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Réchauffement, ''class actions'': la semaine des profiteurs.

Voilà, voilà, on arrive…

Non seulement nous avions un tas de choses utilement inutiles à traiter, mais la surabondance de l’information, pour parler cru, le véritable foutoir des infos qui se bousculent, se contredisent, se démentent et se culbutent, nous a quelque peu tourneboulés. Mais nous en tirons un enseignement.

Exemple: un des plaisirs de l’âge, que nous avons ici en majorité, est de savoir patienter. Compte tenu du nôtre, d’âge, nous nous acheminons tout doucettement vers une formule hebdo plutôt que quotidienne.

La quotidienne ?

Regardez la télé.

Vite vu, vite fait, vite dit, vite commenté.

En bref, ni fait ni à faire. Parcellaire, schématique, caricatural. Ecrit avec les pieds.

Donc, à consulter d’un derrière distrait diraient certains d’entre nous au langage pas très châtié mais aussi imagé qu’explicite.

Alors qu’hebdomadairement, on a le temps de voir le temps passer, d’entendre les déclarations péremptoires et leurs fermes démentis de façon quasi immédiate genre ordre et contre ordre, de voir de hauts personnages déclarer bien fort et mordicus que leur décision ne changera jamais…jusqu’au moment, où, 24 heures tout au plus après, ils font fissa marche arrière en expliquant que la contradiction n’était qu’un complément et pas un désaveu.

Bref. L'hebdo, au minimum, nous permet de débrouiller vaguement tout ça. Le temps aussi, comme dit malicieusement mon copain Farid, ‘’de voir les cadavres de nos ennemis passer au fil de l'eau de la rivière.’’

Ce qui, après tout, va dans le sens de ce que disait Kant : ‘’Ne vous escrimez pas à combattre ceux qui veulent vous faire disparaître ou salissent vos idées, attendez plutôt qu’ils passent l’arme à gauche’’.

Or donc, le principe de la semaine nous plaît.

Et puis notre temps, très compté et notre fainéantise difficile à réprimer, nous y conduira peut-être souvent dans les mois qui viennent. Vu que cela nous arrive déjà, sans que celà semble vous déranger, ce dont, d'ailleurs, on vous remercie.

Avantage supplémentaire, répétons-le, il se passe tellement de choses et leurs contraires en sept petits jours, qu’à force de vouloir suivre l’actu au jour le jour, on se prend les pieds dans nos propres élucubrations.

-Pourquoi pas un annuel tant que vous y êtes ?

-Bon, faut tout de même pas exagérer…encore que l’Histoire se renouvelle que c’en est un plaisir. Jamais, paraît-il, la même chose et pourtant, reviennent toujours les mêmes menteurs et/ou leurs copains, les mêmes faux problèmes, les mêmes fausses solutions, et toujours les mêmes formules vides et promesses creuses qui n’engagent que ceux qui y croient.

Bref, et si on parlait de quelque chose de vraiment neuf ?

Et de brûlant. Ou presque ?

Le réchauffement par exemple.

On y va.

 

Pour dire que l’on n’a été pas surpris du tout de voir que tout le monde s’y met puisque les sondages (par qui ?) nous disent que c’est le moment, que le public adhère, que tant qu’il est chaud, le bon peuple, il faut en profiter, donc prendre des décisions. Drastiques évidemment. Et pour lui bien sûr.

Pourquoi cela ne nous étonne-t-il pas ?

Eh bien parce que, comme nous nous tuons à vous le dire, vive les solutions pénibles.

Suivez bien : une catastrophe s’annonce et paf ! Les ténors s’exclament qu’ ‘’on’’ va faire quelque chose.

‘’On’’ ? C’est vous, de toutes manières.

Et dans ce cas, mieux vaut espérer que l’examen du problème passera aux oubliettes, car ‘’la’’ solution, c’est vous et moi qui allons devoir nous y mettre. Et mettre la main au portefeuille au passage.

Les situations catastrophiques, vraies ou fausses, ont cela de bon qu’elles justifient merveilleusement les nouvelles taxes et augmentations qui passeraient difficilement d’une autre manière.

