il est vrai que, déjà, un trou n’est guère visible que si l’on en voit les bords qui le définissent, il est des trous plus invisibles encore. Tel celui des ‘’dépassements’’ occultes.
Un exemple ? Entre tous ?
Un ami souffrant de polypes à la vessie se les fait enlever. Le chirurgien constatant que de vilaines couleurs dans le site signent un état pré cancéreux de l’organe atteint, prescrit des injections préventives. ‘’Pas exactement une chimio mais un peu analogue précise-il’’, avant que le malade n’aille payer la consultation dont le montant dépasse de…40 euros le prix défini et pourtant annoncé avant l’intervention.
Etonnement de mon copain auprès de la secrétaire. ‘’Oui, mais répond-t-elle d’un ton évanescent, c’est pour les frais annexes…’’.
Effaré, l’étonné bredouille qu’il ne peut pas parce que…il n’a pas le sou et que ce machin là n’est pas dans ses moyens.
‘’Bon, bon, rétorque-t-elle sur un ton pincé, çà ira comme çà.’’
Bon.
Après trois injections prescrites, le malade s’en va s’en faire faire la quatrième, prescrite elle aussi mais cette fois, même demande : ‘’Oui cette fois c’est encore, voyez-vous, un dépassement pour les produits qui ne sont pas remboursés.’’.*
Rebelote, mon pote qui en a assez annonce, ‘’Je vous l’ai dit, je ne pourrai pas payer le dépassement.’’
Le toubib appelé en renfort pour les urgences, survient, discutaille puis termine en disant : ‘’Bon, de toutes façons, ce n’est pas si important, les trois injections suffisent…’’.
Tel que, j’étais à trois pas et j’ai tout entendu…
Ce qui veut dire deux choses : soit les quatre étaient vraiment pas importantes et trois suffisaient mais alors, pourquoi une quatrième ?
Soit les quatre étaient indispensables et pour ne pas ‘’perdre’’ d’argent, mon copain risque d’être condamné par son propre médecin à mourir, peut-être, d’une affection maligne…et la déontologie là-dedans…
Ceci dit, ces dépassements occultes, véritables pots de vin et dessous de table, généralisés ne concernent pas que quelques malades dans l’Hexagone.
Et ce au vu et au su de tout le monde. C’est devenu un sport qui touche toutes les catégories médicale et autres, généralistes, spécialistes, dentistes, oculistes etc., mais également toutes les professions vivant d’honoraires.
Tout le monde le sait, personne n’en parle.
Pas même ‘’Que choisir’’, défenseur, paraît-il du consommateur qui d’ailleurs lui fait croire que la solution à ses problèmes serait de savoir choisir dans une société où le choix se résume, dans tous les domaines, à acheter soit la peste soit le choléra.
La solution ?
Plutôt que pauvre et malade, mieux vaut être riche et en bonne santé, mais ceci n’est pas une obligation : la médecine à deux vitesses, celle des riches en l’occurrence, est là pour vous guérir.
En réalité pour vous permettre de mourir plus tard.
Cinq, dix, voire 20 années plus tard….
On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse là d’une si grande victoire…
On a les triomphes qu’on peut.
Et à sa mesure…
Une bien bonne pour terminer ?
Le dernier Science et Vie nous annonce un truc tout plein important et qui démontre combien la Science nous est indispensable, vitale même, puisqu’elle nous annonce et découvre et nous annonce plein de choses qui changent totalement notre vie et nous expédient à la vitesse de la lumière vers le bonheur.
De quoi s’agit-il ?
On vous le donne…en mille cher Emile.
Un millier d’astronomes, réunis en Congrès le 24 août dernier, juste en rentrant de vacances, ont décidé que Pluton n’était plus une planète et l’ont remplacée par Xena légèrement plus grosse qu’elle. De même pour Charon et Cérès, pourtant plus petits qu’elle et qui auront droit, désormais, à cet ascenseur social de la Science qui vous procure quelquefois de l’avancement tout à fait inattendu, mais à une vitesse réellement astronomique.
Splendide non ? Et d’une utilité indéniable pour résoudre nos problèmes quotidiens.
Comme le dit très sérieusement un responsable de l’Observatoire de Haute Provence : ‘’Ce qui est positif, c’est qu’on arrive à changer nos idées préconçues quand les découvertes scientifiques s’imposent.’’
Transmis à tous nos dirigeants et gouvernants qui savent, depuis perpète, que les pauvres ne sont pas riches, que si les riches le sont c'est parce qu'il y a plein de pauvres, que la planète part en quenouille, et que le monde est surpeuplé de gogos qui travaillent comme des malades à leur propre destruction.
Toutes choses, d’ailleurs, que la Science a constaté depuis un bon petit siècle, voire même quatre ou cinq mille ans.
Mais les scientifiques, n’est-ce pas, ne font pas de politique…
(1) Surtout depuis la première femme nous souffle l’invétéré macho de la rédaction….
(2) Allez, retournez donc voir le film ‘’Soleil vert’’…Ca fait dix fois qu’on vous le dit. C’est le Système futur…qui s’annonce fissa avec celui que nous vivons déjà.
(3) On a donc la trouille d’entendre DSK affirmer que social démocrate, il n’y en aura jamais meilleur que lui. Idem Schröder qui, après avoir mis les salaires allemands au régime minceur a été voluptueusement pantoufler dans le privé…à 25.000 euros par mois…