Il en a le droit, voire même le devoir vu les grandes responsabilités qu’il assume devant son peuple et le monde.
Et comme tout grand de ce même monde, il se détend à sa mesure.
De très grande façon.
Ainsi, récemment invité du président Vladimir Poutine, il s’est conformé, en plus, aux usages du pays où la détente passe souvent par celle des fusils de chasse aux grands fauves, lesquels peuplent encore ces lointaines et sauvages contrées.
Bien normal tout ça n’est-il pas ?
Ce qui nous paraît tout de même quelque peu dérangeant, c’est que chassant l’ours russe, il en a tiré superbement un mais, a confié un des garde chasse locaux, a descendu un animal qui était…complètement saoul !
Pas par hasard évidemment. En Russie, oui même en Russie, les bars sont interdits aux ours, tout comme aux Tchétchènes, aux noirs et, de plus en plus, à tout ce qui ne ressemble pas à un Russe vrai de vrai.
Comment donc un brave ours russe s’est-il retrouvé saoul, quasiment, comme un Polonais ?
Eh bien, comme cela se passait, paraît-il, du temps de Brejnev qui avait des problèmes de vue, pour satisfaire les légitimes désirs de détente des augustes invités du pouvoir local, on attache les ours désignés pour être sacrifiés sur l’autel de la gloire de leur tueur ou alors, pour faire plus vrai, on les remplit de vodka.
C’est ce qui s’est passé avec l’ours réservé au souverain espagnol pour qui on a amélioré la méthode en ajoutant du bon miel à la liqueur enivrante.
On a donc ainsi cumulé les félicités de l’heureuse victime: à la glorieuse ivresse d’avoir été choisie, les gardes chasse complaisants, et pas très regardants sur la protection de la faune locale, ont ajouté la bibine russe.
Fin saoule, la bête n’a pas fait un pli !
Curieux tout de même pour un roi qui avait récemment manifesté son soutien à la volonté de quelques Français, de redonner du tonus à la vie sauvage des Pyrénées en manque d’ours…
Gênant non ?
D’autant que, quelque part, compte tenu de la conjoncture mondiale, il serait peut-être bon de ne pas donner ainsi un royal exemple aux tueurs de tous poils, animaux en premier lieu, qui se moquent, comme d’une guigne, de la préservation de la faune terrestre.
Le film d’Al Gore n’a, il est vrai, peut-être pas encore été diffusé en Espagne. Ou alors les spécialistes royaux de l’Environnement, n’estiment-ils pas nécessaire de conseiller au roi de donner l’exemple de la sauvegarde de nos amies les bêtes, celles menacées d’extinction en premier lieu.
Bof !
Quand on sait, comme nous le disions dans le précédent papier, qu’une des élégantes distractions du roi de la Terre, G.W. Bush soi-même, consistait à faire des concours de pets avec son conseiller, roi des va-t’en-guerre Karl Rove, l’on comprend très bien qu’en fin de compte et contrairement à ce que d’aucuns veulent nous faire croire, eh bien c’est que ces gens-là, ces élites, ces grands de ce monde, voyez-vous, ce sont des gens comme nous tous.
La paye en moins évidemment.
Mais à responsabilités écrasantes, manières de se détendre hors du commun non ?
Il faut y mettre les moyens.
Et puis dites, comment le petit peuple se détend-t-il, je vous le demande ?
L’île de la tentation, où l’on organise des concours, primés en plus, d’infidélité conjugale.
Des concours de stupidité où les meilleurs sont ceux qui tirent leur épingle du jeu en annonçant fièrement que 4 et 4 font huit.
Les mauvais étant ceux qui n’ont pas encore compris que un et un ne font pas trois
On passe sur les films et spectacles divers qui tournent exclusivement autour de la violence, de l’argent, du mensonge, du vol, de la guerre, du sexe et de la corruption, et qui, aux dires de tous nos patrons de medias, n’ont absolument aucune action néfaste, aucune influence, sur l’intellect des humains en général et des jeunes en particulier Et rares sont les purs chefs d'oeuvre ornés du petit cercle -10 ou -12, censés protéger nos chères têtes blondes et brunes, puisqu'à partir de 10 ans et un mois ou de 12 ans et 15 jours, la morale est sauve.
Tout ça c’est de la bonne et saine détente. Qui contribue, tout aussi sainement à la croissance et à une si belle santé de notre PNB.
Nous n'aurions garde d'oubler dans cet éventail de moyens de détendre le petit peuple ces mirifiques débats d'idées entre hommes, ou femmes, politiques où les concurrents et autres candidats nous annoncent, les yeux dans les yeux, sans nous le dire mais en nous l'affirmant, qu'ils sont tous les meilleurs et que si nous les portons au pouvoir, quelque part ils s'en moquent car c'est notre bonheur qu'ils désirent, mais qu'ils accepteront tout de même si nous insistons vraiment. Pour nous rendre heu-reux.
Heureux enfin.
Et pour l’éternité. Voire une éternité et demie.
Mais que si tout explose, ce ne sera pas leur faute mais bien celle, on s’en doutait, de ceux qui les auront précédés.
Et, au fond, probablement de notre faute à nous qui ne payons jamais assez d’impôts et passons notre temps à fainéanter avec des SMIC royaux, comme dit madame Florence Parisot.
Allez, de toutes manières, la vieille Europe n’est qu’un ramassis de bons à rien, de feignants qui vont voir ce que le travail à l’américaine veut dire.
Le darwinisme économique, il n’y a que ça de vrai.
Les plus forts mangent les plus faibles.
On comprend d’ailleurs qu’en se goinfrant de toute cette mauvaise boustifaille que sont les plus faibles, les riches ont bien besoin de se détendre de si plaisante manière.
Juste pour digérer.
Nous digérer.
Et comme cela signifie qu’ils ont la digestion difficile, leurs manières de se détendre doivent être obligatoirement plus raffinées et hors du commun que les nôtres.
Elles le sont.
Quel rapport entre le roi s'amuse et la mondialisation?
Rappelez-vous le mariage du rejeton du patron de Mital: Versailles, rien de moins. Et pour la modique somme de...150 millions de francs. Le prix d'un petit hopital de province en France, ou de trois ou quatre CHU en Inde.
Le centième du prix des sommes destinées aux smicards et autres prolos à casquette qui ont fait les frais de l'opération.
Il faut bien que Sa Majesté le Roi s'amuse.
Et pour que le roi s'amuse, il faut bien trouver l'argent quelque part..
C'est fou ce qu'il peut y avoir comme rois sur cette planète, pourtant envahie par le petit peuple et cette bien peu gênante démocratie....