Donc, voilà.

Même le révérend père Arthus Bertrand qui, interviewé par les medias toujours ardents à nous faire pâmer devant les gourous, nous a dit que la solution était simple. Simplissime même.

Pour résoudre le problème, c’était à nous, donc à vous et moi, de faire ce qu’il faut.

Pas émettre de CO2, pas gaspiller l’eau, trier les déchets, manger bio, en un mot, il nous a responsabilisés, (certains diront culpabilisés) en affirmant sec que si la planète vacille, c’est bien de notre faute à nous.

Pas question, bien sûr, d’expédier quelques rappels à nos sacro saints dirigeants et responsables ( ?) de tous poils qui nous imposent le Système dans lequel nous vivons depuis des millénaires et qui sont donc, le problème n’est pas inscrit à l’ordre du jour, pour rien dans l’infâme pataquès dans lequel nous pataugeons désormais.

Les responsables c’est vous et moi.

Et on va payer, vous pouvez sortir vos mouchoirs.

Mais pas, on le pense, notre bon père Bertrand évidemment. En temps de crise, les riches se débrouillent toujours. Quant aux pauvres n’est-ce pas, ils auront de quoi s’occuper à réparer les dégâts, à se disputer les miettes d’une civilisation enfin rajeunie, lavée de ses excès, et…bientôt prête à les réitérer.

J’Y VA T’Y OU J’Y VA T’Y PAS ?

L’Histoire ne se répète pas, on nous le répète depuis perpète, mais elle se ressemble à s’y méprendre. C’est bien fait d’ailleurs pour les pauvres. Ils n’avaient qu’à ne pas faire confiance à leurs incroyables et prodigieux dirigeants.

Même discours chez le j’y va-t’i-j’y va-t’i pas cabriolant écologiste Nicolas Hulot qui hésite sur sa candidature et promet d’y aller si les autres ne lui promettent pas juré craché qu’ils vont vraiment faire quelque chose…voire qu’ils vont lui offrir cette fameuse place de sous secrétaire d’état au développement durable pour lequel il ne postule évidemment pas mais qu’il ne refusera pas si on la lui propose poliment…

Ah mais !

Certes, après avoir fait des montagnes d’oseille avec les belles images de la belle Nature, après avoir fait fabriquer pas mal de produits vendus plutôt cher mais fabriqués pour des clopinettes par les esclaves chinois bien économiques, il veut bien avouer que de mauvais élève qu’il était il se met à donner l’exemple. Désormais, il est…disons assez bon élève. Modeste avec ça.

Comme il a les moyens, surtout ceux de se passer de subventions auxquels le commun de mortels n’a guère accès, il recycle, il trie ses poubelles, il recueille l’eau de pluie dans son H.L…pardon, dans sa modeste maisonnette pas chère perdue sur des dizaines d’hectares de verte Nature, il s’éclaire aux panneaux solaires, il se chauffe au bois cévenol, voire se pompachaleurise, bref, il est, désormais, un exemple à suivre. Un exemple de ce qu’il aurait, peut-être, du être depuis environ vingt cinq ans. Mais, promis juré, il ne fréquente plus Rhône Poulenc, champion des produits chimiques, qui a sponsorisé 80 % de ses magnifiques documentaires.

Dommage : lui non plus, il n’a pas osé cracher dans la soupe qui l’a bien nourri jusqu’ici. Pas osé mettre en accusation l’impéritie centenaire de tous les dirigeants, de l’ultra gauche à l’extrême droite, dont le seul intérêt était et de se maintenir dans leur fauteuil et de faire plaisir aux multinationales qui les nourrissent si bien eux aussi.

Et qui continuent pour cause de mondialisation qu’il faut, toutes affaires cessantes, continuer à mettre en place, pollution ou pas…

Au nom du réalisme social démocrate, ultra libéral, anglo-saxon et mondialiste, que l’on doit honorer de donner tant de travail à tous les prolos à casquette de la planète.

Payés au SMIC chinois, bien entendu.

Lesquels Chinois, ma chère, auront eux le droit de polluer car ils méritent, en tant que pauvres, de s’équiper avec tout plein de frigos, de télés et de bagnoles. Un marché d’un milliard d’automobiles, il y a de quoi faire saliver non ?

Ce qui donnera le schéma croquignolet suivant : les Occidentaux vont se serrer la ceinture en polluant moins…pour permettre aux Chinois d’accéder au statu envié de civilisé mondialisé en…polluant plus. Pour que les jaunes roulent bagnole, il faudra réapprendre aux blancs à marcher à pieds. Simple affaire de goûts et de couleurs (1). Logique mondialiste et ultralibérale non ?

Puisque les multinationales y trouveront largement leur compte.

Et la protection des Occidentaux là-dedans ?

Vous rigolez non ?

La meilleure de la semaine : le MEDEF de l’ébouriffante Laurence Parisot, vient, une fois encore, de dire clairement que ceux qui sont responsables et qui doivent payer les erreurs des industriels sont, non pas ces derniers, mais bien tous ceux qui sont assez bêtes et méchants pour acheter leurs produits.

En clair : les class actions sont à bannir.

En effet, selon elle, ces consommateurs qui ont l’impudence, comme aux USA de vouloir taper sur les doigts, et au portefeuille, des responsables de désastres industriels et de fraudes et escroqueries diverses, ne sont que de vulgaires maîtres chanteurs acharnés à détruire l’économie ultralibérale.

D’ailleurs, ce n’est pas aux consommateurs de se défendre vu que c’est le boulot de l’Etat, c’est-à-dire des directions de protection de la consommation et de lutte contre les fraudes. Dont, d’ailleurs, elle a oublié de dire que le budget et les effectifs sont, encore, à la baisse…C’est vrai que l’Etat Providence, il faut le mettre au régime minceur…

Logique : le principe universellement reconnu et vital pour l’ordre social, c’est-à-dire la loi ‘’casseur égale payeur’’ ne concerne en rien les entrepreneurs, actionnaires et PDG divers.

On collectivise les dégâts et les consommateurs contribuables n’ont qu’à payer.

Mais on privatise les profits.

Petit oubli dans ce discours on ne peut plus capitaliste. Les class actions n’ont pas fait chuter l’économie américaine d’un iota et cette mirifique économie étant le modèle adulé par toutes les autres, il faudrait, tout de même, être un peu cohérent et accepter de la copier puisqu’elle est si profitable à ce pays en si bonne santé.

De toutes manières, on peut se demander si c’est en suivant le discours du MEDEF et de nos élites saisies tout à coup par l’urgence écologique de la situation, que celle des consommateurs va s’en trouver particulièrement améliorée.

De toutes manières, transférer la responsabilité des premiers pollueurs, les producteurs, sur les utilisateurs qui ne peuvent se passer des cochonneries qu’on leur vend très cher, ne correspond en rien au principe sus énoncé, savoir que les casseurs doivent payer les dégâts qu’ils causent. Surtout s’ils sont volontaires.

Les pollueurs, on l’a vu avec les marée noires, les produits chimiques cancérigènes, les accidents nucléaires et autres désastres dits naturels mais occasionnées par l’avidité sans bornes des multinationales, tous ces braves gens qui vous donnent du travail…et du chômage.

Les pollueurs, les casseurs, les assassins divers et variés sont blancs comme neige.

Au fond, ils ont raison ces gens du MEDEF.

Après tout, disait de Gaulle, les Français sont des veaux.

Les seuls Français à votre avis ?

Sauf que pour notre part, si nous trouvons ce jugement très vrai, il n’en est pas moins aussi ignoble qu’irresponsable.

Comment se faire entendre ? Comment agir ?

Aujourd’hui, totalement dépendants, complètement ligotés par un Système qui sent déjà le cadavre, pour tenter d’en sortir il n’y a guère que la prière.

Irréaliste ?

C’est toujours mieux que de faire confiance à tous les prometteurs, politiques, économiques et scientifiques qui, tous en chœur, nous ont conduits là où nous en sommes.

 

 

(1) Non on n’est pas racistes mais quand un mauvais jeu de mot se pointe, on saute dessus.

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